Il a été découvert
qu'existent des odeurs naturelles émises aussi par les humains, qui
ne sont pas perçues par eux comme des odeurs, et agissent sur leurs
comportements relationnels. De quelle façon et en quelle mesure,
c'est l'objet de débats. Comme d'habitude on a vu avancer des propos
exagérant ou minimisant ce phénomène, ou encore cherchant à le
spécialiser à une chose aux contours imprécis qu'on a baptisé
« sexualité ». J'avance l'hypothèse que les phéromones tiendraient un rôle majeur dans le fait simplement d'être
au contact des autres et le besoin de ce contact.
Ces phéromones, qui
pourraient aussi avoir d'autres rôles, nous enverraient des signaux
agréables. On pourrait diviser leur action pour l'analyser :
Action virtuelle :
elles nous rappelleraient des moments agréables déjà vécus.
Action d'appel : elles nous attireraient vers des personnes
rencontrées. Action tactile : elle contribuerait au plaisir du
toucher. Carence phéromonique : le manque de phéromones
créerait un sentiment de solitude qui nous inciterait à aller vers
les autres en général, ou d'autres en particulier. Enfin,
existerait des troubles de la perception phéromonique qui auraient
divers effets.
S'agissant de la carence
phéromonique, il m'arrive par exemple de ressentir subitement un
sentiment de solitude qui serait simplement un effet entraîné non
pas par la situation vécue mais par les phéromones. Celles-ci
commanderaient en fait toutes nos démarches relationnelles, y
compris celle qu'on a baptisé « l'amour ».
Résumer ainsi nos
relations à l'effet d'odeurs chimiques peut paraître décevant.
Mais si nous décrivons la digestion d'un excellent repas pris entre
amis, nous pouvons aussi en faire un tableau tout ce qu'il y a de
plus chimique. Qui ne retire rien à la qualité de ce moment passé
de convivialité.
S'agissant de l'utilité
des phéromones, on peut se demander si par exemple certains états
dépressifs pourraient se soigner avec des parfums. Si c'est le cas,
cela représenterait un apport à la médecine.
Je ne suis pas
spécialiste des phéromones et en ai seulement un peu entendu parler.
Il est possible que je me trompe ici à leur sujet. Mais il est
possible aussi que mes idées soient justes. Dans le doute, il était
en tous les cas justifié de mettre ici mes idées par écrit.
Il m'arrive parfois de
ressentir subitement et sans raison nouvelle visible un sentiment de
solitude. Je me dis à présent à ces occasions : « c'est
juste un manque de phéromones ! » Et ça m'aide à
minimiser le phénomène et me débarrasser de cette détresse.
Mieux se connaître aide
toujours à mieux vivre.
Le docteur Pierre Madeuf,
qui était le médecin de l'équipe de France d'athlétisme dans les
années 1930, proposait de créer un Institut d'étude de l'homme
sain. Plutôt que se consacrer uniquement à l'étude de l'homme
malade ou déficient. Il avait raison.
Un tel institut ne
manquerait pas d'étudier l'action des phéromones sur notre vie
relationnelle et affective, et notre relation à nous-mêmes. Sans
aller s'embrouiller dans les discours de braves gens ou moins braves
gens qui ont pris l'habitude de se faire une idée fixe de la
« sexualité ». Le domaine relationnel humain est
infiniment plus vaste que celui des obsessions de certains chercheurs
qui reportent celles-ci sur le domaine de leurs recherches. Et
prétendent, au nom de la Science, réduire l'homme à l'éjaculation
du monsieur dans la dame.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 16 août 2017
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