lundi 24 octobre 2016

675 Le formatage masturbationnel des garçons

Vers l'âge de 12, 13, 14 ans, la découverte et la mise en pratique régulière de la masturbation masculine adulte joue un rôle sans égal dans la formation de la personnalité et du comportement des garçons. Ils en seront marqués, influencés pour le reste de leur vie.

Dans une enquête faite auprès de très jeunes filles, je lisais il y a des années les propos d'une gamine de 12 ans. Parlant de l'attitude des garçons à l'égard de la sexualité, elle s'exclamait, écœurée : « à partir de 12 ans, tous, ils ne pensent plus qu'à ça ! »

L'absence d'une précision importante m'apparaît à présent étrange dans tous les discours que j'ai lu à propos de « l'âge ingrat ». Je n'y ai jamais vu mentionner l'apparition de la masturbation masculine adulte et ensuite de la poursuite régulière de sa pratique.

D'une façon générale, les textes que j'ai pu parcourir parlant de la sexualité, regorgent très souvent de confusions abusives. On y traite la masturbation tant féminine que masculine comme une même chose en deux variantes différentes, alors qu'il s'agit de deux choses complètement différentes. De même on évoque la masturbation enfantine et adulte comme un même phénomène survenant à deux moments différents de la vie. Alors qu'il s'agit, en tous cas pour les garçons, de deux choses fondamentalement différentes. Le petit enfant s'explore, et tous ne le font pas, se fait plaisir et n'insiste guère. L'adulte masculin compense, fantasme, réagit à ses frustrations réelles ou non et se drogue aux endorphines lors de son éjaculation vécue comme un shoot de drogue. En général les écrits sur la sexualité refusent de voir dans la masturbation intra-vaginale, intra-anale ou intra-buccale ce qu'elle représente : une variété « technique » de la masturbation manuelle. La toxicomanie éjaculatoire endorphinienne et l'éducation reçue conduiront très souvent les garçons à harceler les proies sexuelles – féminines ou masculines, – qu'ils convoitent.

L'importance majeure accordée à leur acte masturbationnel par les garçons influencera l'ensemble de leur comportement. Ils vont très fréquemment s'attacher à une chose, une activité, au delà du raisonnable. Quand ils disposeront de cette chose, pourront pratiquer cette activité, ils seront rassurés au delà du raisonnable. Partant de leur démarche, ils se défieront du nouveau, lui préférant le connu, l'habituel. Prenant leur relation au shoot endorphinien comme modèle, ils vont pousser le désir de posséder à son paroxysme. Posséder sera une substitution au shoot. En particulier posséder le plus possible de ce produit « magique » : l'argent. Qui donne l'impression de pouvoir tout acheter avec, y compris l'usage de partenaires sexuels éventuels, à travers le marché de la prostitution.

Quand une source habituelle de shoots endorphiniens se rebiffera, le toxicomane concerné deviendra comme fou. Il pourra de fureur en venir à tuer celle ou celui qui le quitte. C'est le crime passionnel.

Plus pacifiquement, le désir de posséder sexuellement pourra se reporter sur l'envie de posséder une collection. Avatar de la masturbation, on verra pratiquer par exemple la collection de timbres-poste !

Dans le domaine de la politique la recherche du substitut au shoot endorphinien fera de grands ravages. Il va s'agir là non seulement de s'enrichir avec des valeurs matérielles, mais également d'acquérir le maximum de « pouvoir » possible.

Il y a plus de dix ans, un ami me disait qu'il connaissait quelqu'un d'important qui rêvait de devenir Préfet de police de Paris. Je lui posais la question : « mais pourquoi a-t-il cette ambition ? » La réponse fut : « parce que c'est quelqu'un qui a beaucoup de pouvoir. » Jusqu'où l'influence de la masturbation masculine adulte ne vient-elle pas se loger !

Basile, philosophe naïf, Paris le 24 octobre 2016

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