À
lire quantité d'écrits sur Internet, le sexe serait une occupation
ludique au même titre que jouer au volley sur une plage, aller au
restaurant le samedi soir ou faire un tour de manège de chevaux de
bois. L'objet à consommer serait l'être humain partenaire de ces
jeux distractifs et sexuels.
Et nous n'aurions pas le
choix ! Il faudrait en passer par là et très régulièrement,
sous peine d'être moins intelligents, choper le cancer, etc. Si !
Si ! Je l'ai lu, il ne faut pas rire... C'est très
sérieux. Notre bonheur en dépend !
Et puis, par ailleurs
nous apprenons que les femmes sont généralement insatisfaites de
ces jeux sexuels, craignent les agressions sexuelles et les viols,
qu'il y a une multitude de séparations dont elles prennent le plus
souvent l'initiative et qu'un nombre immense de personnes des deux
sexes déclarent souffrir de la solitude. Avec parmi elles nombre de
personnes jeunes et remplies de qualités.
Mais ça, ce serait par
ailleurs et ça n'aurait pas de rapports avec le traitement de la
sexualité comme une activité consumériste et purement jouissive.
Alors qu'il est bien évident que les deux sont parfaitement liés.
Croire que « faire l'amour » ou se brosser les dents
c'est pareil. Ou que « faire l'amour » et manger un
gâteau au chocolat c'est pareil, conduit à des désastres et
malheurs innombrables dans la vie des gens.
Quand on se penche plus
en détails sur les discours vantant le sexe léger et ludique, où
chacun est la pute bénévole de l'autre, on constate une ignorance
fantastique régnante.
L'éjaculation est
baptisée « orgasme », alors qu'elle peut être décevante
et même douloureuse pour l'éjaculateur. L'érection est assimilée
au désir d'acte sexuel alors qu'elle ne signifie rien de tel la
plupart du temps. La masturbation masculine dans un vagin est
systématiquement assimilée au fait de « faire l'amour ».
Le but patriarcal proclamé de la « sexualité » est
l'éjaculation du monsieur dans la dame. Alors qu'une femme peut très
bien jouir sans.
Quand depuis les années
soixante du siècle passé on a parlé d'émancipation sexuelle de la
femme, on l'a assimilé au fait que la femme drague comme un macho,
doit se masturber comme un macho, aimer la pornographie comme un
macho... Bref, le modèle que la femme « libérée » doit
suivre, ce serait le macho... Et pourquoi le macho devrait-il être
le modèle à suivre ? Sous le règne machiste ce n'est pas la
joie. N'existerait-il pas d'autres façons d'agir, aimer et penser
que celles du macho ?
Je lisais hier un article
vantant sans détours le fait qu'il faudrait « faire l'amour »
de préférence le matin plutôt que le soir. Passons sur les détails
et remarquons le vrai motif inavoué et sous-jacent de ce discours.
L'homme qui cherche systématiquement à se masturber régulièrement
dans le vagin de sa partenaire en croyant ainsi « faire
l'amour », finit par se heurter à la Nature. Il va alors avoir
de plus en plus de mal à bander. Sans réaliser le motif de ce sain
refus de son zizi qui renâcle aux travaux forcés, le baiseur
furieux va se rabattre sur le matin pour retenter la chose.
Pourquoi ? Parce qu'au réveil il arrive qu'il bande. Cette
érection n'a rien à voir avec le désir d'acte sexuel. Mais
qu'importe, il va la détourner et chercher à l'utiliser pour
satisfaire son désir malade. Après avoir échoué la veille au soir
du fait de son zizi mou, l'homme va réveiller sa copine. Déranger
son doux sommeil réparateur pour recommencer ses exercices ineptes.
Et créer ainsi un motif de plus pour la rupture et la séparation
qui pointeront finalement leur nez pour remettre les choses en ordre.
Le plus souvent l'homme, ahuri et déçu, n'y comprendra rien. Il se
dira : « je faisais tout pour satisfaire ma copine au lit
et à présent elle se casse ! C'est à n'y rien comprendre aux
femmes ! »
Basile,
philosophe naïf, Paris e 28 août 2017
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