La « sexualité
infantile » existe-t-elle ? A mon avis non. Il existe un autre
phénomène qu'on a baptisé à tort ainsi.
Si on parle de sexualité,
il faut définir de quoi on parle. La sexualité, c'est l'acte
sexuel. Or, il est un fait que les enfants ne sont pas aptes
physiquement à pratiquer cet acte et n'ont aucun désir de le
pratiquer, ce qui paraît logique et aller de soi.
Cependant, on rencontre
des comportements enfantins qui font penser à la sexualité. Une
grand mère devant moi racontait épatée que son petit fils adoré
âgé de trois ans lui avait déclaré un jour : « Mamie, je
voudrais dormir avec toi dans le même lit pour voir l'impression que
ça fait ». Il avait également tenté de l'embrasser sur la
bouche ! La sage grand mère avait tempéré ses ardeurs en lui
disant que « plus tard, il aurait une amie avec laquelle il
ferait toutes ces sortes de choses, ». Mais que ça n'était
pas son rôle à elle, sa grand mère, de répondre à ses demandes
de ce genre.
Une amie me racontait un
jour, qu'il y a bien des années, quand elle avait seize ans, un
petit garçon qu'elle gardait, l'avait effrayé en cherchant à
l'embrasser dans le cou. Elle n'avait pas su lui expliquer très
simplement qu'elle n'avait pas envie d'être embrassé ainsi.
Il y a donc des enfants qui ont des attitudes qui rappellent la sexualité. Mais, étant donné que l'acte sexuel est totalement absent pratiquement de leur vie, on pourrait, au mieux, parler chez eux de « pré-sexualité », non pas de « sexualité infantile ». Mais ces gestes, attitudes qui font penser à la sexualité... ne sont en fait pas propres uniquement à l'enfance.
Il y a donc des enfants qui ont des attitudes qui rappellent la sexualité. Mais, étant donné que l'acte sexuel est totalement absent pratiquement de leur vie, on pourrait, au mieux, parler chez eux de « pré-sexualité », non pas de « sexualité infantile ». Mais ces gestes, attitudes qui font penser à la sexualité... ne sont en fait pas propres uniquement à l'enfance.
Toute la vie, y compris
donc adulte, existent des gestes, attitudes, qui rappellent la
sexualité mais n'y conduisent pas. Si, par exemple, j'admire une
jolie fille, on pourrait penser que c'est sexuel. En fait, je peux
parfaitement bien admirer une jolie fille en ne pensant nullement à
l'acte sexuel.
C'est ce qui m'arrive le
plus souvent. Ainsi actuellement, par exemple, je connais une jolie
fille que j'aime bien regarder, car elle est non seulement gentille,
mais très jolie.
Je ne demanderais pas
mieux que pouvoir la voir nue. Lui faire des câlins, dormir avec
elle. Mais, direz-vous, alors, c'est sexuel ! Absolument pas, je
n'éprouve aucun désir de « faire l'amour » avec elle.
Et, visiblement, elle non plus, n'a aucun désir de faire ça avec
moi.
Oui, mais, me direz-vous,
dormir avec une jolie fille, lui faire des câlins, conduit
nécessairement à « faire l'amour » ! Pas du tout, ça
n'est pas vrai.
Oui, mais si tu es avec
elle au lit, avec des câlins, tu vas bander ! Peut-être, mais je
n'ai pas à obéir à ces réactions physiologiques qui ne témoignent
pas forcément du désir de faire l'amour, mais simplement du plaisir
éprouvé. Mon cœur et mon cerveau n'ont pas à obéir à ma queue.
Il n'y a pas plus stupide
et destructeur que faire l'amour simplement parce que c'est
techniquement possible, alors qu'au fond on n'en a pas envie. Ces
comportements hyper-sexualisés, « je bande, donc je baise »,
relèvent du plus parfait délire. J'ai mis beaucoup de temps à m'en
extraire. Et s'il existe des comportements qui rappellent la
sexualité sans y mener, qu'on peut avoir y compris à l'âge adulte,
appelons-les des comportements para-sexuels. Il existe donc
des comportements sexuels et para-sexuels. Mais, beaucoup de gens,
abusés par leurs problèmes l'ignorent encore. Et restent
fâcheusement hyper-sexualisés, ce qui trouble très gravement leur
comportement.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 30 décembre 2014
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