jeudi 14 avril 2016

533 Retrouver le chemin du cœur des femmes

Il y a quelques années, client d'un taxi de nuit parisien, un inspecteur de police lui fit la remarque suivante : « vous ne serez jamais attaqué par des voleurs, car vous n'avez pas peur. » Et l'inspecteur d'expliquer pourquoi. Parce que pour attaquer sa victime, un malfaiteur a besoin nécessairement de sentir un rapport de domination. L'appât du gain, la perspective de réussir un mauvais coup sans se faire prendre par la police ne suffisent pas. Sans cet attrait psychologique supplémentaire, un bandit n'attaquera pas. Il laissera tranquille sa victime potentielle, quand bien-même il aurait la possibilité de l'agresser et voler. C'est le chauffeur de taxi qui m'a raconté cette anecdote.

Officiellement, on invoque les motifs politiques, économiques, idéologiques, religieux des guerres. Mais en fait la dimension psychologique domine. Quand en 1992 la Tchécoslovaquie, créée fin 1918, a éclaté en deux pays distincts, tous les ingrédients théoriques existaient pour qu'éclate une guerre d'opposition à cet éclatement. Elle n'a pas eu lieu, car les Tchèques et les Slovaques n'y étaient pas psychologiquement disposés. En revanche, quand en 1992 la Yougoslavie, créée également fin 1918, a éclaté, ce fut le début d'une horrible guerre.

Quand en 1974 les dictateurs de la Grèce des colonels voulurent déclencher la guerre contre la Turquie à propos de Chypre, la jeunesse grecque en bloc refusa de se rendre à l'appel sous les drapeaux. Quand les policiers appréhendaient des jeunes réfractaires dans la rue, ils rigolaient ! La dictature des colonels s'effondra. On cache le plus souvent au public cette histoire très instructive.

La psychologie est à la base des guerres, pas les problèmes qui servent seulement de prétextes pour les déclencher.

Les hommes aiment la guerre et les conflits en général parce qu'ils ont perdu le chemin du cœur des femmes. Ils s'adonnent à un grossier harcèlement permanent de toutes les femmes qu'ils trouvent « sexuellement appétissantes ». Ce qui les rend odieux aux femmes qui ne demanderaient pas mieux que les aimer.

Les hommes, pour la plupart sont prodigieusement ignorants de la psychologie et physiologie masculine et féminine. Ils prennent les femmes séduisantes pour des trous capricieux qui, pour d'incompréhensibles raisons, se dérobent à la pénétration de leur pénis en érection. Ils confondent envie réelle de « faire l'amour » et raisonnement intellectuel allant dans ce sens.

Ces centaines de millions, voire milliards d'imbéciles de sexe masculin, croient à tort que l'érection et la « cowperisation »  ̶  émission par le pénis d'un liquide lubrifiant gluant que j'appelle « salive d'amour »,  ̶  signifie le besoin, l'urgence, le souhait de l'acte sexuel.

Le langage lui-même les induit en erreur. Il parle de « liquide pré-coïtal » ou « liquide pré-éjaculatoire », s'agissant du liquide lubrifiant gluant émis par le pénis, de « préliminaires » à propos de certaines caresses, etc.

Quand un nouveau né ou un petit garçon bande, personne ne dira qu'il a « envie de faire l'amour ». Mais essayez de l'expliquer à un garçon de quinze, dix-huit, vingt ans et plus, quand nu, il bande au lit, à côté de sa petite amie nue qui le caresse et l'embrasse ? Elle, elle peut parfaitement avoir conscience qu'elle a juste envie de caresses et bisous et pas d'une pénétration. Mais, osera-t-elle seulement l'exprimer ? Elle acceptera de « passer à la casserole » et servir de vide-couilles à un abruti qu'elle aime. Et avec lequel elle finira par rompre. Car baiser sans en avoir vraiment envie, c'est comme manger sans avoir faim. D'emblée ou à la longue, ça devient odieux, insupportable.

Basile, philosophe naïf, Paris le 13 avril 2016

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