mardi 8 janvier 2013

58 La plus grande escroquerie de tous les temps

L'argent est la plus grande escroquerie de tous les temps. En effet, il est à la richesse ce que l'ombre est à l'objet. Il n'est rien. Et, depuis la nuit des temps, on se tue, y compris, pour le posséder. Ce produit sans valeur ensuite s'échange contre d'autres qui en ont.

Mais, aujourd'hui, d'où vient l'argent ? D'un côté, on cherche à nous faire croire qu'il n'y en a pas, qu'il en manque. De l'autre, on le fabrique par de simples jeux d'écriture comptable.

Quand vous sollicitez un crédit pour vous acheter une voiture, par exemple, la banque qui vous l'accorde, croyez-vous qu'elle avance l'argent qu'elle possède dans ses coffres ? Pas du tout. L'argent que soi-disant elle vous prête n'existe pas. Il est virtuel, comme 90 à 95 % de tout l'argent existant. Par un simple artifice d'écriture, à partir de votre engagement à verser les mensualités de votre emprunt, la banque a créé (!!!) l'argent qu'elle vous prête ! Et, dans ses coffres, il y a un tout petit peu d'argent, voire rien du tout, et en tous cas très loin de la somme qu'elle vous a « avancé ».

Les sommes manipulées par les banques, les grosses sociétés, sont sans commune mesure avec celle de votre budget pour vivre. Et leurs chefs ne souhaitent surtout pas que vous le réalisiez.

Il y a quelques années, une société de peinture industrielle a failli détruire la façade des apparences financières dans un domaine d'importance économique réduite : les fournitures pour la peinture artistique.

Cette société, riche comme vous ne pourrez jamais vous le figurer, a eu une idée publicitaire : elle allait payer leurs couleurs à l'ensemble des artistes peintres d'Europe. Par rapport à son budget, ce n'était rien !

Mais, par rapport à la façade du capital c'était mettre en danger un aspect de la mise en scène générale. Remettre en question la pénurie imaginaire qui fait que la plupart des artistes ont du mal à payer leurs fournitures. La grosse société de peinture industrielle fut promptement dissuadée de mettre sa décision publicitaire en application.

Le mur de mensonges qui s'élève devant la réalité de l'argent est plus haut que les plus hauts sommets himalayens. Ainsi, on lit dans la presse française actuelle que la France a de la chance : elle emprunte à très bas taux. Oui, elle emprunte à très bas taux... l'argent qui lui appartient !!! Car, depuis quarante ans, elle suit une loi votée par ses députés comme quoi elle ne peut pas disposer de son propre argent ! Mais que celui-ci est prêté, hier par la Banque de France, à présent par la Banque Centrale Européenne, aux banques privées et à très bas taux. Ensuite, l'état, qui s'est lui-même dépossédé, emprunte pour plus cher aux banques privées. Et ainsi on crée la dette !

Et cette dette est proclamée le fruit des excès de protection sociale et de dépenses sociales, qu'il faudrait donc réduire. Et on offre plein de sous aux grandes sociétés capitalistes pour que ça aille mieux. Pour elles, ça va mieux, c'est sûr, pour nous non.

Une farce extraordinaire est que chez nous en France, officiellement, l'état ignore l'identité de ses créanciers ! Alors que le fisc est pourvu de quantités de limiers pour traquer les fraudeurs, que la police existe, qu'il suffirait d'une loi pour imposer la lumière sur les noms des créanciers... et bien non, l'état ne sait rien ! Ou, plutôt, ne veut pas savoir, nous faire savoir qui sont ces créanciers qui spéculent sur la dette nationale.

Quand on nous parle de cette dette, elle apparaît colossale, fabuleuse. Or, en fait, il s'agit de l'addition d'un grand nombre de mensualités présentées en bloc. Si, quand vous empruntez, pour rendre sur des années, on met la totalité de la somme empruntée en regard de votre paie mensuelle, le contraste est impressionnant. Mais si on regarde juste les mensualités, le rapport est beaucoup moins frappant. C'est ce qu'on évite de faire quand on parle de la dette de l'état. Et on nous impressionne en nous la présentant de la sorte.

Changer les modalités de la dette serait parait-il impossible, parce que la Banque Centrale Européenne est « indépendante ». Elle a un président, un gouvernement, une police et une armée prête à défendre avec fougue son « indépendance » ? La BCE, combien de divisions ? Et les états européens, résignés et tremblants lui obéiraient ? Quelle farce ! Encore un psychodrame et une mise en scène destinée à abuser les cochons de payants que nous sommes !

Comme il y a de moins en moins d'argent dans nos poches, une des dernières trouvailles de la présidente du MEDEF est qu'il faut, dans l'intérêt de tous, bien sûr, de la très sainte compétitivité, en particulier, que les employeurs aient le droit de... baisser les salaires !!!

Ils n'ont déjà pas augmenté, ou de quelques clopinettes, depuis dix ans. A présent, il faudrait les voir baisser. Et on mangera quoi ? Ce n'est pas, bien sûr, la préoccupation de cette personne très philanthropique. Et, pendant ce temps-là, la presse parle à torrents de tout, sauf de ça, ou si peu.

La grande enseigne de livres, CD et DVD Virgin Megastore va fermer. Elle vendait des biens culturels et à force certains avaient fini par la prendre pour une pure institution culturelle. En oubliant que c'était une pure institution capitaliste. La différence ? C'est que le but de la première est en principe de diffuser de la culture. Et le but de la seconde de faire de l'argent. Si on ne fait plus d'argent, on met la clé sous la porte et le personnel dehors. Prochain sacrifié en vue : la FNAC.

Dans les villages où tous les commerces ont fait faillite, certaines mairies ont eu l'excellente idée, pour animer, de créer des cafés municipaux. Il faudra sans doute un jour penser à ouvrir des librairies municipales quand toutes les librairies indépendantes auront fait faillite.

Quand tout va mal dans une économie, c'est la base de l'économie qu'il faut remettre en question. On ne peut pas continuer à faire de l'argent, un simple outil, le but-même de toute l'économie.

L'argent n'a pas toujours existé. Il est temps qu'il disparaisse. Il a fait son temps et doit laisser la place à autre chose. Quoi ? C'est à nous d'y réfléchir et trouver les solutions. J'ai proposé de l'éliminer au profit d'un secteur du non argent et trois sortes d'argents différents correspondant à trois types de produits et services différents. J'ai exposé tout ceci dans mon texte, publié dans ce blog : Éliminer le problème de l'argent

Car il faut ouvrir les yeux. Le coupable qui fait que tout marche de mal en pis aujourd'hui n'est pas le manque d'argent ou son mauvais usage. C'est l'argent lui-même, qui, sous sa forme actuel, doit nécessairement disparaître. Ou il entraînera la ruine de toute notre civilisation, à l'image de la Grèce actuelle qui sombre dans le drame humanitaire organisé et planifié notamment par la dame de Berlin. Angela Merkel, fille de pasteur élevée en RDA, ne comprend rien à la vie. Il faut chercher et appliquer les solutions qui s'imposent. Elles ne viendront pas d'emblée de nos leaders politiques en tous genres qui sont aveuglés par leur ignorance et leurs idées insensées. Ils font penser à des cheminots qui, dans un train qui déraille, expliqueraient que le problème est qu'on a oublié de balayer la voiture-bar. Ils sont trop respectueux de tous les cadres de fonctionnement de la société, aujourd'hui vermoulus et prêts à tomber en poussière. A la base de l'économie du monde il faut changer tout. Et arrêter cette rhétorique où, pour savoir qui a égorgé les poules du poulailler, on cherche partout, excepté dans le terrier du renard voisin, qui nous a payé pour l'oublier.

Basile, philosophe naïf, Paris le 8 janvier 2013

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire