Vers l'âge de 12, 13, 14
ans, la découverte et la mise en pratique régulière de la
masturbation masculine adulte joue un rôle sans égal dans la
formation de la personnalité et du comportement des garçons. Ils en
seront marqués, influencés pour le reste de leur vie.
Dans une enquête faite
auprès de très jeunes filles, je lisais il y a des années les
propos d'une gamine de 12 ans. Parlant de l'attitude des garçons à
l'égard de la sexualité, elle s'exclamait, écœurée : « à
partir de 12 ans, tous, ils ne pensent plus qu'à ça ! »
L'absence d'une précision
importante m'apparaît à présent étrange dans tous les discours
que j'ai lu à propos de « l'âge ingrat ». Je n'y ai
jamais vu mentionner l'apparition de la masturbation masculine adulte
et ensuite de la poursuite régulière de sa pratique.
D'une façon générale,
les textes que j'ai pu parcourir parlant de la sexualité, regorgent
très souvent de confusions abusives. On y traite la masturbation
tant féminine que masculine comme une même chose en deux variantes
différentes, alors qu'il s'agit de deux choses complètement
différentes. De même on évoque la masturbation enfantine et adulte
comme un même phénomène survenant à deux moments différents de
la vie. Alors qu'il s'agit, en tous cas pour les garçons, de deux
choses fondamentalement différentes. Le petit enfant s'explore, et
tous ne le font pas, se fait plaisir et n'insiste guère. L'adulte
masculin compense, fantasme, réagit à ses frustrations réelles ou
non et se drogue aux endorphines lors de son éjaculation vécue
comme un shoot de drogue. En général les écrits sur la sexualité
refusent de voir dans la masturbation intra-vaginale, intra-anale ou
intra-buccale ce qu'elle représente : une variété « technique »
de la masturbation manuelle. La toxicomanie éjaculatoire
endorphinienne et l'éducation reçue conduiront très souvent les
garçons à harceler les proies sexuelles – féminines ou
masculines, – qu'ils convoitent.
L'importance majeure
accordée à leur acte masturbationnel par les garçons influencera
l'ensemble de leur comportement. Ils vont très fréquemment
s'attacher à une chose, une activité, au delà du raisonnable.
Quand ils disposeront de cette chose, pourront pratiquer cette
activité, ils seront rassurés au delà du raisonnable. Partant de
leur démarche, ils se défieront du nouveau, lui préférant le
connu, l'habituel. Prenant leur relation au shoot endorphinien comme
modèle, ils vont pousser le désir de posséder à son paroxysme.
Posséder sera une substitution au shoot. En particulier posséder le
plus possible de ce produit « magique » : l'argent. Qui
donne l'impression de pouvoir tout acheter avec, y compris l'usage de
partenaires sexuels éventuels, à travers le marché de la
prostitution.
Quand une source
habituelle de shoots endorphiniens se rebiffera, le toxicomane
concerné deviendra comme fou. Il pourra de fureur en venir à tuer
celle ou celui qui le quitte. C'est le crime passionnel.
Plus pacifiquement, le
désir de posséder sexuellement pourra se reporter sur l'envie de
posséder une collection. Avatar de la masturbation, on verra
pratiquer par exemple la collection de timbres-poste !
Dans le domaine de la
politique la recherche du substitut au shoot endorphinien fera de
grands ravages. Il va s'agir là non seulement de s'enrichir avec des
valeurs matérielles, mais également d'acquérir le maximum de
« pouvoir » possible.
Il y a plus de dix ans,
un ami me disait qu'il connaissait quelqu'un d'important qui rêvait
de devenir Préfet de police de Paris. Je lui posais la question :
« mais pourquoi a-t-il cette ambition ? » La réponse fut
: « parce que c'est quelqu'un qui a beaucoup de pouvoir. »
Jusqu'où l'influence de la masturbation masculine adulte ne
vient-elle pas se loger !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 24 octobre 2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire