dimanche 9 octobre 2016

663 Une société stupide car opposée à l'amour

Notre société française et parisienne, et certainement beaucoup d'autres également, est organiquement stupide car opposée à l'amour. Prenons un exemple : j'aime une femme. C'est pratiquement impossible de le lui dire, pourquoi ? Parce que lui dire « je t'aime » ou « je te fais mille caresses » revient à dire grossièrement : « je te baise », « vivons ensemble que je puisse te baiser sans limites ». Or je n'ai absolument pas ce genre d'intentions imbéciles. Car ce sont des intentions imbéciles. Imbéciles car formalisées. « Alors tu es contre le sexe ? » demanderont certains imbéciles. « Non, pourquoi serais-je contre ? Mais pourquoi serais-je pour ? » Les imbéciles répondront : « parce que c'est la Nature ». Ils me font beaucoup rire, ces imbéciles qui s'éclairent à la lumière électrique, se lèvent l'hiver quand il fait encore nuit, réveillés par leur réveil-matin, mangent des aliments cuits et invoquent « la Nature » ! Elle a bon dos, la Nature, pour justifier leur connerie !

Mais pourquoi ces crétins, pour la plupart de sexe masculin et quelquefois aussi hélas de sexe féminin, veulent-ils absolument que si j'aime une femme, ce qui après tout me regarde, je doive absolument la foutre ?

Parce que la quasi totalité des hommes sont des drogués. Ils se droguent aux endorphines masturbationnelles, ce qui représente une addiction. Dès l'âge de 12, 13, 14 ans, les garçons découvrent leur masturbation adulte, c'est-à-dire comprenant l'éjaculation. Celle-ci est pour eux comme un shoot de drogue. Ils entreprennent alors de se branler régulièrement et même tous les jours, voire plusieurs fois par jour. Qu'on pense qu'en trente ans, un garçon, puis un homme qui se branle une fois par jour se sera branlé plus de 9000 fois ! Qu'on ne vienne pas me dire qu'il avait besoin de baiser plus de 9000 fois et a « compensé » avec ses dix doigts ! En fait, il use de la branlette comme d'un tranquillisant, une drogue. La plupart du temps un homme ne se branle pas pour compenser le manque d'un cul, mais pour poursuivre une addiction aux endorphines masturbationnelles masculines adultes, c'est-à-dire générée par la masturbation masculine adulte.

Mais voilà, son addiction a aussi des conséquences sur son appétit sexuel. Il va avoir faim tout le temps de baise et fera chier les nanas en les harcelant sexuellement. Suivant son degré d'éducation cet harcèlement prendra des formes plus ou moins vulgaires voire violentes. Il pourra aller jusqu'au viol, crime hélas courant dans notre société et dans tous les milieux sociaux.

Quand les hommes cherchent obsessionnellement l'acte sexuel sans même s'interroger sur la connerie de leur démarche et leur muflerie à l'égard de leurs « partenaires sexuels » éventuels, ils ne cherchent pas à « faire l'amour ». Ils cherchent à remplacer leurs dix doigts par un cul. La démarche est la même. Ils se branlent avec l'orifice anatomique d'un homme ou d'une femme au lieu de le faire avec la main.

Un vaste troupeau d'imbéciles s'imagine qu'éjaculer dans un ou une partenaire c'est forcément « faire l'amour » et « mieux que se branler », c'est faux. Tout dépend de ce qu'on a dans la tête à ce moment précis. Il ne suffit pas d'avoir le trou où enfoncer sa queue dedans et remuer ensuite pour pouvoir aboyer qu'on « fait l'amour » ! Pour faire l'amour, trois conditions doivent être réunies : que ce soit possible, qu'on en ait vraiment envie et que les conditions rencontrées soient satisfaisantes. Notamment que la personne avec qui on se trouve en ait également vraiment envie. Tout le reste c'est du pipeau.

J'ai eu quelques amantes dans ma vie. Je peux dire rétrospectivement que sauf peut-être une fois nous n'avons jamais fait l'amour. Nous avons de bonne foi fait les cons en cherchant à faire « comme tout le monde ». On est « ensemble », donc on baise parce que l'opération est techniquement possible et qu'on croit bien faire en la réalisant. Je ne recommencerais plus jamais ça. Quand bien-même serais-je amoureux de la plus belle et la plus gentille fille du monde, et si ça se trouve je la connais déjà, je ne baiserais jamais avec elle. Ou bien un jour on fera effectivement l'amour, ou bien on se fera des câlins et c'est tout. Je ne ferais plus jamais « comme tout le monde », c'est-à-dire comme hélas énormément de personnes y compris très sympathiques qui m'entourent.

J'ai été dernièrement effrayé et ahuri de constater que diverses personnes des plus sympathiques, hommes ou femmes, pensaient que si un homme et une femme se plaisent ils doivent nécessairement s'accoupler de multiples fois et au plus vite ! Je revendique le droit et la possibilité de ne faire l'amour que si j'en éprouve une envie authentique et non parce que je suis assez con pour vouloir « faire comme tout le monde ». C'est-à-dire baiser quand je n'en ai pas vraiment envie mais que « c'est possible ». Je ne me branle à présent ni avec ma main ni avec le corps de quelqu'un.

Quand j'en parle, je remarque que certains ont les oreilles qui se bouchent. Je remets trop leur « confort » en question. Ils veulent voir en moi un moine qui prêche l'abstinence sexuelle ! Pour un peu on va me déclarer être un saint homme, sorte d'ermite parisien vivant dans la chasteté. Quelle chasteté ? Dire qu'on refuse de manger sans avoir faim ou en risquant d'attraper une indigestion est-ce refuser en général de manger ? Non.

Complément de la toxicomanie masturbationnelle masculine adulte existe l'abominable concept de « préliminaires sexuels ». Si je caresse, embrasse, câline de tout un tas de façons quelqu'un, c'est forcément qu'à un moment-donné il faudra mettre le truc dans le machin. D'ailleurs si je bande, ça veut dire que c'est à l'ordre du jour. Et si je ne bande pas, vite à mon secours cialis et viagra ! Donc je devrais obéir à ma queue ou à ce qu'elle est sensée devoir faire et aussi à la disposition réciproque éventuelle du sexe de la personne que je câline. Là, la culture humaine atteint un des points culminants de la connerie, et pourquoi ?

Parce que l'homme bande et la femme mouille pour plein de raisons et pas seulement parce qu'il ou elle a envie de s'accoupler. Quand un nouveau-né ou un garçonnet bande, personne dira qu'il a envie de baiser. C'est évident. Mais allez l'expliquer à un jeune homme de quinze ans ou plus ! Surtout que son appétit sexuelle est détraquée par la masturbation et la calamiteuse culture régnante dans le domaine du sexe, renforcée par le torrent de poison pornographique déversé par Internet.

Certains crétins diront « ce n'est pas bien grave », « ça ne peut pas faire de mal », « du moment que les personnes concernées qui baisent ensemble sont consentantes, où est le problème ? » Le problème est aussi qu'ayant suivi une démarche sexuelle imbécile et irresponsables des dizaines de milliers de personnes se retrouvent chaque année à mourir par suicides ou aller fréquenter les services psychiatriques des hôpitaux. J'ai longtemps fréquenté une amie qui s'y retrouvait hospitalisée. Il fallait voir parmi celles qui étaient hospitalisées avec elle la quantité de personnes qui aboutissait dans cet endroit suite à des malheurs engendrés par des problèmes dits sentimentaux ! Sans compter aussi par ailleurs les comportements générés par l'insatisfaction sexuelle inévitable chez les mâles. On est insatisfait, alors on picole, on roule très vite sur la route. Un moniteur d'auto-école m'a appris un jour que l'écrasante majorité des accidents graves sur la route est l'œuvre des garçons et pas des filles. La sexualité tue aussi sur la route.

Donc la démarche imbécile des garçons dans le domaine sexuel n'est pas bien grave, mis à part qu'elle provoque la mort violente ou l'infirmité de dizaines de milliers de personnes par an.

Pour compenser l'absence de satisfaction sexuelle les hommes chercheront des compensations : la richesse, le pouvoir, la violence. Il n'y a pas de grandes conquérantes, mais des grands conquérants avides du plus grand pouvoir possible à défaut de leur satisfaction sexuelle qui est impossible. On connait le résultat : des dizaines de millions de morts violentes et des destructions innombrables pour satisfaire leur vanité. Les grands conquérants eux aussi se branlent au sens littéral du terme, voyez les résultats !

Et les grands financiers qui ne rêvent que d'une fortune la plus grande possible ! Voyez aujourd'hui l'océan de pauvres qui grandit cependant que se rétrécit la poignée de multimilliardaires qui possèdent trop d'argent qui ne leur sert à rien d'autre qu'à satisfaire leur puérile vanité. Il y a quelques mois 62 crétins possédaient autant que la moitié la plus pauvre de l'Humanité. Et ça ne va pas en s'arrangeant, bien au contraire.

Un des plus grand fléaux de notre société française et parisienne et certainement aussi bien au delà, c'est la banalisation de l'acte sexuel. En fait cet acte est tout sauf anodin. J'ai mis une cinquantaine d'années pour comprendre qu'on ne devait le pratiquer qu'à la condition expresse et impérative et pas forcément suffisante d'en éprouver un désir réel et authentique. Et que si ce n'était pas le cas, il était absolument à éviter. Car la pratique de l'acte sexuel sans désir réel et véritable détruit la relation avec l'autre. Et un beau jour, sans raison visible, c'est la rupture.

Qu'en dit notre belle société embrouilleuse ? Baisez, baisez, baisez ! Le plus vite possible, le plus possible, avec le plus de partenaires possible, y compris en partouzes, et si la fille est jolie il faut absolument lui sauter dessus ! La pornographie prêche en ce sens.

Vous voulez être malheureux en amour ? Faites comme vous dit de faire la pornographie, vous verrez le résultat.

Une conséquence de la toxicomanie masturbationnelle masculine adulte est la volonté de dominer l'autre, le posséder. Parce qu'il devient pour le toxicomane mâle de facto sa dose de drogue. Et un toxicomane tient à sa dose de drogue plus que tout au monde. Sa dose de drogue se défile ? Il va y compris la tuer, tellement il sera malheureux devant la perspective de ne plus pouvoir se shooter. L'origine des crimes passionnels est là. Encore une occasion de faire des milliers de victimes par an.

Certaines femmes qui aiment les femmes calquent leur comportement sur le comportement imbécile et dominateur de nombre d'hommes. J'observais il y a quelques jours un couple de lesbiennes dans le métro parisien. Qu'elles soient lesbiennes m'est parfaitement indifférent. C'est leur vie, ça ne me concerne nullement. Ce qu'en revanche je n'aime pas du tout c'est remarquer dans un tel couple le comportement dominateur de l'une des partenaire sur l'autre. Ce qui était effectivement le cas. Une des deux filles en question était aussi stupide et indélicate avec sa copine que beaucoup d'hommes le sont avec des femmes ou des hommes.

Le grand perdant face à la connerie humaine régnante dans le domaine dit « du sexe », est bien sûr l'amour. Combien de fois craignons-nous de « tomber amoureux » par crainte de souffrir ? Qui n'a pas poussé un jour un soupir de soulagement en voyant la promesse d'une belle « histoire d'amour » s'évanouir ? En se disant : « si ça se trouve j'aurais été une fois de plus horriblement malheureux ? » Combien d'hommes ou de femmes finissent tant bien que mal par se satisfaire d'une solitude sentimentale plus ou moins inconfortable par crainte de souffrir plus ? L'amour est pour combien de personnes synonyme de souffrance et déception ? Et si, au lieu d'incriminer l'autre, le « pas de chance », la dureté du, monde, on passait au crible de la critique d'abord notre comportement à nous et les beaux discours de la culture régnante qui nous envoient régulièrement dans le mur ? Pourquoi un chat ou un chien est plus facilement câliné, caressé par les humains, qu'un humain par un autre humain ? Cette situation absurde doit cesser. C'est à nous d'abord de nous appliquer à la changer en modifiant notre manière d'être. Nous pouvons agir, réagir, comprendre et penser autrement pour mieux aimer. C'est possible. La route est droite et paraît tortueuse, l'horizon inquiétant alors qu'il est rassurant. Débarrassons-nous de notre connerie et allons-y hardiment !

Basile, philosophe naïf, Paris le 9 octobre 2016

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