Si loin qu'on étudie
l'histoire humaine, on s'aperçoit que la Civilisation et la Barbarie
marchent toujours de concert. Les merveilles de l'Art accompagnent
souvent des tyrannies sanguinaires. Comme cet empereur de Chine qui
adorait la peinture et faisait tuer ceux qui à son avis peignaient
mal. La proximité de vie de la Civilisation avec la Barbarie résulte
d'une origine commune. L'une n'est jamais allé sans l'autre. Tôt ou
tard les merveilles de la Civilisation sont anéanties par des
destructions occasionnées par l'intolérance, la guerre, la bêtise,
l'égoïsme, la cupidité.
A la base de l'Histoire
humaine il n'y a ni la lutte pour la vie, ni les progrès
scientifiques et techniques, ni l'intelligence des rois et des chefs,
ni la fatalité, ni la lutte des classes. Il y a un dérangement
mental masculin qui entraîne avec acuité : la recherche du pouvoir,
de l'argent, de la violence, et singulièrement des violences
physiques et morales infligées aux femmes.
La plupart des garçons,
dès l'âge de douze, treize, quatorze ans, se masturbent
régulièrement et continueront tout le long de leur vie. Ils
recherchent l'émotion qui leur est causée par l'éjaculation. Cette
émotion est comme un shoot de drogue. La recherche de ce shoot
dépasse de très loin la recherche d'un partenaire ou une partenaire
sexuel. La masturbation peut être réalisée à la main ou avec un
accessoire qui peut être une femme, un homme, etc. En trente ans, un
homme qui se branle une fois par jour se branlera plus de 9000 fois !
Qu'on ne prétende pas voir ici l'aveu que l'homme compense le besoin
de baiser effectivement plus de 9000 fois ! Sa motivation est
ailleurs.
L'homme cherchera la
baise en permanence non pour se rapprocher des femmes visées par
lui, mais pour se servir d'elles comme d'un outil pour se branler.
Entre la branlette à la main et celle pratiquée avec le corps d'une
femme, la seule différence sera que le corps de la femme peut être
fécondé et servir à la reproduction. C'est à cela qu'on cherchera
parfois à résumer la femme : une machine à reproduire et à
satisfaire l'homme. Les femmes voudront nettement moins de « sexe ».
Elle rejetteront comme harceleur l'homme qui cherche son shoot
d'endorphines dans son vagin. Et voudront être considérées comme
autre chose qu'une pute, une bonniche et un duplicateur à bébés.
Le shoot d'endorphines
recherché par d'innombrables éjaculations ne compense pas le plus
souvent chez l'homme un besoin d'accord sexuel. Il représente en
fait la recherche d'un tranquillisant.
Le rejet par la femme ou
la fuite de celle-ci va frustrer l'homme. Il cherchera à compenser
l'éloignement de la femme par diverses choses. Devenir le plus riche
possible. Accéder au pouvoir le plus grand possible. User de
violence et en particulier agresser sexuellement, violer..
Pour que l'homme soit
amené à ce point à rechercher obsessionnellement son shoot
d'endorphines tranquillisantes, il faut qu'il soit confronté à une
peur importante, permanente et lancinante, laquelle ? Les humains ont
fait trois découvertes fondamentales qui les singularisent par
rapport aux autres animaux. L'existence d'un ordre général de
l'univers, qu'ils ont baptisé « la Nature », « Dieu »
ou « le Tao ». Le mécanisme de la reproduction qui fait
que les humains savent que l'acte sexuel peut amener la naissance
d'un bébé ou la naissance multiple de plusieurs bébés. Et enfin,
l'homme a fait la terrifiante découverte de l'universalité de la
mort. Quoiqu'il fasse, décide, il finit par mourir. Ce savoir qui
heurte frontalement son instinct de conservation lui fera rechercher
des tranquillisants : alcools, cigarettes, endorphines
masturbationnelles, etc. La branlette intravaginale permettant aussi
de se consoler de sa peur de mourir avec l'idée comique de se
« perpétuer ». Voilà en gros résumé le mécanisme à
la source de la Civilisation et de la Barbarie. La femme, différente
de l'homme, fonctionne généralement différemment. Sans doute parce
qu'elle a vocation de donner la vie, ce qui change tout par rapport à
son malheureux et si souvent pénible compagnon.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 2 octobre 2016
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