La terreur majeure chez
les humains, en tous les cas ceux qui m'entourent dans la société
où je vis aujourd'hui, c'est la terreur du viol. Cette peur est
telle qu'elle génère la peur de la peur. On n'en parle peu ou
guère. Et chez les hommes on n'en parle jamais. Car, si c'est
aujourd'hui relativement banal d'évoquer les violences sexuelles
infligées aux femmes ou aux enfants des deux sexes, du viol d'hommes
par d'autres hommes on ne voit ce sujet abordé que dans les récits
concernant les prisons. Pourtant, c'est un fait, les hommes vivent
dans une terreur panique d'être violés. Ce qui a diverses
conséquences étranges. Par exemple, les gays font peur à quantité
d'hommes. Ils dissimulent cette peur avec de la haine. Le plus
souvent, les hommes refusent avec énergie les câlins d'autres
hommes et ont une peur panique d'en faire. Par peur du viol, mais ça
ils ne se l'avouent guère, voire jamais.
Quand un homme apprécie
beaucoup un autre homme à Paris, il va lui serrer longuement la
main. Parfois lui tapera sur l'épaule, par exemple, ou lui posera un
instant la main dessus. Mais, surtout, aucune caresse ! Pourquoi ?
Parce que la terreur du viol règne.
Les violeurs, qu'on
appelle « pointeurs » dans les prisons, font les frais de
cette panique masculine généralisée. Ils seront pourchassés et
lynchés par quantité d'autres détenus. Pourquoi ? Parce qu'ils
évoquent pour eux leur peur. La même raison explique la violence
extrême que prend fréquemment l'homophobie. Les hommes ont peur
d'être violés. Un gay ne cache pas son goût pour le sexe avec des
hommes. Il se fera massacrer en qualité de violeur potentiel. Y
compris quand il n'en est absolument pas un. Mais la peur extrême
conduit à des comportements irrationnels et violents.
Une autre conséquence de
la peur du viol chez les hommes est la grossièreté envers les
femmes. On affiche, si possible à plusieurs, qu'on est « des
hommes ». On insulte la femme, braille des chansons de corps de
garde, fait des blagues « bien grasses », pourquoi ? Pour
souligner « qu'on n'est pas des pédés ». Donc, il n'y a
aucun risque de viols entre nous, les « hommes ». Ouf !
Les injures chez les
hommes sont aussi tournées très souvent de la même rassurante
façon. On traite ceux qu'on n'aime pas de « pédé »,
« petit pédé », « sale petit pédé », ou,
plus explicite : « d'enculé ».
La panique masculine n'est jamais avouée. Elle conduit y compris aux meurtres d'homosexuels déclarés ou supposés tels. Ces meurtres sont même inscrits dans les codes de lois de divers pays. Ce y compris quand le chef de l'état est « à voile et à vapeur », c'est-à-dire couche avec des femmes comme des hommes. Ce fut le cas chez les Mongols à l'époque de Gengis Khan. Ce chef, de notoriété publique avait une épouse et un amant. Pourtant, le code de lois qu'il fit édicter punissait de mort l'homosexualité entre hommes !
La panique masculine n'est jamais avouée. Elle conduit y compris aux meurtres d'homosexuels déclarés ou supposés tels. Ces meurtres sont même inscrits dans les codes de lois de divers pays. Ce y compris quand le chef de l'état est « à voile et à vapeur », c'est-à-dire couche avec des femmes comme des hommes. Ce fut le cas chez les Mongols à l'époque de Gengis Khan. Ce chef, de notoriété publique avait une épouse et un amant. Pourtant, le code de lois qu'il fit édicter punissait de mort l'homosexualité entre hommes !
L'activité « sexuelle »
est « culpabilisée » car elle permet le viol d'hommes
par d'autres hommes. La vue de la « nudité » est
proscrite, car le « sexe » fait du « corps »
une arme. La vue du pénis en érection est interdite, car elle
équivaut à brandir une arme menaçante. Chez certains hommes
stupides existe la fierté de posséder un très grand sexe, car ils
croient ainsi posséder une très grande arme. Et selon eux dans cet
organe réside le courage, car être courageux, c'est « avoir
des couilles ».
Quand les hommes
reconnaîtront leur peur, l'analyseront et s'en débarrasseront,
l'Humanité aura fait un très grand progrès. Il faudra aussi que
les hommes arrêtent de harceler stupidement les femmes, ce que font
la plupart d'entre eux. Alors, la peur cessera de régner entre les
humains. Et la vraie Civilisation pourra enfin commencer. Quantité
de problèmes liés à ce qu'on a baptisé « la sexualité »
s'évanouiront complètement. Et enfin l'homme et la femme se
découvriront et vivront.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 12 avril 2016
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