Découvrant la
masturbation masculine manuelle adulte incluant donc l'éjaculation,
la plupart des garçons en font une drogue. Ils cherchent à élargir
cette pratique masturbationnelle à des « partenaires »
éventuels, en fait des objets masturbationnels. Au lieu de se
branler avec la main, ils cherchent à opérer leur masturbation dans
un orifice naturel d'un homme ou une femme, plus rarement un animal.
Ils ne feront pas l'amour. Il s'agira de masturbation. Les garçons
et plus tard les hommes qu'ils deviendront croiront néanmoins
souvent qu'il s'agit « d'amour ». Mais la réponse donnée
à leurs entreprises par les « partenaires » humains éventuels
laissera les masturbateurs perplexes. Car ravalés au rang de
branloirs, les partenaires humains éventuels spontanément auront
naturellement tendance à refuser le rôle proposé. Les
masturbateurs croyant qu'il s'agit « d'amour » vont
chercher à interpréter les comportements de refus pour y lire le
contraire. Cette démarche parfaitement stupide et incalculablement
égoïste aura des conséquences catastrophiques. Il existe un
véritable panel de descriptions fantaisistes du comportement
féminin, destiné à avaliser l'accord des femmes pour se retrouver
réduites à des trous à branlette masculine.
Une absurdité très
courante se résume à ceci : « quand une femme dit non, en
fait c'est oui. »
Une autre absurdité est
la suivante : si une femme vous touche le sexe ou accepte de laisser
toucher le sien, ça signifie qu'elle est d'accord pour passer à la
casserole. Ce propos stupide fait que quantité de femmes vivants en
couples seront un jour amenées à éviter de toucher le sexe de leur
compagnon, pour qu'il leur foute enfin la paix. Et cesse de les
résumer à un trou à branlette perpétuellement disponible.
Une autre absurdité
prétend que si une femme dort avec vous, c'est qu'elle est
disponible pour passer à la casserole. Une femme peut dormir avec
son chat, mais pas avec quelqu'un qu'elle aime bien. À
moins d'être prête à satisfaire ses caprices sexuels. Résultat,
les humains se privent la plupart du temps du plaisir de dormir à
plusieurs, pour éviter d'être emmerdés par des idiots qui
confondent « dormir avec » et « baiser avec ».
La langue elle-même avalise cette situation aberrante. Dormir avec,
coucher avec, aller au lit avec ayant pris le sens de baiser. Il
n'existe pas de possibilité linguistique en français pour exprimer
le seul et simple désir de partager son lit et son sommeil avec
quelqu'un d'autre, sans pour autant s'accoupler ou pratiquer une
masturbation intromissive simultanée à deux.
Une absurdité aux
conséquences catastrophiques colossales consiste à prétendre que
si une femme accepte d'être touchée ou caressée, même de façon
très minime, par exemple touchée et caressée au niveau de sa main,
elle est d'accord pour servir de trou à branlette. Cette absurdité
conduit à empêcher la plupart des câlins, bisous et caresses entre adultes en général.
Au nombre des câlins
existent les câlins buccaux : effectués avec les lèvres, la
bouche, la langue. Mais ils sont absurdement annexés obligatoirement
au coït ou à la double masturbation intromissive simultanée qui lui
ressemble. Résultat : ils sont la plupart du temps évités et
prohibés.
Là où l'absurdité
touche l'ésotérisme, c'est quand les hommes croient que s'ils
parviennent à faire rire une femme, ça signifie qu'elle est prête
à passer à la casserole.
Une autre absurdité
consiste à croire que si une femme se passe la main dans les cheveux
ça signifie qu'elle a envie de baiser. Si ! Si ! J'ai entendu cette
ânerie proférée avec beaucoup de sérieux dans les années 1970 à
Paris.
Autre ânerie entendue du
même acabit : si une femme vous fait un compliment sur votre
habillement, si vous êtes un homme, ça signifie qu'elle veut
coucher avec vous.
Autre ânerie classique :
si une femme vous donne son numéro de téléphone c'est qu'elle est
d'accord pour coucher avec vous.
Comble du délire : si
une femme vous regarde, c'est qu'elle veut coucher avec vous et vous
le propose ainsi. Résultat : la plupart du temps les femmes n'osent
pas regarder franchement des hommes inconnus qu'elles croisent dans
des lieux publics.
Autre ânerie couramment
admise par quantité d'hommes : si une femme est nue, légèrement
habillée ou habillée « sexy » c'est qu'elle est prête
à coucher avec tout le monde. Cette vision des choses conduit un
très grand nombre de femmes à s'habiller moche pour qu'on leur
foute la paix. Et éviter soigneusement de se retrouver légèrement
vêtues ou nues en présence de tiers masculins.
Dans notre société
française et parisienne, si une femme couche une fois, son baiseur
croit que ça signifie qu'il a désormais une autorisation permanente
de baiser. Il a « un trou sur abonnement ». Cette
prétention abusive conduit quantité de femmes à éviter de trop se
rapprocher d'hommes qui leur plaisent. Et d'y regarder à deux fois
avant d'accepter câlins, flirts ou baise.
Les âneries se sont
faites soi-disant « scientifiques ». Quand à présent et
très sainement une femme rejette tous les obsédés masturbateurs
masculins qui la harcèlent, c'est elle qui aurait un problème. Elle
doit le régler... pour satisfaire les obsédés masturbateurs
masculins ou tout au moins celui qui est son attitré et compagnon.
Un mal imaginaire sera attribué à cette femme qui « souffre »
d'absence de désir. Baiser devient aujourd'hui une obligation. Ne
pas baiser un problème. Et toujours les solutions proposées vont
dans le sens de la satisfaction... des hommes.
Ce n'est pas aux hommes
qu'il appartiendrait de modifier leur comportement, mais aux femmes
qu'il appartiendrait de le faire... pour plaire aux hommes. Cet
étrange discours se drapant y compris dans la prétention à
l'émancipation des femmes qui pour s'émanciper devraient bien sûr
prendre l'homme pour modèle. On nage dans la fumisterie.
Ainsi, par exemple,
quantité d'auteurs rapportant que l'homme se branle beaucoup, la
femme nettement moins, cette dernière devrait se branler plus. On
croirait assister ici à un championnat de branlette. Mais le
ridicule ne tue pas.
Toutes les idées
régnantes vont bousculer la simplicité et la spontanéité
affective des humains. Au nombre des victimes de cette situation on
trouvera les enchainements naturels de gestes tendres. Par moments un
fragment d'enchaînement naturel apparaitra dans une relation entre
deux êtres. Un geste ou une sensation qui sera comme une lueur dans
la nuit des rapports humains anémiques et codifiés. Ce sera comme
un moment magique et inattendu. Qui laissera vite la place à
l'indigence sensuelle habituelle des humains « civilisés ».
Qui sont plus aptes à caresser un chat ou un chien qu'un humain.
Tant que les hommes
n'auront pas identifié leur comportement masturbationnel pour ce
qu'il est, et cessé de harceler les femmes, on ne voit pas bien
comment l'amour pourra régir l'Humanité. Plutôt que l'amour dominent
aujourd'hui des comportements compensatoires du manque affectif
régnant : recherche du pouvoir, de la richesse, de la gloire et
autres tristes hochets destructeurs de la Civilisation. Un dragueur
professionnel aux multiples « conquêtes » s'exclamait un
jour devant moi parlant du désir de coït chez les femmes : « de
toutes façons elles ne veulent jamais ! » En fait c'est lui
qui ne voulait jamais véritablement et authentiquement aimer. Les
hommes ont encore beaucoup à apprendre. Et d'abord apprendre à
aimer. Se respecter, s'écouter, respecter et écouter les autres .
Basile, philosophe
naïf, Paris le 14 décembre 2016
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