Ce que nous appelons
habituellement aujourd'hui en France un « couple » a une
base multiple. Elle est masturbationnelle, économique,
administrative, sacrificationnelle, c'est-à-dire câlinicide,
hypocrite et aussi repose sur un malaise plus ou moins grand.
Le couple reposerait
soi-disant sur un désir sexuel d'acte sexuel plus ou moins
permanent. Cette forme de désir relève du fantasme. En fait ce
discours recouvre une autre réalité. Les garçons, vers l'âge de
douze, treize ou quatorze ans découvrent la masturbation manuelle
masculine adulte, c'est-à-dire comprenant l'éjaculation. Ils vont
commencer à la pratiquer régulièrement et vivront l'émotion plus
ou moins agréable de l'éjaculation comme un shoot de drogue. Ils
deviendront de la sorte endorphinomanes et pratiqueront la
masturbation manuelle masculine adulte comme une toxicomanie.
Élargissant cette pratique, ils en viendront à faire et rechercher
à faire de la « branlette de luxe » en se masturbant à
l'intérieur d'un ou d'une autre. Ils croiront ainsi « faire
l'amour ». Ce qui ne sera pas du tout le cas, en dépit des
apparences. Pour « faire l'amour » il faut qu'existe un
désir authentique et véritable, ce qui est plutôt rare. Quand on
entend des gens dirent : « nous faisons l'amour
régulièrement », il faut savoir identifiant la réalité
traduire ces mots : nous pratiquons au mieux une double masturbation
conjugale régulière. Celle-ci très souvent se résumant à une
unique masturbation singulière. L'homme se branle dans le ventre, la
bouche ou l'anus de la personne avec laquelle il croit ainsi « faire
l'amour ». Cette personne même si elle le croit également,
finira par ne plus le supporter, sans nécessairement comprendre
pourquoi.
Les manuels de morale
traditionnelle invitaient les épouses à accepter de subir les
assauts masturbationnels de leurs époux. Sous peine en cas de refus qu'ils aillent « voir ailleurs ». Beaucoup plus
hypocrites étaient le discours consistant à inviter les épouses à
accepter de laisser l'époux se masturber ainsi en affirmant que :
« à la longue, le plaisir pour elle viendrait ».
Dans les couples où la
femme domine son mari, il est fréquent qu'intervienne la castration
psychologique de l'époux. Progressivement l'épouse se refuse à la
masturbation de l'homme dans au moins un de ses orifices naturels. Un
homme que j'ai connu, dominé par sa femme, en devenait littéralement
fou et n'y comprenait rien. Il s'est confié à moi : ne parvenant
pas à dormir, il observait sa femme dormant tranquillement auprès
de lui, et en concluait que : « ce n'est pas possible, elle
doit être lesbienne ! » Après un certain nombre d'années
passées ainsi, l'épouse s'est décidée finalement à liquider le
couple et a jeté son mari. Une autre femme qui avait aussi castré
psychologiquement son compagnon lui disait : « tu n'as qu'à te
masturber ! »
Quand c'est le mari qui
domine l'épouse, il lui impose sa volonté et la viole régulièrement
chaque fois qu'il en a envie. Les couples fonctionnant ainsi ne sont
très probablement pas rares.
Un cas original que j'ai
connu était celui d'une épouse qui ne castrait pas
psychologiquement son époux, mais acceptait ses caprices sexuels
comme ceux d'une petit enfant, quelque chose de superficiel et pas
sérieux qu'on fait pour le satisfaire un peu par pitié.
Certaines épouses
acceptent de « passer à la casserole » tant qu'il y a
des projets d'enfants à la clé. Dès que le dernier programmé est
arrivé, la boite à jouissances masculines se ferment. Le vagin
devient « zone interdite ». Plus question d'accepter que
l'époux vienne se branler dans l'épouse. C'est un cas de figure
classique. Ce refus pouvant souvent se doubler de la plus grande
jalousie. Pas question que le mari privé de ses joujoux sexuels
aille en choisir d'autres ailleurs !
Ce qui est incroyable,
c'est la force de la croyance dans l'existence d'une sexualité
« active et régulière » chez les humains. Au point
qu'il est classique d'entendre répéter la fable comme quoi les
humains sont les seuls animaux qui baisent régulièrement toute
l'année. Mais si l'existence de cette sexualité naturelle
imaginaire est niée, que restera-t-il alors du « couple »
moderne dont la légitimité repose sur la pratique régulière de la
baise?
Pour justifier d'avoir
quitté son amant, une jeune femme me disait il y a de nombreuses
années : « on ne faisait même plus l'amour. »
Un discours classique
qu'on peut fréquemment entendre est : « dans un couple, à la
longue, l'amour laisse la place à l'amitié. » On ne voit pas
dans ces conditions en quoi cette relation diffère des autres
relations d'amitié et peut prétendre à une qualité particulière.
Le Code civil français
avalise lui-même la prétention à l'existence du désir permanent
entre époux. Il précise que les époux « se doivent
fidélité ».
Une autre base du
« couple » est économique. Par exemple : on achète
ensemble une maison. L'amour et l'immobilier n'ont rien à voir
directement. Pourtant quantité de gens seront rassurés sur la
solidité d'un couple quand il procédera à un tel achat.
Le couple sera également
déclaré officiellement. Sa réalité sera administrative. Le must
étant le mariage. Mais combien de mariages finissent en divorces ?
Jadis, c'était plus simple : le divorce n'existait pas. Mais les
sentiments eux, s'ils existaient au départ, perduraient-ils ?
Pour assurer que le
couple est bien réel existe une base sacrificationnelle, autant dire
câlinicide. La preuve qu'une femme est en couple est qu'elle
n'accorde aucun câlins à un autre adulte qu'à son cher et tendre
époux. La tendresse devient exclusive. Et cette exclusivité est
justifiée par le sous-entendu qu'elle est naturelle et spontanée.
C'est « l'amour ». Vous voulez des câlins ? Trouvez-vous
un fiancé ou une fiancée ou bien crevez ! Ou alors, prenez un chat
ou un chien. Cette situation générale des câlins est d'autant plus
inconfortable que quantité de personnes en couples sont nulles en câlins.
Il arrive aussi qu'une
épouse devenant mère délaisse tactilement son époux, lui
préférant les câlins désintéressés de ses enfants. Quand son
petit garçon ou sa petite fille lui saute au cou, la maman sait,
sent et voit bien que c'est d'une autre qualité que les gestes
intéressés de son époux. Qui lui pense toujours à faire passer
son épouse « à la casserole » quand il la touche.
Cette préférence pour
les câlins de ses enfants de la part de leur mère peut être si
profondément marquée qu'elle se termine par la séparation des
parents. Le mari se sentant abandonné par son joujou sexuel : son
épouse. Qui préfère l'amour authentique des enfants aux gestes
intéressés du mari. Une femme qui avait ainsi fini par divorcer me
disait : « j'ai peut-être attaché trop d'importance à mes
enfants et délaissé mon mari. »
Dans les bases du couple
on peut ajouter l'hypocrisie et le mal vivre. Des personnes vivants
au côté d'autres se sentent obligés de faire comme si tout allait
bien alors que ce n'est pas le cas. Quant au mal être, il est
souvent malgré tout visible. Mais quantité de « couples »
qui ne fonctionnent pas bien n'ont pas l'envie ou le courage de se
séparer. En fait il est finalement plutôt rare de croire voir des
« couples » qui paraissent fonctionner selon le schéma
idéal. Pour la très simple raison que les couples idéaux
n'existent pas dans la réalité. Mais remettre en question les
fables qui prétendent qu'ils existent reviendrait à remettre en
question quantité d'accords économiques. Si l'amour n'existe pas
sur la longue durée, comment justifier le caractère authentique et
raisonnable de la prise d'engagement d'un crédit de trente ans par
un couple qui ne durera pas plus de quinze ans voire moins ? Les fables ont la
vie dure quand des considérations matérielles viennent les étayer.
L'amour existe-t-il par ailleurs ? Bien sûr que oui, mais il diffère
absolument des légendes à son sujet.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 12 décembre 2016
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