Un des aspects les plus
frappants et étranges de la terreur intérieure est l'arrêt du
développement comportemental, qui se traduit par des frayeurs
infantiles se manifestants chez des individus humains déjà grands.
Je vais tâcher de préciser le sens de mon propos avec des exemples
précis.
Il y a plus de trente ans
j'ai connu une jeune fille fort sympathique. Je ne trouvais rien à
lui reprocher en particulier. Cependant, un aspect de sa personne me
frappait : elle travaille, a plus de vingt ans d'âge, a différentes
activités, des amis intéressants, mais, quand je l'observe dans ses
manières de faire dans la vie, j'ai l'impression d'avoir affaire à
un être beaucoup plus jeune, immature... Son manque de sérieux me
fait exactement penser au comportement d'une fille de treize ans.
Comme nous étions assez
proches, cette amie finit un jour par me révéler qu'un proche l'a
violé, quand elle avait... treize ans. Ça m'a fait réfléchir à
propos de l'anomalie que j'avais relevé chez elle. Il me parut
évident alors que son comportement venait de là. A l'époque je me
suis dit : « son développement a été stoppé par cette
agression et elle est restée dans sa tête une personne de treize
ans. »
Bien plus tard, j'ai
connu une jeune femme très sympathique et très joyeuse. Une vraie
boute-en-train, sachant animer, communiquer... mais sans aimer trop
persévérer dans ses activités. Un volcan de bonheur, mais limité
dans son activité. Cette jeune femme m'a informé, quand je la
connaissais déjà un peu, qu'elle avait été victime d'un viol en
réunion quand elle était âgée de 17 ans. Quand j'y repense à
présent, à la lumière de mes connaissances acquises, l'évidence
s'impose. Cette jeune femme a le dynamisme, la fantaisie, le manque
de sérieux qui peut parfaitement se rencontrer chez une très
dynamique jeune fille de 17 ans.
Le choc a chaque fois,
qui corresponds à la sortie de l'enfance prolongée, qui marque
l'irruption de la terreur intérieure, cause l'interruption du
développement comportemental de l'individu.
Mais, ces deux exemples sont loin d'être les seuls. On peut légitimement se poser la question à propos de n'importe quelle personne : « mais à quel âge l'irruption de la terreur intérieure a stoppé son développement comportemental ? »
Mais, ces deux exemples sont loin d'être les seuls. On peut légitimement se poser la question à propos de n'importe quelle personne : « mais à quel âge l'irruption de la terreur intérieure a stoppé son développement comportemental ? »
Prenons un exemple
célèbre : notre président de la République. Il a une très haute
responsabilité, dispose de cent gardes du corps. Voilà qu'une nuit
il part seul, incognito, en scooter, avec un unique garde du corps.
Il va retrouver discrètement sa bonne amie. Ce secret est sensé
l'abriter du regard jaloux de sa régulière. Il a donc peur de
Valérie Trierweiler, alors qu'il a en charge la France entière.
Arrivé au domicile de sa
bonne amie Julie, il congédie son garde du corps. Qui ne revient que
le lendemain matin en apportant des croissants frais pour le réveil
des deux amoureux.
Cette histoire, révélée par le magazine « Voici », a fait rire la planète entière. J'ai vu des Italiens que la politique n'intéresse que peu ou guère, rire en évoquant « le scooter ». Mais il y a plus grave :
Cette histoire, révélée par le magazine « Voici », a fait rire la planète entière. J'ai vu des Italiens que la politique n'intéresse que peu ou guère, rire en évoquant « le scooter ». Mais il y a plus grave :
Durant une nuit entière,
quantité d'événements, même très graves, peuvent arriver. Si,
pendant cette nuit-là, le président américain ou chinois voulait
joindre d'urgence le président français, était-il joignable ? On
me dira : « oui, il avait certainement avec lui son téléphone
portable. » D'accord, mais avec cette accumulation
d'imprudences, on peut ne pas être spécialement rassuré.
La question posée était
: l'âge du développement comportemental du président. La réponse
que l'on est tenté ici de donner, c'est 12 ans.
On me dira que je dis du
mal du président. Pas du tout, si ça se trouve, le président d'un
pays beaucoup plus puissant que la France a 8 ans d'âge de
développement comportemental.
L'état du monde commence
à s'expliquer. Et pourquoi il est déplorable. Autre élément plus
simple encore à analyser : un jeune homme de 16 ans drague sa
professeure de français et responsable du club de théâtre de son
lycée confessionnel. Il persiste dans sa liaison et l'épouse par la
suite. Il sera un jour ministre des finances du président de la
France. Ce dernier développe une admiration inconditionnel pour ce
ministre qui accumule les marques de soumission à
l'ultra-libéralisme. La pauvreté galope en France. Le président a
pour ce ministre les yeux de Chimène pour le Cid. Pourquoi cela se
passe-t-il ainsi ? Rien de plus simple pour l'expliquer. Si on se dit que le ministre
a 16 ans de développement comportemental, et le président 12. Un
garçon de 12 ans admire un autre de 16. C'est quelque chose de
courant. Mais, alors, quel âge est-ce que j'ai dans mon
développement comportemental ? Je me suis posé la question. Et pense
que mon développement comportemental s'est arrêté à 8 ans,
environ. Quand j'ai connu un premier affrontement avec ma
déesse-mère, ma mère. Cet arrêt explique aussi pourquoi les
mathématiques et la musique n'ont jamais voulu par la suite entrer
dans ma tête.
A présent que je démonte
le mécanisme de blocage, mon développement comportemental se libère.
J'ose parler de sujets que je n'allais pas évoquer avant. Je vais
vers des personnes qui, auparavant, me faisaient inexplicablement
peur et que j'évitais. Je vais faire des choses que je ne me
permettais pas avant. Mais, si nous sommes tous plus ou moins stoppés
dans notre développement comportemental par le choc de sortie de
l'enfance prolongée, existe-t-il des personnes qui elles, ont
continué leur développement comportemental ? Qui ont atteint 30,
40, 50 ans et plus ? Oui, certainement. Et par contraste on les
appelle de grands sages.
Le choc de sortie de
l'enfance prolongée est la clé d'explication d'innombrables
phobies, peurs diverses et comportements irrationnels. Quantité de
personnes vont se pourrir la vie par leur relation avec quelqu'un :
collègue, parent, voisin. Celui-ci prendra une dimension
dévastatrice dans leur vie. Comme de plus les sentiments sont
contagieux, s'ils ont par exemple peur d'un voisin, le voisin
commencera à avoir peur d'eux. Ce qui n'arrangera pas les choses. La
source principale de nos ennuis se trouve le plus souvent en
nous-mêmes. Et nous pouvons nous en débarrasser. Vivre mieux et
plus agréablement. Pour aller bien, il ne faut pas tuer son voisin,
mais tuer en nous la peur de son voisin. J'observais durant des
années un monsieur qui passait son temps à s'accrocher violemment
avec les promeneurs de chiens qui venaient laisser la crotte de
leur compagnon dans la rue près de sa maison. Certes, le motif de
disputes était justifié. Mais, à force de l'entendre, cet homme et
aussi d'entendre ses interlocuteurs, j'ai fini par réaliser quelque
chose. Ce n'était pas la crotte du chien le vrai motif de la
dispute, mais l'envie de s'affronter verbalement. Cette lutte pour la
propreté de la rue dissimulait en fait un malaise intérieur
partagé. Ces promeneurs et celui qui les engueulait étaient mal
dans leur peau. Et pourquoi donc ? A cause de leur terreur intérieure
et de leurs frayeurs infantiles témoignant de leur immaturité
partagée.
« Changer le
monde » a dit quelqu'un un jour. D'accord, ce qui signifie
d'abord se changer soi-même. Sinon le monde continuera à divaguer
pris entre les récifs de la peur sur un océan d'incompréhension.
Les Romains de jadis disaient, croyant expliquer le monde : « l'homme
est un loup pour l'homme ». Il est infiniment plus juste de
dire : « l'homme est un loup pour lui-même. Et il a intérêt
à se débarrasser de son loup intérieur qui le rend agressif avec
lui-même et les autres. » Je regardais une liste de
personnalités politiques hier. Un certain nombre parmi elles ont
prétendu rendre l'Humanité calme, pacifique et apaisée en tuant un
tas de gens. C'est là une prétention vaine, stupide, risible,
tragique et à rejeter. On ne bâtira pas la cité du bonheur sur une
montagne de cadavres, mais d'abord en se débarrassant de nos
illusions et égarements.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 29 octobre 2015
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