Tout le monde ne fait pas
de la philosophie, mais la philosophie concerne tout le monde. Et,
faute d'en faire... bien des soucis arrivent qu'on ne comprend pas
très bien. En particulier je remarque que l'amour peut dissimuler
des pièges extrêmement subtiles. Qui font que des personnes en
couple et apparemment parfaitement accordées finissent
incompréhensiblement par ne plus se supporter. La raison traîtresse
est bien cachée.
Est-ce que ceux qui se
séparent se sont jamais parlé à propos de certaines choses
intimes ? Non, elles étaient sensées être d'évidence. Et
c'est là que se dissimulait le piège, dont les mâchoires se sont
progressivement refermées.
Vous voulez détruire à
terme une « relation d'amour » ? Et bien, programmez
votre sexualité à deux, c'est le plus sûr moyen pour arriver à ne
plus se supporter. Programmez ! C'est le cri du cœur des
médias, des « spécialistes », des articles
croustillants en tous genre... Programmez votre bonheur au lit !
Combattez la routine, les « pannes de désir », baisez,
baisez le plus possible ! Et finalement, retrouvez-vous seul.
Une femme me drague. Nous
faisons l'amour, ou tout au moins en faisons les gestes. Tout va
bien... Et crac ! Tout casse. En fait l'erreur était présente
dès le début. J'ai mis presque vingt-cinq ans pour le comprendre.
Mon amie avait voulu me connaître, approcher, faire des bisous.
Faire l'amour ? Point, ni moi itou. Mais programmés par notre
société nous devions bien en passer par là. Aucun de nous deux ne
voulait s'avouer et avouer à l'autre que nous aimions les câlins
mais ne désirions physiquement rien de plus. Comment ? Un homme
et une femme vont se faire des câlins nus et pas « faire
l'amour » ? C'est impensable ! Et voilà comment on
détruit une relation qui avait bien commencée.
Tous les discours ineptes
déversés à torrents par les médias brament en faveur de
l'incontournable accouplement. Sans ça, il y a problème. Mettre le
truc dans le machin et en extraire les liquides réglementaires est
synonyme et gage du « bonheur ». Jeunes et moins jeunes
se retrouvent à suivre le mode d'emploi.
Baisez ! Baisez !
Baisez ! A deux, trois et plus, entre hommes et femmes, hommes
et hommes, femmes et femmes, ce sont les ordres que nous dictent « la
pensée unique ». Et si la vérité était ailleurs ?
Depuis que je suis sorti
du petit théâtre de la baise impérative, je vis avec une bien plus
grande liberté qu'avant. Ça peut baiser autour de moi. Ça ne me
concerne pas. Une amie m'a annoncé qu'elle a trouvé « un
fiancé. » Je ne lui ai rien dit à ce propos. Je m'en fous
complètement. S'il s'agit de baise programmée, ça ne me concerne
plus du tout, c'est totalement faux. Un ami me dit aujourd'hui qu'il
a « une amie ». Ça ne veut pas dire grand chose pour
moi.
Je croise des hommes, des
femmes, qui pratiquent la baise programmée. Je me sens totalement
indépendant de ces pratiques. Elles leur réussissent ? Tant
mieux ! Elles ne leur réussissent pas ? Tant pis pour
eux !
Le monde est comme un
très grand théâtre où d'innombrables acteurs passent le temps à
mimer des comportements artificiels. Et prétendent nous présenter
leurs salades comme étant « la vie-même. » Je les
laisse à leurs efforts et leurs illusions, leurs enthousiasmes et
leurs indignations. Qui ne me concernent pas. Je suis trop
authentique pour m'y intéresser. Seule la vérité m'intéresse
absolument.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 29 juin 2017
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