L'homme a inventé nombre
de choses qui jouent un rôle important dans l'organisation de sa
vie, par exemple : la propriété, l'État, la loi, la Démocratie,
la Morale, ou les morales, l'argent, la République ou la Royauté,
les traités internationaux, par exemple européens, la promesse ou
le serment.
Ces choses ne se trouvent pas dans la Nature. Il n'existe pas, par exemple, d'arbre sur lequel on cueille la Démocratie, de plante où fleurit la loi, d'algue du pouvoir d'État, d'oiseau de la Morale, de rat de l'argent, d'araignée de la République ou de kangourou de la Royauté. Toutes ces choses sont le fait de l'invention de l'homme. Or, on s'aperçoit, fait des plus étranges et troublants, que l'homme ayant inventé ces choses fait mine d'y obéir ! Comment, de quelle façon l'homme pourrait-il obéir à une chose qu'il a créé ? Le gendarme dit au délinquant : « obéissance à la loi. » Le politique répond à l'électeur mécontent : « ce que vous me demandez n'est pas réalisable, car il n'y a pas d'argent. » Le moraliste s'exclame : « ne faites pas ça, la Morale l'interdit ! » On déclare se soumettre à la Démocratie, chose complexe et d'invention ancienne. Qui a évolué au cours des siècles.
Les Romains disaient : « la Loi est dure, mais c'est la Loi ». La « Déclaration universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen » proclame que « la propriété est inviolable et sacrée ». Diable ! On passe d'un droit à une limitation de droits au nom des Droits. Je ne peux pas toucher à la propriété de mon voisin. J'ai le droit de n'avoir pas le droit. Voilà qui commence à défier le raisonnement.
Ces choses ne se trouvent pas dans la Nature. Il n'existe pas, par exemple, d'arbre sur lequel on cueille la Démocratie, de plante où fleurit la loi, d'algue du pouvoir d'État, d'oiseau de la Morale, de rat de l'argent, d'araignée de la République ou de kangourou de la Royauté. Toutes ces choses sont le fait de l'invention de l'homme. Or, on s'aperçoit, fait des plus étranges et troublants, que l'homme ayant inventé ces choses fait mine d'y obéir ! Comment, de quelle façon l'homme pourrait-il obéir à une chose qu'il a créé ? Le gendarme dit au délinquant : « obéissance à la loi. » Le politique répond à l'électeur mécontent : « ce que vous me demandez n'est pas réalisable, car il n'y a pas d'argent. » Le moraliste s'exclame : « ne faites pas ça, la Morale l'interdit ! » On déclare se soumettre à la Démocratie, chose complexe et d'invention ancienne. Qui a évolué au cours des siècles.
Les Romains disaient : « la Loi est dure, mais c'est la Loi ». La « Déclaration universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen » proclame que « la propriété est inviolable et sacrée ». Diable ! On passe d'un droit à une limitation de droits au nom des Droits. Je ne peux pas toucher à la propriété de mon voisin. J'ai le droit de n'avoir pas le droit. Voilà qui commence à défier le raisonnement.
Il y a peu de temps, pour
invoquer l'obligation pour les Grecs de se priver de nourriture au
bénéfice de leurs créanciers, on a vu Juncker invoquer la primauté
des traités européens sur les décisions démocratiques et
électorales. Ici, une fois encore, on voit l'homme sommé d'obéir à
une chose qu'il a créé. Qu'est-ce qu'un traité ? Une liasse de
morceaux de papier avec des traces d'encre dessus. Même le plus beau
des traités, celui qui met par la paix le terme a un conflit, est un
paquet de feuilles avec des traces d'encre dessus. Alors, l'homme
obéit-il à toutes ces choses qu'il a créé, ou la vérité
est-elle ailleurs ? Je serai tenté de dire que l'homme fait semblant
d'accorder le pouvoir sur lui à des choses. Schéma que seuls des
naïfs incorrigibles peuvent croire correspondre à la réalité.
Une chose qui brille par
son inexistence est la promesse ou le serment. Combien de fois ai-je
promis et « suivi ma promesse » ? Pourtant, je ne suivais
rien du tout. J'abdiquais mon indépendance face à celui ou celle
auquel j'avais « promis ». Je « respectais ma
promesse » ? Non, je me méprisais. Telle était la réalité
de ma conduite.
On me dira que sans lois,
promesses tenues, etc. le monde ne tournerait pas rond. Il n'a pas
l'air de trop bien se porter tel qu'il est aujourd'hui. Il serait
peut-être temps que l'homme cesse de prétendre obéir à des choses
créés par lui, et s'en réfère à la seule valeur effective
existante : l'amour.
Combien d'éléments du
monde que nous croyons voir correspondent en fait à des illusions,
des mirages sophistiqués ? Une question qui dérange à ce propos
est la suivante : « depuis des siècles l'homme est horrifié
par certains crimes abominables. Et les punit très sévèrement. Or,
parmi ces crimes, certains qui le furent jadis ne sont plus rien
aujourd'hui. Par exemple, en France : le crime de lèse-majesté ou
le fait de manger du lard en carême. Alors, n'y aurait-il pas
d'autres actes, qui aujourd'hui nous horrifient et sont très
sévèrement punis, qui subiront un jour le même sort ? » Je
ne me hasarderais pas à avancer ici des hypothèses en réponse à
cette question. Mais la simple rigueur intellectuelle m'obligeait à
évoquer cette question. Reste que le but de notre société
pourrait être qu'un jour l'homme ne paraisse plus obéir ou faire
semblant d'obéir à des choses qu'il a créé. Mais n'obéisse plus
qu'à l'amour. Valeur qui porte en elle la tendresse, la justice et
la fraternité.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 11 décembre 2015
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