La pornographie est un
commerce. L'abondance de ses produits « gratuits » sur
Internet ne doit pas nous leurrer. Il s'agit de produits d'appel. Tôt
ou tard ils conduisent à une invitation à payer si vous souhaitez
voir la suite. Ce qui fait que certains sites spécialisés en
pornographie ont une véritable « bande annonce » des
délices qu'ils sont sensés offrir pour aider à la masturbation des
Internautes. Ce qui est remarquable au sens étymologique du terme,
c'est-à-dire qui mérite d'être remarqué, c'est le message
puritain et conformiste que, par delà les apparences, une telle
bande annonce peut délivrer.
Un site connu montre
ainsi une succession de petites scènes où progressivement un
certain nombre de couples passent des bisous aux « choses
sérieuses ». Or, il faut remarquer ceci : ce sont tous
des « couples ». Un avertissement les accompagne à
chaque fois : deux prénoms et la précision : « ensemble
depuis un an » ou « deux ans », etc. Jamais plus de
quatre ans, comme c'est curieux ! Le message est clair :
pour baiser il faut être « ensemble ». Ou mieux :
si on baise, c'est qu'on est « ensemble ». Et qui est
« ensemble » ?
Des jeunes gens, tous
grands, beaux, blancs, excepté un couple « mixte », la
fille est noire. Ils sont tous sans défauts ni handicaps visibles,
de mêmes âges à chaque fois tous les deux... Pas un vieux et une
jeune, ou une vieille et un jeune, ou un qui a une jambe plus longue
que l'autre...
Que de messages déjà !
Mais « beaux » qu'est-ce à dire ? Il s'agit d'un
véritable « racisme », de taille : il faut être de
taille moyenne, ni « trop » grand, ni « trop »
petit. C'est aussi un racisme anti-gras : le ventre plat est
obligatoire ! Un racisme mammaire : les seins des dames
doivent avoir tel format. Un racisme anti petits zizis : la
taille des zizis masculins ne doit pas être « trop »
petite...
Je connais une femme qui
est très petite, très jolie et très sympathique. Sa taille je ne
l'ai remarqué que les premières fois que je l'ai rencontré.
Maintenant je n'y fait plus attention. C'est « unetelle »
que je connais.
Le gras : j'ai été
amoureux d'une femme en surpoids. Même en surpoids, je la trouvais
belle, parce que je l'aimais.
J'ai eu une petite amie
qui avait de très petits seins, ils étaient très sensibles.
Mais dans les diktats de
la pornographie n'existent aucune tolérance. Si on est petit, ou si
on est une femme qui n'a pas de seins, par exemple, on part à la
poubelle.
Ou alors vient le temps
des mammoplasties et autres chirurgies « esthétiques »
inutiles et coûteuses, avec des résultats douteux.
Et que dire des
« prestations » sexuelles offertes par cette bande
annonce ? Tous les « acteurs » font les mêmes
choses : bisous, déshabillages, pelotage des seins des femmes,
pelotage des sexes des femmes, fellations, puis on conclut et enfin
on reste enlacés à se sourire... Le message est clair : tout
ce cirque n'a qu'un seul et unique but : mettre le zizi du
monsieur dans la dame et tout le monde sera très contents au final.
Aucune caresses du dos, des bras, des jambes, du cou, de la tête, du
visage, des mains, des pieds, des oreilles, des poitrines
masculines... Rien ! Juste un parcours prédéterminé pour
« aller au but » qui serait soi-disant satisfaisant... La
femme étant l'accessoire masturbationnel de l'homme pour sa pleine
et entière satisfaction. Ils appellent ça « la sexualité » !
C'est d'un triste ! Cette version « relookée » du
« devoir conjugal » n'a rien de bien excitant !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 2 août 2017
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