lundi 28 novembre 2016

693 L' « Amour physique » n'existe pas

Dans notre culture existe un concept complètement faux et très dangereux auquel nous avons été habitués : celui de « l'amour physique ». Il correspondrait soi-disant à une forme d'amour particulier, taillé sur mesure pour les hommes et contraignant pour les femmes, les subordonnant à eux. Quand on aborderait cette forme d'amour particulier on se retrouverait subitement régit par des règles et principes particuliers. Tous en fait destinés à la « satisfaction » de l'homme. Ce dernier étant dissimulé par des phrases du genre : « c'est la Nature », « ce n'est pas possible de faire autrement », « l'homme est ainsi », sous-entendu : « la femme doit faire avec ».

La prétention dissimulée sous le concept d'« amour physique », qui est aujourd'hui rebaptisé « sexualité », « amour », « amour sexuel », est qu'on peut décider de « faire l'amour ». Quand on décide ici on n'est pas dans le désir vrai mais dans un raisonnement intellectuel. On peut également se dire : « j'ai faim » ou « j'ai soif », sans avoir faim ou soif et arriver à s'autosuggestionner plus ou moins la faim ou la soif. Ce qui peut avoir des conséquences graves pour la nourriture s'agissant d'un obèse qui pourra avec les années en agissant ainsi devenir cardiaque et diabétique.

Quand on admet l'existence de l'« amour physique » on dévaste le champ relationnel amoureux. Là où l'amour pourrait vivre librement, prospérer, fleurir, se renforcer, va se développer la crainte et la violence morale et physique.

Qu'est-ce qui empêche une femme qui vous apprécie de vous prendre dans ses bras, vous serrer contre elle, vous embrasser et vous dire qu'elle vous aime ? Le fait qu'elle se dit : « si j'agis ainsi, il va me ramener son zizi. » C'est aussi simple et prosaïque que ça. L'amour est bloqué par cette prétention d'origine culturelle et non naturelle. L'homme passe son temps à harceler les femmes y compris en se bornant à accepter le cadre que nos cultures offre à l'amour.

Si j'aime une fille, qu'est-ce qui m'empêchera le plus souvent de le lui dire ? La prendre dans mes bras ? Ce qui va m'empêcher de le faire sera la pensée que : « si je lui dis ça, si je tente ça, elle se dira que je veux ramener mon zizi dans sa fente. » Alors, lui dire : « je t'aime, mais ça ne signifie pas que je veux du sexe... » Là on glisse dans le maladroit et le ridicule. Ou bien lui dire : « je t'aime bien »...? Ce qui revient finalement à ne rien dire et surtout abandonner le champ amoureux à l'abominable culture machiste régnante qui ramène la baise partout.

C'est cette culture anti-amoureuse qu'il faut chasser de nos vies. C'est possible, car la chasser corresponds aussi à un besoin et à la réalité. Nous sommes empêtrés dans un ensemble de règles très anciennes qui nous disent : « tu ne peux pas aimer sans baiser. » Or ce discours est faux. Il existe l'amour qui n'implique en rien du tout la sexualité, l'acte sexuel. Celui-ci peut arriver quand il existe un désir réciproque et authentique. Sinon imiter l'acte sexuel sans désir authentique est une calamité dévastatrice qui viole la Nature et les humains. Et la Nature n'aime pas du tout ça.

Les femmes le sentent mieux que les hommes. C'est pourquoi on dit souvent d'elles qu'elles sont plus sentimentales que les hommes.

C'est aux hommes qu'il appartient de se corriger en renonçant à cette prétention stupide à imposer l'acte sexuel aux femmes. S'il y a un domaine où d'aucune façon on doit imposer quelque chose, c'est bien celui-là. Quant aux femmes qui acceptent cette situation, elles finissent par en revenir, déçues et blessées moralement. On peut réformer et pacifier le champ amoureux à condition de nous réformer nous-mêmes, nous les hommes. Certains seront d'accord. Une amélioration du monde autour de nous est d'ores et déjà absolument possible. Il suffit de la décider et faire savoir.

Basile, philosophe naïf, Paris le 28 novembre 2016

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