Un des objectifs que nous
donnent aujourd'hui revues et sites Internet est de parvenir dans
notre vie à une « sexualité épanouie ». De quoi
s'agit-il donc ?
Ce serait « du
concret », mettre le truc dans le machin, l'oiseau dans le nid,
le train dans le tunnel, bref vulgairement parlant foutre ou
baiser... Mais quand et comment parviendrions-nous à être épanouis
en baisant ainsi ? Là commence l'énigme.
Être « sexuellement épanoui » ce serait baiser de manière satisfaisante, soit : régulièrement ? Souvent ? Beaucoup de fois ? Avec des partenaires multiples ? En faisant des choses compliquées ? En utilisant un partenaire ou plusieurs partenaires « de luxe », c'est-à-dire considérés comme « très beaux » ? Mystère. Et d'autant plus mystérieux qu'il est de règle de ne pas raconter publiquement sa vie « sexuelle ».
Être « sexuellement épanoui » ce serait baiser de manière satisfaisante, soit : régulièrement ? Souvent ? Beaucoup de fois ? Avec des partenaires multiples ? En faisant des choses compliquées ? En utilisant un partenaire ou plusieurs partenaires « de luxe », c'est-à-dire considérés comme « très beaux » ? Mystère. Et d'autant plus mystérieux qu'il est de règle de ne pas raconter publiquement sa vie « sexuelle ».
Et comment
parviendrions-nous à l'épanouissement dans un domaine, le « sexe »,
alors que ce ne serait pendant ce temps-là pas le cas dans quantité
d'autres domaines ? Ainsi, par exemple, nous passerions quarante-cinq
heures par semaine à nous faire chier dans un boulot de merde, faire
deux heures de transports par jour pour y aller et deux autres heures
pour en revenir, et malgré tout ça nous serions « épanouis »
dans notre « vie sexuelle » ! Quelle belle ânerie. C'est
bien sûr impossible dans de telles conditions d'être « bien »
dans un domaine ou un autre. Certes, il existe bien « les
amours de vacances ». Mais si justement elles ne durent pas,
c'est bien parce que les vacances elles aussi ne durent pas.
Alors d'où sort ce
boniment débile sur « la sexualité épanouie » ? Il
sort des discours des années 1960. On a commencé à se préoccuper
de « notre vie sexuelle ». Au point qu'on a fini par
proclamer l'épanouissement de celle-ci indispensable à notre
« bonheur ». Mais de quelle façon procéder ?
La démarche masculine
adulte dans le domaine sexuel repose sur la découverte puis la
pratique régulière de la masturbation. En trente ans, un garçon
qui se masturbe trois fois par jour se sera masturbé 32 557 fois !
La prétention à l'épanouissement sexuel humain prend pour guide la
conduite masturbationnelle masculine adulte. L'homme va chercher à
remplacer sa main par un orifice naturel ou plusieurs de son ou sa
partenaire. Il s'attachera à celui-ci ou celle-ci à la manière du
toxicomane qui s'accroche à sa dose. Ce n'est pas à l'autre qu'il
va penser, mais au confort qu'il offre. Ce ne sera pas de l'amour,
mais l'envie de profiter de l'autre, qui va le guider.
Se subordonnant à la
démarche masturbationnelle masculine adulte, le discours moral
dominant proclamera ceci : « Mesdames, acceptez sous certaines
modalités de recevoir en vous le pénis en érection de votre
compagnon. C'est l'amour, par
là passe votre chemin de vie et votre épanouissement. »
Quantité de femmes croiront ce discours.
Hier au nom des
traditions, de la famille, la morale, on ordonnait aux filles d'obéir
et accepter de subir les caprices sexuels des garçons. Aujourd'hui
le discours a changé. Mais le but reste le même : faire que les
filles se soumettent au dérangement sexuel masculin. Que les filles
acceptent d'être utilisées comme objets masturbationnels par les
garçons. Et ceux-ci doivent bander et être en forme. À
force d'exiger d'eux l'excellence sexuelle, on arrive à angoisser
tellement les garçons, qu'ils ne bandent plus. Et ne ressentent
rien, ou pas grand chose ou même ont mal en éjaculant. Et que
l'ennui s'invite dans les lits conjugaux. On dira que la situation
s'est dégradée suite à « la routine ». Mais en fait
c'est depuis le début que ça ne fonctionnait pas ou guère. La
masturbation masculine adulte, même pratiquée dans le ventre d'une
femme, n'est pas l'amour.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 13 décembre 2016
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