La peur en héritage
expliquent certains comportements humains tout à fait absurdes.
Ainsi, pratiquer la chrématistique. Démarche consistant à
développer des efforts extraordinaires pour accumuler le plus
d'argent possible. Pourtant, le richissime américain Henri Ford a
dit : « si riche que je sois, je ne pourrais jamais manger plus
de trois repas par jour ». Et la sagesse populaire ajoute :
« on n'a jamais vu un coffre-fort suivre un enterrement ».
Et des personnes actives,
intelligentes, énergiques, aimant la vie, plutôt qu'en profiter
alors qu'elles sont déjà riches, se démènent pour additionner des
milliards qui ne leur seront d'aucun usage. Elle le font pour calmer
leur peur en héritage dont elles n'ont pas une conscience claire.
Plus elles ont d'argent, plus elles ont l'impression de satisfaire
quelque chose, qui est en fait répondre à une peur qui colle à
eux. Dont ils ne se rendent pas clairement compte. Et dont ils ne se
débarrassent pas.
Qu'on pense aux peurs en héritage que peuvent avoir des nouveaux riches chinois ! Un pays où la violence, l'arbitraire, la faim, les catastrophes diverses ont fait des ravages depuis des millénaires !
Qu'on pense aux peurs en héritage que peuvent avoir des nouveaux riches chinois ! Un pays où la violence, l'arbitraire, la faim, les catastrophes diverses ont fait des ravages depuis des millénaires !
Une autre réponse à la
peur en héritage est la recherche du « pouvoir ». Plus
on devient puissant, plus on calme sa peur, qui reste toujours
présente et rongeante.
Devenir le « chef »,
la « vedette », « être reconnu », est une
obsession pour quantité de gens. Qui pourrissent leur vie et la vie
des autres avec leur ambition. Une sagesse antique arabe dit : « le
coq le plus misérable chante victoire une fois qu'il a fini
d'escalader son tas de fumier ». La même pathologie de la peur
en héritage se retrouve chez des très petits et très grands
« chefs ».
Un domaine où la peur en
héritage fait des ravages extraordinaires est celui dit « de
l'amour ». Pour se rassurer, on veut posséder une maman ou un
papa bis. Et on développe une jalousie dévorante dans nos
« amours », qui témoigne en fait de la panique causée
par la peur.
Curieusement, certains
humains apeurés doublent leur jalousie ou la combinent avec la
prétention culturelle à « posséder » l'autre en
s'accouplant avec. En fait, on ne « possède » rien du
tout. Au pire, on croit « posséder ». Et quand il y a
« séparation », qu'on arrête de mettre le petit oiseau
dans le nid, c'est le désespoir. On se retrouve seul face à sa
peur.
La peur explique la
violence morale et parfois aussi physique qu'on rencontre fréquemment
dans ce domaine qu'on a baptisé « l'amour ». Narguer sa
peur pour la nier peut aussi prendre l'allure de défis : se mettre
en danger. S'adonner au jeu et perdre son argent, etc.
Quand vous élaborez une
nouvelle théorie, quand bien même elle représente un progrès de
la connaissance, elle sera le plus souvent niée, négligée,
méprisée, rejetée. Car elle entre en résonance, en sympathie avec
la peur omniprésente. Je suis l'initiateur de la renaissance du
Carnaval de Paris et son organisateur. Mais le fait sans titre et
diplôme correspondants : ils n'existent pas. C'est pourquoi je ne
m'étonne pas si je rencontre des universitaires, que pour parler du
Carnaval, ils préfèrent de rassurants diplômés comme eux. Des
commentateurs qui ne les troubleront pas. Qui ne recréent pas de
Carnaval, mais noircissent des pages comme eux. Et sont payés pour.
Et dans les sciences, c'est pareil. Si vous avez le malheur d'avancer
une théorie juste et d'avant-garde on commencera par vous traiter de
tous les noms. Les savants persécutés ne manquent pas dans
l'Histoire.
La peur héritée, il
faut l'identifier, l'analyser, la dominer, lui régler son compte, si
on veut vivre vraiment et pas seulement esquisser notre vie, comme le
font des milliards de gens.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 24 décembre 2014
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