Deux jeunes Parisiens,
beaux, intelligents, gentils, sympathiques, cultivés, ayant de
l'humour, et quantité d'autres qualités, indépendants
matériellement ont chacun, qui s'en étonnerait ? Une copine
jeune, jolie, etc, etc. Avec qui ils partagent chacun leur vie...
Pardon ! Partageaient ! Les deux relations se sont
terminées cet été par une séparation. Tout paraissait OK et tout
est à présent terminé. Que font alors ces deux jeunes hommes ?
Ils se disent qu'avec les atouts dont ils disposent ils vont trouver
chacun une nouvelle copine. Et l'histoire va recommencer.
En aucun cas ces deux
jeunes hommes ne se posent l'évidente question : « il y
avait tout pour que ça marche bien et ça continue et ça s'est
terminé, pourquoi ? » Non, ils ne se posent pas cette
question. C'est fini avec Suzette ? Allons chercher Rirette !
Le motif de ces ruptures
c'est le banc de sable sur lequel ces relations se déclarent :
il s'agit de libertinage encadré. On « sort » avec une
demoiselle. Puis, on décrète qu'on est « ensemble », ce
qui signifie qu'on ne va pas « voir ailleurs » et on
ajoute une adresse commune. La base de ces « relations »
proclamées consiste à mettre son zizi dans la zezette d'une
demoiselle avec son accord. Et de l'y remettre régulièrement. On le
clame bien fort à tout son entourage et le tour est joué !
Là où le bât blesse,
c'est que le « contrat » de ce genre de « relation »
est de nature patriarcale. Les garçons vers l'âge de douze ou
treize ans découvrent la masturbation masculine adulte comprenant
l'éjaculation. Ils en deviennent accros. Et la pratiqueront
régulièrement toute leur vie durant, ce qui signifie des milliers
de fois en tout. Ils vont élargir cette pratique masturbationnelle à
l'utilisation d'un ou une partenaire et se masturberont dedans,
croyant souvent ainsi « faire l'amour » et satisfaire
l'autre. La cause à terme de nombre de séparations, c'est
l'incroyable insistance des garçons pour parvenir à se masturber
dans un ou plusieurs des orifices naturels de l'autre.
J'ai fait partie du
troupeau des ânes masculins hyper-sexualisés. J'ai pris conscience
tardivement de ce problème. Durant très longtemps je croyais de
bonne foi qu'il me fallait absolument trouver une « partenaire
sexuelle ». Cette incommensurable ânerie patriarcale m'a
conduit d'échecs en échecs avec les filles. Puis un jour tout parut
aller bien avec une fille. Et, au bout de deux ans de Paradis j'ai
connu deux années et quatre mois d'enfer. J'ai cherché à
comprendre pourquoi. La piste s'est ouverte pour ma compréhension,
quand, parlant avec mon ex, elle me dit qu'au fond elle n'avait
jamais voulu jouer au petit train avec moi. Et m'interrogeant
moi-même j'en conclu que moi aussi je n'avais jamais voulu jouer au
petit train avec elle. Alors pourquoi avoir poursuivi la quête
imbécile de l'harmonie sexuelle en faisant ainsi les cons ? La
réponse est que nous nous sommes pliés à l'immonde patriarcat qui
prétend qu'on doit faire ces choses quand elles sont « techniquement
possible » même quand on n'en a pas envie. Et comment en
était-je arrivé à un pareil comportement ? Quand à l'âge de
vingt-deux ans ma famille et le médecin de famille m'ont manipulé
pour me jeter dans les bras d'une vague copine. Tout ceci afin de me
« déniaiser ». Ce fut une sorte de viol social où je me
résignais à « en passer par là » sans réaliser dans
quelle voie tordue cela m’entraînait. J'ai mis quarante-trois ans
pour en sortir et m'extraire de cet impasse où d'innombrables
individus se retrouvent coincés.
Les deux jeunes hommes
dont je parle au début de ce texte sont toujours pris dans cette
impasse. Si sympathiques soient-ils ils restent persuadés malgré
tout qu'une jolie fille ce n'est pas d'abord une jolie fille, mais
c'est d'abord un orifice où on met sa queue. Et même si nombre de
filles acceptent d'incarner ce rôle, à la longue elles en ont
marre, d'où rupture. Il faut s'interroger sur son propre
comportement, sur ce qui ne va pas dans celui-ci, pour sortir du
cycle des relations-ruptures. Mais pour ça il faut le vouloir.
Nombreux sont les hommes qui refusent de le faire. C'est très
dommage.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 25 août 2017
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