mercredi 16 août 2017

842 Encore à propos des phéromones

Je serais tenté d'appeler les phéromones « phéromones-endorphines », car elles amènent du plaisir qui est produit par les endorphines.

De retour des vacances où j'ai été entouré en permanence, je me retrouve une journée entière seul. Voilà que sans raisons particulières visibles m'arrivent des pensées tristes et noires. L'absence de phéromones amenés par le contact avec des gens en est la cause. Je sors faire des courses. À la sortie du magasin deux queues se sont constituées à deux caisses différentes. L'une comprend au moins trois ou quatre chariots bien remplis. Je suis tenté de la faire. Puis lui préfère l'autre caisse où la queue est beaucoup plus petite. En y repensant je me dis qu'à la caisse où la queue était la plus longue, je serais resté nettement plus longtemps à la portée des phéromones de personnes faisant la queue. D'où la raison de ma tentation. De retour chez moi je ressens de la tristesse que je pense causée par le manque de phéromones. Je ressors pour en récolter. Direction un bar où je prends un café. Il y a un serveur et deux clients au bar. Pour arriver à ce bar j'ai croisé deux personnes.

Au retour je tombe sur deux sympathiques jeunes gens qui se sont arrêtés devant une cour où se trouvent deux lapins vivants, l'un des lapins dans un petit enclos aménagé, l'autre dans une cage. J'entame la conversation avec ces deux jeunes. Nous bavardons quelques temps puis nous séparons. De retour chez moi je constate que le moral paraît revenu. À travers ces rencontres, j'ai eu ma ration de phéromones !

Véra, une Américaine, amie de ma mère, lui disait paraît-il : « quand ça ne va pas, que je n'ai pas le moral, je sors ! » Je repense à ce propos. Véra allait faire sa récolte de phéromones.

Le bistro, lieu traditionnel de rencontres en France est aussi un lieu de récoltes de phéromones. On bavarde. On boit. Mais l'essentiel est ailleurs. De même quand nous dormons à deux, nous nous gorgeons de phéromones. D'autant plus si nous dormons nus. Quand j'ai fait en 1986 le stage de massages qui m'a interpellé à propos du toucher, je n'ai pas relevé un phénomène. C'est qu'à passer un week-end en groupe nu à pratiquer des massages, nous avons respiré des phéromones à gogo.

Certaines expressions sont parlantes : « je ne peux pas le sentir », « j'en ai plein le nez de celui-là »... 

Certaines personnes disent apprécier « l'odeur » d'autres personnes. Elles ne relèvent pas que ces odeurs sont aussi mêlées à des phéromones.

Ceux qui veulent à tous prix « rencontrer quelqu'un », « former un couple », sont parfois simplement en manque de phéromones. Et croient que ce besoin qu'ils ressentent confusément corresponds forcément uniquement à «l'amour ». Quand un « couple » qui ne s'entendait plus depuis longtemps se sépare, souvent ceux qui se séparent, loin d'être soulagés, dépriment. Pourquoi ? Parce que, par delà leurs désaccords, ils se nourrissaient réciproquement de leurs phéromones et en sont à présent privés.

L'agoraphobie ne serait pas autre chose qu'une hypersensibilité aux phéromones causant une véritable « indigestion » de celles-ci.

Certaines impressions, certains sentiments, suscités par la vue ou la proximité de quelqu'un seraient produites plus par les phéromones que par toutes autres raisons. Les phéromones représentent un vaste continent qui demande à être exploré.

Basile, philosophe naïf, Paris le 16 août 2017

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