Dans ma contribution
précédente à ce blog je définissais l'origine de ce que nous
appelons couramment « la Civilisation » humaine, avec ses
cultures et industries. La perturbation d'origine masturbatoire des
hommes adultes amenant leur rejet par les femmes. Ce rejet étant à
l'origine de la naissance chez les mâles humains de la recherche du
pouvoir en général, et pas uniquement sur les femmes qu'ils rêvent
ainsi de dominer, contrôler et soumettre.
Cette recherche du
pouvoir, après de nombreux millénaires a donné naissance aux
états, gouvernements, directions et pouvoirs divers à tous les
niveaux et dans tous les domaines de la société. Vouloir être le
meilleur, commander les autres, être admiré d'eux est un sentiment
répandu partout. Il a des conséquences bonnes et mauvaises.
Prenons l'exemple d'un
chercheur en médecine. Vaincre par ses découvertes une maladie
redoutable sera chez lui l'expression de sa recherche de pouvoir.
Pouvoir sur la maladie, pouvoir sur les hommes qui en cas de réussite
vont le distinguer, l'apprécier, le récompenser. Une telle
recherche est positive et donc l'appétit de pouvoir a ici un effet
positif. Mais il peut aussi polluer la belle démarche. Le chercheur
va s'isoler et ne pas faire profiter de ses trouvailles d'autres
chercheurs. Car il souhaitera être le seul à trouver le remède et
que personne ne partage ce mérite. Résultat : en refusant de
collaborer avec ses « concurrents » il retardera le
progrès médical. La soif de pouvoir fera aussi que ce chercheur
comptant dans son équipe un collaborateur qui aura une idée
excellente, il va la lui voler et s'en attribuer le mérite. Ce
phénomène est des plus courants. De plus, pressé d'être le
premier, ce chercheur pourra mettre au point un remède pas abouti et
commencer à le mettre en circulation. Tout ceci pour ne pas être
« doublé » par des concurrents. Enfin, ce chercheur
pourra choisir une recherche concernant une maladie dont la
découverte du remède devra amener une grande notoriété. Et
ignorer des recherches utiles mais aux résultats moins prestigieux.
C'est ainsi que des maladies qui ne touchent que des populations
pauvres ou peu de monde sont moins l'objet de recherches que des
« grandes maladies » concernant une population nombreuse
et riche présente dans les pays industriellement développés.
La recherche du pouvoir
se rencontre à tous les niveaux de la société. Au niveau
économique elle est à l'origine de « la Crise », ce
mystérieux fléau frappant les pays y compris riches et prospères.
Le premier pilier de la
Crise est représenté par l'accumulation absurde de richesses. Des
hommes surtout et quelques femmes disposent de très nombreux
« milliards » dans leurs coffres. Ces milliards ne leur
servent à rien pour leur plus grande partie, sauf à flatter leur
sentiment de pouvoir. Cependant que la population terrestre
s'appauvrit, voire crève de faim, soixante-deux nababs dorment sur
leur tas d'or. Ils possèdent aujourd'hui autant que la moitié la
plus pauvre de l'Humanité, soit trois milliards d'êtres humains.
La recherche de
l'accumulation absurde d'argent pour l'argent conduit à des
concentrations économiques, bancaires, industrielles immenses et aux
conséquences y compris des plus négatives sur les humains et la
Nature. Aujourd'hui, quand on achète en France un produit
alimentaire, seulement trois virgule quatre pour cent revient au
producteur. Le reste revient à des intermédiaires, et surtout à de
très grosses sociétés. Depuis que j'observe les prix à Paris je
vois que la vie n'a jamais été aussi absurdement chère, notamment
le prix de vente des fruits et légumes frais indispensables à la
santé. Sans parler du logement à Paris et même des concessions
dans les cimetières parisiens. Mourir à Paris devient un luxe que
seuls des personnes aisées peuvent s'offrir!
Le deuxième pilier de la
Crise est le mythe de la nécessaire création « illimitée »
de « richesses ». Dans un monde limité, la Terre n'est
pas extensible, il faudrait produire toujours plus. Jusqu'au dernier
poisson, au dernier brin d'herbe, au dernier arbre qu'on transformera
en produit industriel ? La question n'est généralement pas posée.
Tant les détenteurs du pouvoir économique, culturel,
spirituel ou financier sont obnubilés à l'idée de voir croître
leur « puissance » de manière illimitée. Ils parlent
même à présent de coloniser la Lune et Mars !
Le troisième pilier de
la Crise est le lapinisme humain. Des enfants, toujours plus
d'enfants, des milliards d'humains supplémentaires jusqu'à ce qu'il
ne reste plus rien à manger ? Le pseudo acte sexuel produit beaucoup
plus d'enfants que le vrai acte sexuel beaucoup moins fréquent. La
fierté d'être parents procède aussi bien souvent de la volonté de
pouvoir. Et les chefs d'états sont fiers de l'importance des
populations dont ils commandent le destin. Quand j'étais petit la
France comptait une quarantaine de millions d'habitants. À
présent nous sommes soixante-cinq millions. On continue jusqu'à
quel nombre ? Une France de cent millions d'habitants ou plus ? Mais
alors aussi une France sans arbres, sans herbe et sans oiseaux,
polluée de partout. La folie démographique règne sur le monde. Et
bien sûr, c'est toujours chez les autres qu'il y a trop de
naissances !
Le quatrième pilier de
la Crise c'est la redistribution par la violence des richesses
disponibles. Elle s'opère de deux façons : la guerre classique et
la guerre économique. Dans cette dernière, on se charge de retirer
le maximum aux déjà pauvres ou futurs pauvres. Ça s'appelle
« dérèglementer le marché du travail », « délocaliser
les entreprises », « alimenter le service de la dette »,
etc. Pour les petits les pauvres il n'y a jamais assez d'argent.
Toujours on trouve là la recherche obsessionnelle du pouvoir jusqu'à
l'absurde. Car appauvrir tout le monde c'est tuer la poule aux œufs
d'or. Plus rien ne fonctionne. Qui achètera des voitures demain si
personne ne peut plus avoir, faute de travail fixe, accès à un
crédit ? Mais tant pis, la recherche du pouvoir est une folie !
« Le pouvoir est la
plus merveilleuse des drogues » a dit un jour Henri Kissinger
qui fut Secrétaire d'état à la défense des États-Unis.
La Crise est le fruit des
mauvaises tendances dans la recherche du pouvoir. Sans régler ce
problème, on ne règlera pas la Crise. Elle pousse ses racines dans
le cœur des hommes. Sans se réformer les hommes ne pourront pas en
sortir.
Il faut revenir aux
fondamentaux : le but de la vie c'est vivre. Ce n'est pas produire
toujours plus jusqu'à la disparition de l'Humanité.
Les humains ont besoin
d'amour, de caresses, de paresse, d'amusements sympathiques. Et pas
de bouffer jusqu'à en crever et faire crever les autres en dormant
sur un tas d'or qui ne sert à rien d'autre qu'à flatter un égo
malade et assoiffé de pouvoir.
Sans philosophie de la
vie, la vie n'est rien, juste une coquille vide et muette.
Sortir de la Crise
commence par chercher à raisonner et aimer autrement.
Dans les discours
expliquant comment sortir de la Crise, c'est toujours aux autres la
faute et à eux de changer. Et si nous commencions par nous changer
nous-mêmes ?
J'ai lu dans un texte
écrit en 1874 que ceux qui veulent changer le monde doivent
commencer par changer aussi leur manière de vivre, préfigurant
ainsi le fonctionnement de la société future dont ils rêvent.
Cette manière de penser les choses a été bien oubliée de nos
jours. Ceux qui parlent de changer le monde ont souvent un genre de
vie le plus conformiste possible. Dans ces conditions, qu'est-ce qui
nous garantit leur capacité à suivre leurs propos ? C'est toujours
demain qu'on va changer. Et en attendant, le plus souvent, on critique
et on fait et vit comme ceux qu'on critique !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 29 novembre 2016
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