mercredi 19 octobre 2016

672 Esquisse d'une approche de Dieu

Croyez-vous en Dieu ? Dieu existe. Dieu existe-t-il ? Dieu n'existe pas. Dieu n'existe plus. Dieu est mort. Dieu est une invention de l'homme, etc. Que de points de vue sur Dieu ! Mais est-ce que je crois en Dieu ? Non, je ne crois pas en Dieu. Dieu est pour moi une évidence.

Mais qu'entend-t-on par ce mot : Dieu ? Dieu, pour moi signifie qu'il existe un ordre général de l'Univers. Et cet ordre est admis y compris par des personnes qui déclarent ne pas croire en Dieu. Le philosophe chinois Lao Tseu a définit cet ordre général de l'Univers comme un courant universel dont nous faisons partie. Qu'il a baptisé le Tao. Parmi ceux qui croient en Dieu, certains lui accordent un visage très humain. Nous pourrions lui parler, lui demander des choses, etc. Certains critiques diront que c'est absurde et ridicule. Certes, mais si en 1800 j'avais annoncé à tous les grands savants de l'époque qu'un jour à Paris je pourrais parler à un petit objet. Et grâce à ça un habitant de Pékin se trouvant chez lui m'entendrait et me répondrait, et que je l'entendrais, on m'aurait traité de fantaisiste.

Alors, pourquoi ne pas imaginer que pourrait exister un Dieu aussi surprenant pour nous que pourrait l'être le téléphone pour les savants en 1800 ? J'avoue que si un tel Dieu très « humain » existe, je lui accorderais entre autres le sens de l'humour. Mais pourquoi a-t-on cherché si violemment à nier l'existence de Dieu ? En quoi celle-ci dérange-t-elle ? La question est politique. Il s'agit d'une lutte pour exercer le pouvoir sur les humains. A l'origine l'Église de France soutient la Monarchie. Quand la Monarchie est renversée, le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette de France assassinés, le nouveau pouvoir cherche à assermenter les ecclésiastiques. Puis à créer une religion de substitution : le culte de l'Être Suprême. Par la suite la lutte des antimonarchistes contre les royalistes se poursuit. A force de persécuter les religieux, on fini par persécuter la croyance elle-même. Pour arracher le peuple de l'influence de l'Église on cherche à l'arracher de la religion traditionnelle. Pour cela, on en promeut une autre : le Rationalisme matérialiste. Sa promotion est politique. Elle n'a rien à voir avec la philosophie. Le but recherché n'est pas « le triomphe de la Raison », mais la destruction du pouvoir temporel de l'Église alliée et soutien de la Monarchie et des monarchistes. On va vanter pour cela la vertu de la « Raison » et traiter les adeptes des vieilles religions de naïfs, débiles, imbéciles. Comme le dira par exemple « La Marseillaise anticléricale » de Léo Taxil : « N'ayons pitié que des hommes, que la foi transforme en crétins. »

Aujourd'hui la rivalité pour le pouvoir conduit à perpétuer ce très vieux conflit. Et puis aussi les camps en présence se sont habitués à exister. Pourquoi ne pas poursuivre la bagarre ? Dans l'affrontement et le conflit combien d'hommes se retrouvent ? Beaucoup d'hommes aiment la bagarre et l'affrontement. Ils y trouvent la satisfaction de s'affronter et chercher à vaincre leurs adversaires réels ou imaginaires. Ne trouvant pas leur équilibre dans l'amour, ils le recherchent dans la haine et la négation de l'autre. Ainsi on verra l'animosité s'emparer subitement de personnes généralement calmes, pondérées, pacifiques. Ce qui traduira un malaise de ces personnes avec elles-mêmes et non pas tellement une opposition d'idées ou d'intérêts. Au fond, combien de polémiques sont vides de sens ? Tout dernièrement, je voyais une amie passer en revue les défauts réels ou supposés des membres d'une famille proche d'elle. Mais au fond, en quoi ces défauts réels ou supposés la concernent ? En rien, qu'elle s'occupe de sa vie et laisse ces gens vivre comme ils l'entendent. Rien à faire. Elle se sent obligée d'instruire leur procès et prononcer un réquisitoire.

Quantité de polémiques entre croyants et incroyants sont du même ordre. Elles traduisent plus le mal être des personnes qui s'énervent ainsi que des motifs réels et justifiés de mécontentement. Qu'un homme déclare croire ou ne pas croire en Dieu m'intéresse moins que savoir comment il traite son prochain. Et si comme moi il s'aime lui-même et aime les autres humains.

Basile, philosophe naïf, 17 et 19 octobre 2016

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