« De toutes façons
elles ne veulent jamais ! » Ce fut le cri du cœur d'un
dragueur professionnel aux multiples « conquêtes »
auquel il y a des années je posais la question : « mais
quand les femmes ont-elles envie de faire l'amour ? » Ce
dragueur ignorait le phénomène de la parasexualité. Par pur et
simple égoïsme il ne voulait pas voir que les femmes qui aiment les
bisous n'ont pas nécessairement envie de baiser et rebaiser pour la
satisfaction de leur « seigneur et maître ».
La parasexualité fait
penser à la sexualité, c'est-à-dire à l'acte sexuel, mais en est
détaché. J'en ai eu divers exemples. Ainsi cette étudiante des
Beaux-Arts qui, quand je la rencontrais, m'embrassait à pleine
bouche. Sans jamais pour autant avoir cherché autre chose. Pour
nombre d'hommes ce genre de câlin s'assimile à un appel au coït.
Résultat, les filles qui aiment les bisous sur la bouche vont le
plus souvent s'abstenir.
Il en sera ainsi de
milliards de câlins sacrifiés sur l'autel du renoncement pour
éviter de se faire encombrer par les exigences sexuelles
systématiques et malvenues des dragueurs en tous genres.
Comment une femme
pourrait-elle envisager de dormir avec un homme sans risquer pour
autant de « passer à la casserole » ? Résultat,
elle dormira souvent plus volontiers avec son chien ou son chat qu'avec un
homme.
Une dame divorcée et
septuagénaire me disait récemment que le seul moment de sa vie où
elle a réussi à dormir paisiblement c'est quand elle avait son mari
auprès d'elle.
Allez expliquer à
quelqu'un que vous souhaitez juste dormir avec lui ou elle ?
C'est impossible. Et le dragueur professionnel cité au début de ce
texte l'admettait ainsi : « dormir seulement avec une
femme sans rien faire ? Certes, la première nuit d'accord, mais
pas après. »
Au nom d'une
« sexualité » sommaire, systématique et envahissante on
nie et interdit la parasexualité.
Et quand une femme
cherche une relation parasexuelle avec un homme, elle doit se
débattre en permanence pour éviter de se plier à ses exigences
sexuelles. C'est si difficile que finalement elle est en permanence
sur la défensive. Bien des femmes ne témoignent jamais de leur
tendresse naturelle, sauf avec des animaux ou des petits enfants. Les
hommes sont disqualifiés par leur comportement.
Les grands perdants sont
l'amour, la paix et l'harmonie. Mais qui s'en soucie vraiment ?
Pour les femmes parvenir à autre chose que ce qu'elles vivent paraît
impossible. Pour les hommes il n'existe pas autre chose.
Quand fort heureusement
des situations meilleures que celles habituelles surviennent, elles
ne risquent pas d'être trop connues. Je disais un jour à un ami que
j'avais dormi sept nuits d'affilée dans le lit d'une amie jeune et
jolie sans que nous ayons comme on dit « fait l'amour ».
Il n'en croyait pas ses oreilles. D'autres fois j'ai rencontré des
réactions similaires. Quand j'ai hébergé une jolie fille deux
nuits de suite sans qu'il se passe rien, comme on dit, plusieurs amis
ont émis des doutes quand je leur en ai parlé. Encore dernièrement
une amie à qui j'évoquais le fait d'héberger quinze jours une
jolie fille a « plaisanté » sur le fait qu'il ne fallait
pas que je la mette enceinte. Cette plaisanterie exprimant en fait sa
tendance à ne pas admettre qu'on puisse côtoyer ainsi une jolie
fille sans faire des cabrioles sexuelles. Comme est fâcheux le sort
subi par l'amour ou – et – la parasexualité ! La tendresse
a hélas encore bien des jours difficiles devant elle.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 27 août 2017
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