mercredi 26 octobre 2016

677 Dépression masculine, échec sexuel masculin, timidité masculine, hémorroïdes masculins

La première et principale activité sexuelle masculine : la masturbation masculine adulte incluant comme but le shoot endorphinien de l'éjaculation est un sujet essentiel. On évite soigneusement la plupart du temps de l'aborder. Les garçons découvrent très tôt la masturbation masculine adulte, vers l'âge de 12, 13, 14 ans. Ils vont la pratiquer régulièrement tout le long de leur vie et n'en parleront jamais ou guère. A raison souvent d'une éjaculation quotidienne ou plus ils finiront par se branler au cours de leur vie des milliers, voire des dizaines de milliers de fois. Cette pratique aura des conséquences physiques, psychologiques et relationnelles importantes. Éjaculer n'est pas un fait anodin. L'acte par lui-même et les pensées qui l'accompagnent formeront un véritable conditionnement dont la personne concernée n'aura pas conscience des contours et pourra difficilement se débarrasser. D'autant plus que le sujet sera pratiquement tabou. Au cours de mon existence j'ai croisé des milliers d'hommes. Je n'ai eu qu'une seule et unique fois l'occasion d'entendre l'un d'eux déclarer à la cantonade qu'il venait de se branler et que « ça lui avait fait du bien ». Sinon, les très rares fois où moi-même avec des hommes que j'ai pu rencontrer avons évoqué la masturbation, ce fut à chaque fois brièvement, en passant, et de manière théorique et sommaire. Pour en vanter la qualité supérieure comparée aux déceptions sexuelles vécues avec des femmes.

Avoir un point de vue critique sur la masturbation est d'autant plus difficile qu'abondent les discours qui vont la justifier et la qualifier de positive, éducative et inoffensive. Il est quelque peu comique de lire fréquemment que celle-ci est bonne car nous apprend « à connaître notre corps » ! Certes, les premières fois c'est sans doute vrai... Mais arrivé à prétendre qu'on va « connaître son corps » en se branlant des milliers de fois relève de la fumisterie. Ou alors je n'ai rien compris.

On peut également s'interroger sur le concept de « corps » à connaître, quand on sait que dépourvu de sentiments, l'acte sexuel purement mécanique est aussi savoureux qu'un plat parfaitement insipide.

Il y a six mois j'ai remis en question toute cette fausse culture. J'étais auparavant en accord avec la pensée unique dominante et ne le suis plus. Ce qui m'amène à aborder autrement la question. Par exemple, depuis quelques jours seulement m'apparaît de façon aveuglante l'évidence pourquoi certains discours encensent la masturbation. Pour la simple et élémentaire raison que les prétendus « spécialistes » qui en parlent ainsi se branlent eux-mêmes ! Précision qui n'apparaîtra pas dans leurs discours.

Quand en avril dernier j'ai choisi d'arrêter la masturbation masculine adulte et la pornographie je doutais pouvoir y arriver. Je pratiquais cette activité depuis si longtemps ! Plus de cinquante ans, si j'en juge d'après mes souvenirs. Je n'ai pas noté quand j'ai commencé, mais certainement j'étais alors bien jeune. Quand j'ai arrêté, au départ la raison était que j'éprouvais de plus en plus de difficulté à parvenir au shoot éjaculatoire endorphinien. Je frottais de plus en plus fort, ce qui m'a amené une irritation. Motif de m'arrêter, mais aussi de réfléchir. Sans trop me donner d'explication, je m'énervais contre cette activité et me suis dit : « je l'arrête tout à fait ! » La question du visionnage de la pornographie sur Internet est naturellement venue aussitôt après. Comme celle-ci est déversée à gogo sur Internet par une société machiste répugnante, je me disais depuis un certain temps que vu l'émetteur, elle devait être aussi pourrie et machiste quelque part. Je me suis décidé à cesser toutes incursions sur quelque site pornographique que ce soit.

J'ai aussi pu constater alors à quel point la publicité est souvent liée à la pornographie. Ne regardant plus la pornographie sur Internet, mon regard était attiré par les échos de celle-ci qu'on trouve par exemple sur certaines affiches publicitaires. Conséquemment j'évitais de regarder. A présent ça ne me fait plus rien.

Mis à part une brève rechute de deux ou trois jours en mai, j'ai tenu bon dans ma décision d'arrêter masturbation et pornographie. Au départ, j'ai bien sûr ressenti une frustration. Mais je me suis dit : « rechuter, revenir à ces habitudes serait contraire au respect des femmes qui est indispensable pour avoir des relations vraies avec elles. Comme je tiens plus que tout à respecter les femmes, je résiste ! » Plus tard, ne me revenait que par brefs moments l'envie de recommencer les activités interrompues. Je remarquais que ces envies n'étaient pas liés à des « désirs sexuels », l'envie de faire quelque chose avec une fille, mais étaient liés à des moments de pure déprime légère. Se sentir seul en général.

Au bout de six mois d'arrêt de cette culture masturbationnelle masculine adulte régnante, qui inclus la pornographie, je ne ressens plus de manque. Hier, rédigeant un texte traitant de la sexualité, j'ai même complètement oublié d'évoquer la pornographie. Cette chose que je regardais régulièrement ne me manque plus du tout. C'est même assez curieux pour moi de le remarquer. La rapidité et la radicalité de mon changement me fait penser que ces vieilles habitudes étaient comme une vraie maladie. Bien sûr, il me faut garder la distance avec la pornographie, mais à présent ça n'est plus du tout difficile. Alors qu'au début de ma renonciation il me fallait faire des efforts pour y arriver.

Cette expérience des derniers six mois m'amène diverses réflexions. Tout d'abord s'agissant du moral masculin. Le fait de se branler régulièrement en s'imaginant manquer de partenaires et les observer en images, par exemple sur Internet, est forcément déprimant quelque part. Car le plaisir éjaculatoire enregistré va de pair avec une frustration : « j'éprouve ce plaisir en pensant à cette femme que je vois sur l'écran et qui n'est pas là. Qui est inaccessible. » C'est comme saliver devant un plat qu'on voit seulement en photo. Il manque quelque chose. Forcément pour certains garçons, certains hommes, ça doit conduire à un sentiment aigu de frustration. La masturbation masculine adulte ne va pas seulement apparemment « rassasier », elle va également donner faim et de plus en plus. Une partie des dépressifs de sexe masculin trouve certainement là l'origine de leur problème.

Un autre type de problème pourra naître de la pratique masturbationnelle masculine adulte : l'échec sexuel. En effet, habitué à se branler jusqu'à des milliers de fois dans sa vie, l'homme pourra rencontrer deux problèmes : l'organisme prend l'habitude de l'éjaculation sans nécessité d'érection et pénétration. Alors l'érection disparaît plus ou moins. L'homme devient impuissant. Terme qui a été remplacé par le très sophistiqué « dysfonctionnement érectile masculin » qui signifie exactement la même chose. De plus, habitué à se masturber en recherchant l'éjaculation au bout (c'est le cas de le dire ! ), l'homme qui pénètre sexuellement un ou une partenaire va suivre la même démarche. Il va être en recherche et attente de l'instant suivant où il éjacule et ne sera plus dans l'instant présent. Pensant à son éjaculation, sa démarche sera exactement la même que pour se masturber à la main. Tout simplement sa main aura été ici remplacé par le « corps » d'une autre personne. Il s'agira de deux démarches identiques en utilisant deux instruments différents. Les deux personnes impliquées dans cet acte sexuel en fait masturbationnel n'en auront pas nécessairement clairement conscience. Mais le ver étant dans le fruit, l'échec sexuel et relationnel est programmé à l'avance. La déception pourra être alors d'autant plus forte que le motif de l'échec sera incompréhensible. Subitement, alors que tout paraissait aller bien, l'autre se casse sans explication claire. La Nature a horreur qu'on se moque d'elle. Alors, elle remet sans ménagement les pendules à l'heure.

Le résultat de ce désordre sexuel pourra par exemple prendre la forme d'une insupportabilité soudaine ressentie par une femme vis-à-vis de son compagnon, dont elle aura hâte de se débarrasser sans trop savoir pourquoi. Cependant que, obnubilé par sa culture masturbationnel, l'homme ne comprendra rien. « Tout allait si bien, et voilà qu'elle se casse. Décidément, les femmes seront toujours incompréhensible ! » se dira-t-il alors. Ce genre de situation est classique.

Une autre conséquence dévastatrice des relations amoureuses causée par la culture masturbationnelle masculine sera ce qu'on baptisera « la timidité ». Un homme n'arrivera pas à « aborder » les filles, aller vers elles, leur dire ce qu'il éprouve... Tout cela simplement parce que d'une part le refuge masturbationnel est tellement plus rassurant et confortable que l'incertitude relationnelle : « vais-je y arriver ou pas ? » D'autre part, sans le ressentir avec clarté et précision, l'homme sentira qu'en poursuivant sa démarche il est porte à faux avec la réalité. Une femme n'est pas une chose qui se résume à un instrument masturbationnel, un trou. Mais ce ressentiment qui va le paralyser, l'homme ne saura pas l'analyser.

Une conséquence de la culture masturbationnelle masculine pourrait bien être aussi la fréquence des problèmes hémorroïdaires chez les hommes. Au moment de l'éjaculation, le sphincter anal connaît une série de contractions réflexes. Celles-ci sont forcément suivies d'une détente, un relâchement. Or un homme qui se masturbe régulièrement sollicitera ce relâchement des milliers, voire des dizaines de milliers de fois au cours de sa vie. Ne serait-ce pas là une cause suffisante pour entraîner à terme des crises hémorroïdaires ? Je ne sais pas ce que vaut cette hypothèse. Les spécialistes dans ce domaine médical sauront mieux que moi dire si elle leur paraît vraisemblable.

Voilà donc les quelques réflexions que je voulais ajouter aujourd'hui à mon blog philosophique.

Basile, philosophe naïf, Paris le 26 octobre 2016






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