Une exposition
s'adressant aux enfants prétend les informer et déculpabiliser sur
« le sexe ». Or elle propage exactement toute une série
de clichés traditionnels. Sans remettre en cause leur contenu, il
faut remarquer qu'ainsi présentés ils peuvent avoir des effets
démoralisateurs dévastateurs.
On y voit présenter
d'emblée pour s'aimer la notion impérative de « couple ».
Mais qu'est-ce donc que s'aimer ? D'après l'expo c'est quelque
chose qui se passe à deux, entre jeunes gens de sexe opposé, de
même âge, ayant dépassé la majorité sexuelle, en bonne santé et
de beauté « standard ».
Arrêtons-nous sur divers
points : s'aimer c'est forcément à deux. Mais qu'est-ce que
« s'aimer » ? C'est sous-entendu qu'il existe un
sentiment particulier et très fort qui attirerait exclusivement deux
personnes ensemble. Mais dans ce cas on abandonne le jeune devant le
dilemme : « est-ce que j'aime ? J'aime pas ?
C'est de l'amour ou c'est pas ça ? » Or il existe des
nuances innombrables de sentiments affectueux. Là on somme le jeune,
pour être dans la norme et trouver « le bonheur » de
rechercher le fameux sentiment. Il doit le faire non à partir de ce
qu'il ressent, mais à partir d'une sorte de grille qualitative
proposée et imposée par les adultes.
Pour accéder à ce
fameux sentiment il faut avoir la beauté standard... C'est-à-dire,
images dessinées à l'appui, que le garçon et la fille ne sont pas
gros ou maigre, juste ce qu'il faut de gras et de muscles. Le garçon
doit avoir un zizi de taille moyenne et la fille une poitrine de
taille suffisante... Mais si un garçon a un très petit zizi et la
fille pas de poitrine du tout, ou au contraire d'énormes nichons,
qu'est-ce qui lui reste à faire dans la vie ? Et si le garçon
ou la fille se considèrent laids ? Ou a une infirmité ?
Là, le joli dessin devient culpabilisateur.
Ensuite l'exposition
explique que « l'amour » naissant entre le garçon et la
fille, ils vont avoir des réactions génitales qui les mèneront à
l'accouplement. L'exposition figurant celui-ci avec la très
classique position dite « du missionnaire », le garçon
allongé sur la fille.
C'est là que de grands
désaccords subsistent entre moi et cette exposition. J'ai mis de
très nombreuses années à comprendre que l'érection et son
équivalent féminin ne signifient rigoureusement pas nécessairement
l'envie, l'urgence de l'acte sexuel. On admet facilement que
quelqu'un peut avoir envie de s'accoupler et ne pas bander, mais pas
l'inverse. Pourtant l'inverse existe bel et bien. Et la pensée
unique dominante nous aboie alors « d'y aller ».
Si « on y va »
sans vrai désir, il ne s'agit pas d'un accouplement, mais d'une
masturbation réalisée en utilisant l'autre à la place de la main.
C'est nul et démolissant pour la relation affective. C'est le plus
sûr moyen pour arriver à terme à se brouiller.
L'acte sexuel n'est pas
un acte anodin. Sans la condition nécessaire mais pas forcément
suffisante d'un vrai et authentique désir, il est à éviter
absolument. Des dizaines de millions de gens ne suivent pas cette
règle et s'étonnent ensuite d'être déçus et malheureux en amour.
Mais allez l'expliquer
aux organisateurs de cette exposition ! Ils vous riront au nez.
L'essentiel pour eux
n'est pas d'informer. Ça ils s'en fichent. Ce qui les intéresse
c'est de vendre des billets d'entrée et des catalogues. Libérer les
autres est un bon argument pour vendre et gagner de l'argent. Cette
exposition avec ses réponses biaisées, insatisfaisantes, fausses,
conventionnelles, laisse les visiteurs abandonnés à la recherche de
la réponse à leurs questions dans la traitreuse pornographie sur
Internet. Qui est l'anti éducation sexuelle de notre époque.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 21 juin 2017
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