lundi 7 novembre 2016

687 Le dessin libre, un projet pédagogique pour la « grande école »

Je suis né en avril 1951 dans un atelier d'artistes situé 28 rue de la Sablière dans le 14ème arrondissement de Paris. J'ai dû commencer à dessiner et peindre vers l'âge de deux ou trois ans. Je n'ai pas arrêté depuis. Je n'ai jamais été contrarié dans ma démarche artistique. Je n'ai pas fréquenté l'école maternelle ou primaire, ou le collège. Je vivais dans une sorte de cocon en dehors de la vie de Paris et de ses habitants. Mes parents étaient des intellectuels marginaux bohèmes d'origine russe et de familles riches, mais quant à eux devenus pauvres. Ils étaient tous les deux artistes. Chez nous il y avait des milliers de livres, mais il est arrivé bien plus d'une fois qu'on manque de quoi manger. Je n'ai pas été scolarisé aussi sans nul doute parce que les origines aristocratiques de mon père s'accordaient bien avec l'idée de voir ses enfants grandirent à la maison et ignorer l'école. J'ai commencé à écrire à l'âge de 8 ans et demi et continue depuis. J'ai mis pour la première fois les pieds dans une salle de cours à 19 ans. C'était à l'École des Langues Orientales, à Paris. Puis j'ai mis par la suite douze ans, n'ayant pas l'habitude des cours et examens, pour terminer les Beaux-Arts de Paris, où j'ai obtenu un diplôme dans la section peinture en juillet 1984.

Ma créativité artistique n'a jamais été contrariée. J'ai appris et constaté que très souvent celle des autres enfants l'est. Cela vers l'âge de 5 ans et même parfois avant, quand ils quittent les bancs de l'école maternelle pour rejoindre ceux de la « grande école ». Comment préserver cette créativité ? En en faisant une discipline (quel vilain mot !) à part entière.

Parallèlement aux études classiques, réserver un moment à la création artistique libre. Peindre et dessiner sans avoir à subir des directives, mais seulement éventuellement des conseils bienveillants et sans insistance. Le premier but recherché, le premier résultat à atteindre étant de se faire plaisir.

Il ne s'agira pas de réaliser un programme précis, si ce n'est celui de laisser son imagination vagabonder. Une telle détente favorisera par ailleurs l'étude des matières plus arides à assimiler.

Une telle démarche pourra également être proposée à des élèves plus âgés engagés dans des études très prenantes, telles la préparation de concours difficiles. Stimuler la créativité améliore la capacité d'assimilation et de réalisation de devoirs les plus divers.

C'est également un gage d'amélioration de l'équilibre nerveux et mental. Et un excellent moyen de communication avec les autres. Plutôt qu'offrir un cadeau anonyme et cher provenant du commerce, une aquarelle, une sculpture originale pourra faire nettement plus plaisir et coûtera moins cher financièrement à celui qui l'offre.

La créativité libre est bonne pour le moral. Elle intéressera aussi les élèves souffrant de malheurs divers ou de problèmes de santé.

Il faudra former des enseignants ou des bénévoles aidant les enfants à favoriser chez eux des moments de liberté créative. Former sans déformer. Tel sera le résultat de cette nouvelle forme d'encadrement soft. Favoriser la créativité libre des enfants passera également pour les encadrants par le fait de créer au milieu d'eux. Peindre et dessiner avec eux. Chose que je n'ai jamais vu faire aux Beau-Arts. J'ai vu quantité d'enseignants intervenir dans cette école, mais jamais créer quelque chose devant leurs élèves. Quand j'ai tenu un atelier de ce que j'ai appelé l'Art joyeux ou le Dessin libre, j'ai amené de mes peintures terminées ou esquissées ou en cours. Et en ait avancé une devant les personnes présentes. Ce qui a permis à l'instant à une des participantes de comprendre l'intérêt d'utiliser un petit pinceau fin. J'ai entendu dire un jour que les maîtres en peinture au Japon enseignent par leur exemple pratique et sans faire de discours. Faire ainsi est très intéressant.

Basile philosophe naïf, Paris le 7 novembre 2016

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