vendredi 25 janvier 2013

79 Le Grand Je


Préambule

Considérant que la société où nous vivons est trop souvent triste, sordide, médiocre, vénale, conflictuelle et sans idéal. Pour la rendre amusante, poétique, conviviale, joyeuse, caressante, festive et chantante. Nous allons lancer au printemps 2013 le Grand Je.

Voilà de quoi il s'agit :

Nous allons reprendre en l'actualisant l'expérience festive de nos aïeuls. La remettre au goût du jour et en profiter.

Nous en ferons un jeu. La base sera nous. Le but sera nous amuser ensemble.

Le Grand Je est là. La vie change. Le bonheur s'installe.

Nous créons notre propre soleil.

Même si le ciel grisaille. En nous et autour de nous il y a des couleurs.

1 – Quelques obstacles à éviter

Nous devons éviter certains obstacles au nombre desquels :

La fierté personnelle qui menace dans un cadre associatif. Généralement, dans le monde où nous vivons, on ne vous fait jamais des compliments directs. Dans une association, il est courant qu'on vante ou critique son président. Ce qui fait que, au contraire de ce qui est habituel, des compliments sont faits ouvertement. Il faut que celui à qui ils sont faits prenne garde à éviter qu'ils ne lui montent à la tête. Car il risquerait alors de se prendre au sérieux. Et se croire être plus que ce qu'il est. C'est-à-dire une fraction de l'Humanité.

Il arrive aussi qu'il soit trop critiqué. Car on le prend pour un mauvais dieu. Qui n'est pas à la hauteur des miracles qu'on attend de lui. Ainsi, par exemple, en préparant le Carnaval de Paris il y a quelques années, une adhérente de la Compagnie Carnavalesque des Fumantes de Pantruche partait dans un grand exposé sur un char de carnaval orné de ballons à construire pour préparer la fête. Le président lui fit remarquer que son projet n'était pas réalisable. Car l'association ne disposait ni d'un local, ni des moyens matériels nécessaires. Il s'est alors entendu accusé d'être un casseur de rêves. En fait, dans de tels situations, il ne faut pas dire que le projet est irréalisable. Même si c'est le cas. Il faut poser la question : « et toi, comment envisages-tu de faire pour réaliser ton projet ? » Alors, c'est celui qui rêve qui va comprendre par lui-même qu'il rêve. Et va renoncer à son projet sans se sentir désavoué. Des soucis associatifs peuvent aussi surgir parce qu'un groupe se prends pour ce qu'il n'est pas. C'est arrivé en 2001 chez les Fumantes de Pantruche. Plusieurs d'entre elles se sont crues une élite. Car elles faisaient partie des pionniers de la renaissance du Carnaval de Paris, Elles ont voulut alors tout changer. Il ne faut pas se monter la tête ainsi, même si on est les premiers.

Un point sur lequel il faut insister est que dans le groupe festif on fait exclusivement ce qui nous fait plaisir. Suivons l'oracle de la Dive Bouteille de François Rabelais : « Trinch » : trinque. Profite de la vie. Amuses-toi. Si on ne se fait pas plaisir dans le cadre du groupe festif, à quoi sert-il alors ? Nous sommes empoisonnés par d'innombrables discours vantant d'accepter aujourd'hui la souffrance pour obtenir demain en échange un bien-être supérieur. Que ce soit à l'école, au travail, en politique, dans une salle de sports, on n'arrête pas de nous claironner qu'il faut renoncer à ce qui nous fait plaisir en échange de ce qui nous fera plaisir. Ainsi, en culture physique on nous dit de faire des efforts douloureux au moins un peu, afin de progresser. Ce qui fait que la plupart des gens vont accepter un temps d'agir ainsi. Puis trouver forcément ensuite des motifs d'arrêter l'entraînement. Résultat, ils ne feront plus rien parce qu'on leur a demandé trop d'efforts.

2 – Le binôme de Carnaval

Dans notre triste société, quand on est adulte, on se prend souvent un ultimatum sexuel dans la figure si on veut éviter la solitude : « trouve-toi une petite amie ou un petit copain ! Sinon, reste seul dans ton coin ! »

Durant des années, on peut ne pas rencontrer une personne avec qui on veut partager sa vie. Résultat, on reste seul.

Quantité de dames âgées veuves restent seules. Leurs enfants ont grandi et sont partis de la maison depuis des années. Elles n'ont pas l'envie ou la possibilité de se remettre en couple. Dans ce cas, pour elles, c'est pareil : « reste seule dans ton coin ! »

Le Grand Je permet aussi de sortir de ce problème.

A la base du Grand Je se trouve la plus petite unité organisationnelle carnavalesque : le binôme de Carnaval.

Il est le produit de l'expérience. Quand on se retrouve seul à s'occuper d'un projet. Même entouré de sympathisants. Ce n'est pas du tout pareil que si on est ne serait-ce que deux. Et on entraine beaucoup plus facilement les autres.

Dans quantité d'occasions il est facile de constater qu'agir en binôme offre d'énormes possibilités qu'on n'a pas quand on agit seul. C'est aussi valable pour organiser la fête et la joie.

D'où cette idée de binômes de Carnaval.

3 – La goguette

La base du Carnaval et de l'activité festive en général, c'est la goguette. Ce groupe festif et chantant compte nécessairement moins de dix-neuf personnes. A Dunkerque et dans ses alentours, presque toutes les goguettes, appelées là-bas sociétés philanthropiques et carnavalesques, comptent chacune douze adhérents. Et le Carnaval dunkerquois est le plus beau qui soi.

Les goguettes du Grand Je sont composées de six binômes de Carnaval chacune. Qui fonctionnent en assemblée. N'ont pas de chef. Et sont rigoureusement indépendantes.

Pour en former une il n'est pas nécessaire que le Carnaval existe et qu'on y participe. Bien que ce soit la fête principale des goguettes. On peut également être membre de plusieurs goguettes.

4 – Au delà de la goguette

Trois goguettes ensemble forment un Compagnie, avec à sa tête un Connétable-à-Vaches.

Trois compagnies forment un Régiment de Carnavalerie commandé par un Colonel de Carnavalerie.

Trois Régiments de Carnavalerie forment une Armée de Carnaval commandée par un Général de Carnaval.

Trois Armées forment une Légion Carnavalesque, dirigée par un Sire Rond. Dont l'emblème est le ciron ou six ronds.

Les Légions dépendent de villes. Qui sont des subdivisions géographiques. Les villes sont dirigées par des Empereurs.

Les structures au dessus de la goguette appartiennent au monde des rêves. Tous les grades de commandement sont auto-attribués, décoratifs et honorifiques. Ils peuvent être en surnombre. Une goguette peut ainsi compter trois généraux et quatre empereurs, par exemple.

Notre première goguette, celle des Jardiniers, dépend de la ville d'Atlantide et Éléphantine. Elle n'est accessible qu'en ballons dirigeables. Ses habitants sont les Atlantins et les Éléphantins. Nous n'avons pas encore inventé toutes ses caractéristiques. Mis à part qu'elle est jumelée avec la Lune. Et qu'en son centre se trouve un Temple du Chocolat. Cette ville disposera bien sûr d'un écusson, un guide touristique, des souvenirs, cartes postales, etc. Sa fanfare bigophonique montera à Paris.

Dans le Grand Je la goguette est toujours la base de tout. Y compris du délire qui vient avec.

5 – Le Jargon Je

Dans le Grand Je peut être utilisé un jargon.

Comme dans la fameuse Goguette des Animaux créée en 1839 par Charles Gilles. Pour rétablir le silence, il criait « Carter ! », nom d'un très célèbre dompteur de l'époque.

Nous reprendrons ce mot.

Conclusion

Voici en résumé les premiers éléments pratiques du Grand Je :

Commençons à élaborer les armes, drapeau, hymne, sceau, services de table, plan, horaires de dirigeables, monnaie de notre ville. A nous occuper de nos diverses tenues goguettières. Fabriquer nos insignes. Recruter et remettre en marche la Goguette des Jardiniers. Qui participera à la renaissance de la Compagnie Carnavalesque Parisienne des Fumantes de Pantruche.

Nous ferons selon notre bon plaisir. Nos vies sont à nous. Et le temps pris à rire n'est jamais perdu. Verser des larmes est excellent. A condition qu'elles soient celles du fou-rire.

Naissance officielle du Grand Je en mai 2013 autour d'une table après avoir fait la cuisine ensemble. Notre liste de douze est prête. Chacun sera prévenu s'il ne l'est déjà et invité à venir au rendez-vous. Que chacun de nos actes soit guidé par la recherche du plaisir et de la joie partagée.

Comme on l'a vu ici, le but du Grand Je est de nous amuser. Si on nous fait remarquer que ça n'est pas sérieux. Nous répondrons : « le Grand Je est sérieux, car la seule activité vraiment sérieuse consiste à nous amuser. » Pour certains, résignation et réalisme, ennui et sérieux sont synonymes et indispensables. Pour nous, ce qui n'est pas sérieux, c'est se prendre au sérieux. La vie est-ce sérieux ? Oui, à condition d'en rire. Aaaah !!! aaahh !! AahhH ! AAAh !

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 janvier 2013

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire