mardi 29 novembre 2016

696 Les quatre piliers de « la Crise »

Dans ma contribution précédente à ce blog je définissais l'origine de ce que nous appelons couramment « la Civilisation » humaine, avec ses cultures et industries. La perturbation d'origine masturbatoire des hommes adultes amenant leur rejet par les femmes. Ce rejet étant à l'origine de la naissance chez les mâles humains de la recherche du pouvoir en général, et pas uniquement sur les femmes qu'ils rêvent ainsi de dominer, contrôler et soumettre.

Cette recherche du pouvoir, après de nombreux millénaires a donné naissance aux états, gouvernements, directions et pouvoirs divers à tous les niveaux et dans tous les domaines de la société. Vouloir être le meilleur, commander les autres, être admiré d'eux est un sentiment répandu partout. Il a des conséquences bonnes et mauvaises.

Prenons l'exemple d'un chercheur en médecine. Vaincre par ses découvertes une maladie redoutable sera chez lui l'expression de sa recherche de pouvoir. Pouvoir sur la maladie, pouvoir sur les hommes qui en cas de réussite vont le distinguer, l'apprécier, le récompenser. Une telle recherche est positive et donc l'appétit de pouvoir a ici un effet positif. Mais il peut aussi polluer la belle démarche. Le chercheur va s'isoler et ne pas faire profiter de ses trouvailles d'autres chercheurs. Car il souhaitera être le seul à trouver le remède et que personne ne partage ce mérite. Résultat : en refusant de collaborer avec ses « concurrents » il retardera le progrès médical. La soif de pouvoir fera aussi que ce chercheur comptant dans son équipe un collaborateur qui aura une idée excellente, il va la lui voler et s'en attribuer le mérite. Ce phénomène est des plus courants. De plus, pressé d'être le premier, ce chercheur pourra mettre au point un remède pas abouti et commencer à le mettre en circulation. Tout ceci pour ne pas être « doublé » par des concurrents. Enfin, ce chercheur pourra choisir une recherche concernant une maladie dont la découverte du remède devra amener une grande notoriété. Et ignorer des recherches utiles mais aux résultats moins prestigieux. C'est ainsi que des maladies qui ne touchent que des populations pauvres ou peu de monde sont moins l'objet de recherches que des « grandes maladies » concernant une population nombreuse et riche présente dans les pays industriellement développés.

La recherche du pouvoir se rencontre à tous les niveaux de la société. Au niveau économique elle est à l'origine de « la Crise », ce mystérieux fléau frappant les pays y compris riches et prospères.

Le premier pilier de la Crise est représenté par l'accumulation absurde de richesses. Des hommes surtout et quelques femmes disposent de très nombreux « milliards » dans leurs coffres. Ces milliards ne leur servent à rien pour leur plus grande partie, sauf à flatter leur sentiment de pouvoir. Cependant que la population terrestre s'appauvrit, voire crève de faim, soixante-deux nababs dorment sur leur tas d'or. Ils possèdent aujourd'hui autant que la moitié la plus pauvre de l'Humanité, soit trois milliards d'êtres humains.
 
La recherche de l'accumulation absurde d'argent pour l'argent conduit à des concentrations économiques, bancaires, industrielles immenses et aux conséquences y compris des plus négatives sur les humains et la Nature. Aujourd'hui, quand on achète en France un produit alimentaire, seulement trois virgule quatre pour cent revient au producteur. Le reste revient à des intermédiaires, et surtout à de très grosses sociétés. Depuis que j'observe les prix à Paris je vois que la vie n'a jamais été aussi absurdement chère, notamment le prix de vente des fruits et légumes frais indispensables à la santé. Sans parler du logement à Paris et même des concessions dans les cimetières parisiens. Mourir à Paris devient un luxe que seuls des personnes aisées peuvent s'offrir!

Le deuxième pilier de la Crise est le mythe de la nécessaire création « illimitée » de « richesses ». Dans un monde limité, la Terre n'est pas extensible, il faudrait produire toujours plus. Jusqu'au dernier poisson, au dernier brin d'herbe, au dernier arbre qu'on transformera en produit industriel ? La question n'est généralement pas posée. Tant les détenteurs du pouvoir économique, culturel, spirituel ou financier sont obnubilés à l'idée de voir croître leur « puissance » de manière illimitée. Ils parlent même à présent de coloniser la Lune et Mars !

Le troisième pilier de la Crise est le lapinisme humain. Des enfants, toujours plus d'enfants, des milliards d'humains supplémentaires jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien à manger ? Le pseudo acte sexuel produit beaucoup plus d'enfants que le vrai acte sexuel beaucoup moins fréquent. La fierté d'être parents procède aussi bien souvent de la volonté de pouvoir. Et les chefs d'états sont fiers de l'importance des populations dont ils commandent le destin. Quand j'étais petit la France comptait une quarantaine de millions d'habitants. À présent nous sommes soixante-cinq millions. On continue jusqu'à quel nombre ? Une France de cent millions d'habitants ou plus ? Mais alors aussi une France sans arbres, sans herbe et sans oiseaux, polluée de partout. La folie démographique règne sur le monde. Et bien sûr, c'est toujours chez les autres qu'il y a trop de naissances !

Le quatrième pilier de la Crise c'est la redistribution par la violence des richesses disponibles. Elle s'opère de deux façons : la guerre classique et la guerre économique. Dans cette dernière, on se charge de retirer le maximum aux déjà pauvres ou futurs pauvres. Ça s'appelle « dérèglementer le marché du travail », « délocaliser les entreprises », « alimenter le service de la dette », etc. Pour les petits les pauvres il n'y a jamais assez d'argent. Toujours on trouve là la recherche obsessionnelle du pouvoir jusqu'à l'absurde. Car appauvrir tout le monde c'est tuer la poule aux œufs d'or. Plus rien ne fonctionne. Qui achètera des voitures demain si personne ne peut plus avoir, faute de travail fixe, accès à un crédit ? Mais tant pis, la recherche du pouvoir est une folie !

« Le pouvoir est la plus merveilleuse des drogues » a dit un jour Henri Kissinger qui fut Secrétaire d'état à la défense des États-Unis.

La Crise est le fruit des mauvaises tendances dans la recherche du pouvoir. Sans régler ce problème, on ne règlera pas la Crise. Elle pousse ses racines dans le cœur des hommes. Sans se réformer les hommes ne pourront pas en sortir.

Il faut revenir aux fondamentaux : le but de la vie c'est vivre. Ce n'est pas produire toujours plus jusqu'à la disparition de l'Humanité.

Les humains ont besoin d'amour, de caresses, de paresse, d'amusements sympathiques. Et pas de bouffer jusqu'à en crever et faire crever les autres en dormant sur un tas d'or qui ne sert à rien d'autre qu'à flatter un égo malade et assoiffé de pouvoir.

Sans philosophie de la vie, la vie n'est rien, juste une coquille vide et muette.

Sortir de la Crise commence par chercher à raisonner et aimer autrement.

Dans les discours expliquant comment sortir de la Crise, c'est toujours aux autres la faute et à eux de changer. Et si nous commencions par nous changer nous-mêmes ?

J'ai lu dans un texte écrit en 1874 que ceux qui veulent changer le monde doivent commencer par changer aussi leur manière de vivre, préfigurant ainsi le fonctionnement de la société future dont ils rêvent. Cette manière de penser les choses a été bien oubliée de nos jours. Ceux qui parlent de changer le monde ont souvent un genre de vie le plus conformiste possible. Dans ces conditions, qu'est-ce qui nous garantit leur capacité à suivre leurs propos ? C'est toujours demain qu'on va changer. Et en attendant, le plus souvent, on critique et on fait et vit comme ceux qu'on critique !

Basile, philosophe naïf, Paris le 29 novembre 2016

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