jeudi 3 janvier 2013

47 L'assassinat de l'herboristerie français


Les périodes de guerres offrent l'opportunité à certains individus pour nuire. C'est ainsi que des industriels mercantiles ont profité de la dernière guerre avec l'Allemagne pour liquider une belle richesse de France.

Quand j'étais petit, dans les années 1950, je suis quelquefois entré dans une herboristerie. Ce genre de petits magasins présentait des particularités caractéristiques :

C'était les lieux les plus calmes et silencieux qui soient. Sur des étagères, du sol au plafond, s'alignaient des sacs en papier kraft remplis d'herbes séchées.

Et, immanquablement, ils étaient tenus par de paisibles vieillards.

Pourquoi ? Je l'ai su bien après.

Un jour mon père m'a dit l'air très mécontent, que sous l'Occupation, l'Ordre des Pharmaciens avaient obtenu du Régime de Vichy la suppression de la formation d'herboriste en France. Pour se débarrasser ainsi de concurrents exerçant un métier très utile et vendant des produits pas chers.

Résultat : on avait cessé de former de nouveaux herboristes. Ces derniers, déjà tous vieux dans les années 1950, ont fini par mourir, entrainant la disparition de leurs magasins qui ne pouvaient plus trouver de successeurs.

Aujourd'hui, il existe toujours, on me l'a dit, quantité d'herboristeries en Allemagne, en Iran, par exemple.

En France, il n'y en a plus guère.

Si vous entrez dans une pharmacie, vous apercevrez sans doute un joli rayon baptisé « phytothérapie » où s'alignent des boites de gélules sensées contenir les « principes actifs » des plantes.

Pour trouver en vente des herbes séchées et de bonne qualité... en France ce sera très difficile.

L'herboristerie française a été assassinée. En 2010, selon un article du magazine Télérama consacré à la Grande Herboristerie ouverte depuis 1880 87 rue d'Amsterdam à Paris, près de la place de Clichy, il ne restait plus que six herboristeries en France (http://sortir.telerama.fr/paris/lieux/boutiques/la-grande-herboristerie,435.php).

L'hostilité de l'industrie mercantile à l'herboristerie traditionnelle n'a pas disparu. Elle est même à présent relayée par des organismes officiels chargés de « protéger » les consommateurs, c'est-à-dire nous.

Les marchands de pesticides ont également usé de ces organismes officiels pour lutter contre la promotion de produits concurrents non toxiques comme le purin d'orties. Les empoisonneurs industriels paraissent avoir hélas encore de beaux jours devant eux, à l'heure où on annonce la remise en route et le développement des centrales nucléaires au Japon, soi-disant d'un modèle devenu plus sûr... jusqu'au prochain accident. Il faut défendre et développer l'herboristerie partout, pour notre santé, en n'ignorant pas qu'elle conserve de puissants ennemis.

Basile, philosophe naïf, Paris le 3 janvier 2013

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