Il y a quelques années,
client d'un taxi de nuit parisien, un inspecteur de police lui fit
la remarque suivante : « vous ne serez jamais attaqué
par des voleurs, car vous n'avez pas peur. » Et l'inspecteur
d'expliquer pourquoi. Parce que pour attaquer sa victime, un
malfaiteur a besoin nécessairement de sentir un rapport de
domination. L'appât du gain, la perspective de réussir un
mauvais coup sans se faire prendre par la police ne suffisent pas.
Sans cet attrait psychologique supplémentaire, un bandit n'attaquera
pas. Il laissera tranquille sa victime potentielle, quand bien-même
il aurait la possibilité de l'agresser et voler. C'est le chauffeur
de taxi qui m'a raconté cette anecdote.
Officiellement, on
invoque les motifs politiques, économiques, idéologiques, religieux
des guerres. Mais en fait la dimension psychologique domine. Quand en
1992 la Tchécoslovaquie, créée fin 1918, a éclaté en deux pays
distincts, tous les ingrédients théoriques existaient pour
qu'éclate une guerre d'opposition à cet éclatement. Elle n'a pas
eu lieu, car les Tchèques et les Slovaques n'y étaient pas
psychologiquement disposés. En revanche, quand en 1992 la
Yougoslavie, créée également fin 1918, a éclaté, ce fut le début
d'une horrible guerre.
Quand en 1974 les
dictateurs de la Grèce des colonels voulurent déclencher la guerre
contre la Turquie à propos de Chypre, la jeunesse grecque en bloc
refusa de se rendre à l'appel sous les drapeaux. Quand les policiers
appréhendaient des jeunes réfractaires dans la rue, ils rigolaient
! La dictature des colonels s'effondra. On cache le plus souvent au
public cette histoire très instructive.
La psychologie est à la
base des guerres, pas les problèmes qui servent seulement de
prétextes pour les déclencher.
Les hommes aiment la
guerre et les conflits en général parce qu'ils ont perdu le
chemin du cœur des femmes. Ils s'adonnent à un grossier
harcèlement permanent de toutes les femmes qu'ils trouvent
« sexuellement appétissantes ». Ce qui les rend odieux
aux femmes qui ne demanderaient pas mieux que les aimer.
Les hommes, pour la
plupart sont prodigieusement ignorants de la psychologie et
physiologie masculine et féminine. Ils prennent les femmes
séduisantes pour des trous capricieux qui, pour d'incompréhensibles
raisons, se dérobent à la pénétration de leur pénis en érection.
Ils confondent envie réelle de « faire l'amour » et
raisonnement intellectuel allant dans ce sens.
Ces centaines de
millions, voire milliards d'imbéciles de sexe masculin, croient à
tort que l'érection et la « cowperisation » ̶ émission par le pénis d'un liquide lubrifiant gluant que j'appelle
« salive d'amour », ̶
signifie le besoin, l'urgence, le souhait de l'acte sexuel.
Quand un nouveau né ou
un petit garçon bande, personne ne dira qu'il a « envie de
faire l'amour ». Mais essayez de l'expliquer à un garçon de
quinze, dix-huit, vingt ans et plus, quand nu, il bande au lit, à
côté de sa petite amie nue qui le caresse et l'embrasse ? Elle,
elle peut parfaitement avoir conscience qu'elle a juste envie de
caresses et bisous et pas d'une pénétration. Mais, osera-t-elle
seulement l'exprimer ? Elle acceptera de « passer à la
casserole » et servir de vide-couilles à un abruti qu'elle
aime. Et avec lequel elle finira par rompre. Car baiser sans en avoir
vraiment envie, c'est comme manger sans avoir faim. D'emblée ou à
la longue, ça devient odieux, insupportable.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 13 avril 2016
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