Un certain nombre de
jeunes gens et jeunes filles vont plus ou moins se gaver de
pornographie et y feront leur « éducation sexuelle »
inapplicable, incohérente et fantasmatique. L'envie d'appliquer ses
« leçons » se traduira chez certaines jeunes filles
« correctes et bien élevées » par des comportements et
attitudes adoptés à l'occasion et extrêmement provocateurs
sexuellement. Cette manière de faire sera difficile à assumer.
Cette difficulté se traduira à l'occasion par un brusque
renoncement aux conséquences espérées. Ainsi, une jeune fille qui
m'avait laissé entrevoir son « origine du monde », via
son peignoir entrouvert intentionnellement, a le lendemain joué les
vierges effarouchées face à ma réponse apparemment positive donnée
à cette exhibition.
Ce qui prouve
l'artificialité du comportement de la porno girl est que quand il ne
lui est pas accordée les suites attendues à sa manière de faire la
porno girl le vit bien. Elle devrait se sentir frustrée si son
comportement exprimait vraiment ses besoins, désirs, intentions.
Elle cherche à adopter un comportement qui n'est pas le sien et est
rassurée quand rien n'arrive.
Quand j'observe une porno
girl qui m'a prise pour cible, ça m'amuse. Je n'y répond pas. Au
début le comportement des pornos girls me surprenaient. A présent
je ne suis plus du tout surpris. Je me dis : « tiens ! Voilà
une porno girl ! » et c'est tout.
Quelques exemples
récents. A un repas donné sur une table longue et grande une jeune
fille inconnue est assise assez loin de moi. Quand je la regarde, la
voilà qui, la bouche entrouverte, se passe vraiment lentement et
bien longuement la langue sur les lèvres, en faisant le tour à
trois reprises. Autre exemple : une grande jeune fille en minijupe
remonte la rue de la Gaîté à Paris. Je marche dans la même
direction, ce qui fait qu'elle pourrait s'imaginer que je la suit, ce
qui n'est pas le cas. Je la perd de vue et la retrouve dans le métro
sur le quai opposé, face à moi. Elle est assise et écarte
largement les jambes. Sa culotte est bien visible. Elle fait mine de
se prendre longuement avec son téléphone à bout de bras un selfi du visage.
Mais quand je monte dans la rame, je la regarde attentivement et
constate que face à son téléphone la jeune fille regarde
exactement à côté et dans ma direction. Un dernier cas beaucoup
plus récent : une jeune fille en minijupe est assise en face de moi
dans le métro. Je me dis « c'est une porno girl elle va
écarter les jambes. » Effectivement, et avec de très grandes
hésitations, c'est ce qu'elle finit par faire en prenant du temps.
A chaque fois, la porno
girl a ici une position de repli : « si je léchais mes lèvres,
c'est parce qu'elles étaient sèches », « si j'ai écarté
les jambes, c'était sans intentions particulières », etc. Des
fois c'est plus dur de trouver une position de repli. Mais, en
général, il y en a une. Ce n'était pas le cas pour la jeune fille
qui m'a donné un jour une vue directe de son origine du monde, via
un savant désordre de son lit et ses vêtements en faisant mine de
dormir. Aurais-je réagi dans le sens qu'elle paraissait souhaiter,
elle aurait eu peut-être du mal à nier ses intentions envers moi.
Le comportement de la porno girl peut lui attirer des ennuis. Mais
les hommes étant plutôt pusillanimes face à un comportement direct
de revendication sexuelle féminine, le risque reste limité.
Quoiqu'ils en disent, les hommes, surtout les machos, ont peur des
femmes qui paraissent ne pas avoir peur d'eux. S'ils ne leur est pas
donné de dominer, il est très fréquent qu'ils prennent
courageusement la fuite.
Le phénomène des pornos
girls est momentané et produit des circonstances. Il ne représente
pas un « progrès », mais une des expressions de l'état
du désordre général des mœurs humaines. Le phénomène des pornos
girls disparaîtra probablement dans le courant des proches années à
venir.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 16 octobre 2016
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