Le patriarcat règne
partout depuis très longtemps et trouve à se déguiser et
s'affubler de titres et légitimations grotesques tels que « la
sexualité ». Soi-disant nous aurions là affaire au naturel, à
l'inévitable et au bienvenu qui se résume en ceci : le but de
la relation homme-femme est l'éjaculation du monsieur dans la dame
et le recommencement inlassable de ladite opération. Au nom de quoi
tout le reste n'est que « préliminaires » et autres
domaines subordonnés à la sacro-sainte émission de sperme qui est
prétendument synonyme d'extrême jouissance de l'homme, ce qui est
rarement le cas. On ajoute aussi parfois que quand l'homme « honore
ses conquêtes », elles jouissent. Mais pas que, certains
machos déclaraient dans les années 1940 en France que « le
sperme nourrissait la femme ». On se demande comment
l'injection vaginale d'un produit essentiellement composé
d'albumine, soit de blanc d’œuf, peut nourrir qui que ce soit.
Au nom de la
« sexualité » on va proposer deux chemins possible. Le
premier : l'homme « renonce à la sexualité ». Si
on dit qu'il renonce, ça signifie qu'à priori il devait la
pratiquer.
Le second chemin :
l'homme ne renonce pas... Mais ce chemin est ici déguisé de
multiples façons. On parlera ici soit de « fonder une
famille », soit de « rencontrer l'Amour » ou « le
Grand Amour », soit de draguer, soit de violer... Dans tous les
cas on reste sur le même terrain : le but esr l'éjaculation du
monsieur dans la dame, qui doit ensuite se reproduire « autant
des nombreuses fois que l'homme désire et doit désirer le faire
s'il est un homme ».
Un site Internet
prétendument scientifique déclarait dernièrement que l'homme, pour
rester en bonne santé, devait baiser vingt-et-une fois par mois.
Pourquoi vingt-et-une ? Parce que les week-end il a mieux à
faire ? Certains sites Internet prétendent légitimer la baise
obligatoire parce qu'elle préviendrait le cancer de la prostate. Les
femmes rétives aux jeux d'alcôve avec monsieur seraient dont des
criminelles : elles ouvriraient la voie au cancer chez l'homme
qu'elles rejettent. Il est permis de rire ?
Pour conforter le blabla
patriarcal omniprésent qui résume la femme à un accessoire
masturbatoire de l'homme, nous avons les sexologues et
sexothérapeutes. Ces titres ne sont nullement réglementés en
France. Si je voulais, je pourrais dès demain me présenter en
qualité de « sexologue », aucune loi me l'interdit. Un
certain nombre de personnes ne se gênent pas pour le faire. Dans les
années soixante-dix du siècle dernier, un des plus fameux
sexologues de l'époque a même signé un appel en faveur de la
libéralisation des relations sexuelles entre enfants ou adolescents
et grandes personnes. On peut donc dire ou écrire tout ce qu'on veut
en se proclamant sexologue ou sexothérapeute. Personne ne viendra
vous remonter les bretelles au nom d'une quelconque déontologie.
Là où le patriarcat va
avoir du mal à continuer à imposer son discours falsificateur,
c'est si, face à sa prétention d'hyper-sexualiser l'homme je
réponds. Non pas : « à bas ou vive le sexe ! »
Mais tout simplement : « je ne suis pas hyper-sexualisé .
Je ne me reconnaît pas dans le portrait de l'homme que me propose la
patriarcat. La vraie vie c'est autre chose ».
Et à la question :
« mais alors que faites-vous ? » Je réponds :
« place à la vie, tout simplement, dans toute sa richesse et
sa diversité. Dehors les schémas piégés et piégeants qui ne
conduisent qu'à des impasses ! Le sexe est subordonné au reste
des relations humaines et non l'inverse, comme on le voit fréquemment
proposé. » Par mesure d'hygiène on est prié de renoncer au
patriarcat et se conformer à la réalité. En cherchant à se
conformer au patriarcat l'homme devient une caricature. La femme tend
alors à le rejeter. Faut-il s'en étonner ? C'est en corrigeant
ses défauts patriarcaux que l'homme retrouvera le chemin de l'échange et
de la tendresse. Chacun peut et devrait s'y employer.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 26 août 2017
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