Un illustre philosophe
des temps passés à écrit un jour : « seule sur Terre la
bêtise humaine peut nous donner une idée de l'infini. » Au
risque de passer pour le plus affreux des machos et antiféministes
patriarcaux, j'enrichirais ainsi cette phrase : « seules
sur Terre la bêtise humaine et l'hypocrisie féminine peuvent nous
donner une idée de l'infini. » J'écris cette phrase
aujourd'hui et pourtant je ne pense pas être un vilain macho et un
adulateur du patriarcat. Mais voilà : au cours des millénaires,
que dis-je ? Des dizaines des milliers d'années passées, les
femmes ont été maltraitées, écrasées, dominées, agressées,
insultées de myriades de façons par la plupart des hommes. Encore
aujourd'hui nous sommes très loin du respect réciproque et de
l'harmonie entre l'homme et la femme.
Physiquement en général
plus faibles que les hommes, les femmes ont développé un système
de défense et résistance terriblement sophistiqué. Et comme elles
ont l'intelligence, la sensibilité et l'intuition, elles ont élevé
l'hypocrisie au rang des Beaux-Arts. Moi, qui suis presque
maladivement attaché à la sincérité suis encore effrayé devant
les abîmes qu'ouvre ce système de défense. Système qui
n'existerait pas si les hommes étaient en moyenne plus respectueux
et aimables avec les femmes.
Dans ce système de
défense auquel j'ai été confronté quand bien-même je ne
cherchais pas à agresser, j'ai pu relever une manière de faire que
j'ai baptisé « le coup de Kamar ».
Je l'ai baptisé ainsi en
référence à une chatte tricolore qui porte le nom de Kamar. Mot
qui signifie en arabe « petite Lune ». Cette chatte que
je connais bien s'est spécialisée dans la forme d'approche
consistant à venir se frotter à vos jambes, accepter quelques
caresses et zou ! Vous balancer un bon coup de griffe.
Pour réaliser le coup de
Kamar il faut une fille belle, maligne et séduisante et un homme un
peu benêt, respectueux, poète, bref, moi par exemple.
La fille fait mine d'être
séductrice. Si le benêt commence à répondre positivement, elle
fait durer un peu la situation et puis c'est le moment du coup de
griffe. Mais pas n'importe quel coup de griffe. Un coup de griffe
culpabilisant le malheureux poète trop sensible et benêt.
Soi-disant il aurait manqué de respect, même de façon imaginaire.
Le but atteint est pour la fille d'inverser les rôles patriarcaux :
l'homme d'ordinaire domine et maltraite. Là, c'est à la fille de
dominer et maltraiter. Il s'agit d'une jouissance vaine,
superficielle, perverse. Mais sans doute délicieuse pour celle qui
en est l'origine et la bénéficiaire.
J'ai énormément
souffert du « coup de Kamar » auquel j'ai eu droit à
plusieurs reprises. J'avais le plus parfait profil pour en être la
victime désignée. À présent
quand on tente de me faire le coup, je fais mine de tomber dans le
piégé. Je vais m'excuser sans insister tout en ricanant
intérieurement. Il est d'autant plus difficile de m'avoir,
que je n'attends rien. Quand on est en demande de caresses, de sexe
ou d'amour on devient automatiquement débiteur et dépendant. Là je
ne suis plus débiteur ou dépendant. De plus je me méfie de tous
gestes qui pourraient servir à valider le coup de Kamar. Si une
fille est belle, si séductrice apparaît-elle, j'éviterais
soigneusement de commencer à y « mettre les mains ».
Après avoir pris cette précaution, les reproches qui me seront
faites seront des plus ridicules. Je ferais mine de les prendre au
sérieux et ne m'en excuserais que plus vivement pour mon inconduite
imaginaire, promettant qu'elle ne se reproduira plus. On
le voit bien ici, la vie est quelquefois compliquée. Certains hommes
et ici certaines femmes s'évertuent à la compliquer plus encore. Il
n'y a pas de quoi s'en faire. Il vaut mieux en rire et réagir de
façon adaptée.
Basile,
philosophe naïf, Paris le 3 septembre 2017
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