La première mesure
consisterait à créer un vrai revenu universel versé à tous
inconditionnellement et permettant de vivre. Certains ont
cherché ces temps-ci à dévoyer le concept. En faire une
simplification des versements des minimas sociaux et pas un revenu
universel permettant de vivre. On supprimerait les divers minimas
sociaux qui seraient remplacés par ce soi disant revenu universel. A
présent qu'on parle souvent du revenu universel, on voit des
spécialistes auto-proclamés et des organismes bidons nous expliquer
que rien n'est possible en ce sens. Chaque progrès social
s'accompagne toujours du concert de hurlements de personnes qui
déclarent qu'on ne peut rien changer. C'est une des lois du progrès.
La seconde mesure
consisterait à créer ou maintenir trois grands services publics :
pour le logement, la santé et l'alimentation. Aujourd'hui le
parasitage des logements, de la santé et de l'alimentation rend
souvent ceux-ci hors de prix. En France, sur le prix d'un produit
alimentaire venant de la campagne 96,4 % revient aux
« intermédiaires » et 0,6% aux producteurs. Un logement
décent est un luxe. La santé commence à ne plus être accessible à
tous. Il faut que ça change. On pourrait créer des commerces
alimentaires municipaux. Ou établir des contrats avec les petits
commerces qui assureraient leurs revenus tout en garantissant des bas
prix de vente. Les responsables principaux de la cherté de la vie ne
sont pas les petits commerçants mais les grosses sociétés de
distribution. Il faut qu'elles deviennent des services publics.
La troisième mesure, qui
a été proposée depuis une vingtaine d'années, est la semaine de
quatre jours. Ce serait là une réduction vraiment sensible du temps
de travail et ça changerait la vie des gens.
Le problème bien sûr
est que toutes ces mesures sont incompatibles avec le maintien du
système capitaliste que respectent pratiquement tous les leaders
politiques quelle que soit leur couleur affichée. Mais peut-être
qu'un jour avec le temps les choses changeront.
Après tout il y a déjà
eu de grandes revendications qui ont finalement été satisfaites,
comme la journée de travail de huit heures que beaucoup ont obtenus,
ou les retraites qui jadis n'existaient pas. Il n'y a donc pas lieu
de désespérer. Mais il faut ne pas perdre de vue ce qui nous
intéresse et ce dont nous ne voulons pas.
Il est bien évident que
tant que les responsables élus seront couverts d'avantages et
privilèges divers ils ne penseront guère qu'à eux. Je viens de
lire que certains « spécialistes » auto-proclamés
proposent de réduire le nombre des élus... en payant mieux ceux qui
resteraient en fonction ! Alors qu'ils sont déjà surpayés. Et
surtout ignorent ce que ça signifie vivre dans les difficultés
matérielles.
Au côté et au dessus de
ces responsables élus on trouve des responsables héréditaires qui
héritent des fortunes ou des empires de leurs parents. Où est alors
la démocratie ? C'est un système féodal, régalien. Et les élus
obéissent à ces propriétaires de grandes richesses. Un homme
politique sympathique que j'ai connu me disait il y a des années que
« ce n'était pas un problème simple » le fait qu'il y
ait des vagabonds dormant dans la rue à Paris. Bien sûr, et même
ce n'est simplement pas un problème à partir du moment où on n'a
aucune envie de chercher à le résoudre. Le sentiment que me donnent
la plupart des politiques, pour le peu que j'ai eu l'occasion d'en
approcher, est qu'ils vivent dans leur monde, font une carrière et
ne pensent à nous qu'au moment de solliciter nos voix aux élections.
Tout ceci ne donne vraiment pas trop envie d'aller voter. Si à la
fin on a l'impression que ça ne change rien. Non pas que ce soit
impossible d'améliorer les choses. Mais c'est impossible à partir
du moment où on n'en a pas l'intention.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 15 décembre 2016
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