mercredi 2 août 2017

838 Puritanisme pornographique

La pornographie est un commerce. L'abondance de ses produits « gratuits » sur Internet ne doit pas nous leurrer. Il s'agit de produits d'appel. Tôt ou tard ils conduisent à une invitation à payer si vous souhaitez voir la suite. Ce qui fait que certains sites spécialisés en pornographie ont une véritable « bande annonce » des délices qu'ils sont sensés offrir pour aider à la masturbation des Internautes. Ce qui est remarquable au sens étymologique du terme, c'est-à-dire qui mérite d'être remarqué, c'est le message puritain et conformiste que, par delà les apparences, une telle bande annonce peut délivrer.

Un site connu montre ainsi une succession de petites scènes où progressivement un certain nombre de couples passent des bisous aux « choses sérieuses ». Or, il faut remarquer ceci : ce sont tous des « couples ». Un avertissement les accompagne à chaque fois : deux prénoms et la précision : « ensemble depuis un an » ou « deux ans », etc. Jamais plus de quatre ans, comme c'est curieux ! Le message est clair : pour baiser il faut être « ensemble ». Ou mieux : si on baise, c'est qu'on est « ensemble ». Et qui est « ensemble » ?

Des jeunes gens, tous grands, beaux, blancs, excepté un couple « mixte », la fille est noire. Ils sont tous sans défauts ni handicaps visibles, de mêmes âges à chaque fois tous les deux... Pas un vieux et une jeune, ou une vieille et un jeune, ou un qui a une jambe plus longue que l'autre...

Que de messages déjà ! Mais « beaux » qu'est-ce à dire ? Il s'agit d'un véritable « racisme », de taille : il faut être de taille moyenne, ni « trop » grand, ni « trop » petit. C'est aussi un racisme anti-gras : le ventre plat est obligatoire ! Un racisme mammaire : les seins des dames doivent avoir tel format. Un racisme anti petits zizis : la taille des zizis masculins ne doit pas être « trop » petite...

Je connais une femme qui est très petite, très jolie et très sympathique. Sa taille je ne l'ai remarqué que les premières fois que je l'ai rencontré. Maintenant je n'y fait plus attention. C'est « unetelle » que je connais.

Le gras : j'ai été amoureux d'une femme en surpoids. Même en surpoids, je la trouvais belle, parce que je l'aimais.

J'ai eu une petite amie qui avait de très petits seins, ils étaient très sensibles.

Mais dans les diktats de la pornographie n'existent aucune tolérance. Si on est petit, ou si on est une femme qui n'a pas de seins, par exemple, on part à la poubelle.

Ou alors vient le temps des mammoplasties et autres chirurgies « esthétiques » inutiles et coûteuses, avec des résultats douteux.

Et que dire des « prestations » sexuelles offertes par cette bande annonce ? Tous les « acteurs » font les mêmes choses : bisous, déshabillages, pelotage des seins des femmes, pelotage des sexes des femmes, fellations, puis on conclut et enfin on reste enlacés à se sourire... Le message est clair : tout ce cirque n'a qu'un seul et unique but : mettre le zizi du monsieur dans la dame et tout le monde sera très contents au final. Aucune caresses du dos, des bras, des jambes, du cou, de la tête, du visage, des mains, des pieds, des oreilles, des poitrines masculines... Rien ! Juste un parcours prédéterminé pour « aller au but » qui serait soi-disant satisfaisant... La femme étant l'accessoire masturbationnel de l'homme pour sa pleine et entière satisfaction. Ils appellent ça « la sexualité » ! C'est d'un triste ! Cette version « relookée » du « devoir conjugal » n'a rien de bien excitant !

Basile, philosophe naïf, Paris le 2 août 2017

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