Notre société française
et parisienne, et certainement beaucoup d'autres également, est
organiquement stupide car opposée à l'amour. Prenons un exemple :
j'aime une femme. C'est pratiquement impossible de le lui dire,
pourquoi ? Parce que lui dire « je t'aime » ou « je
te fais mille caresses » revient à dire grossièrement : « je
te baise », « vivons ensemble que je puisse te baiser
sans limites ». Or je n'ai absolument pas ce genre d'intentions
imbéciles. Car ce sont des intentions imbéciles. Imbéciles car
formalisées. « Alors tu es contre le sexe ? »
demanderont certains imbéciles. « Non, pourquoi serais-je
contre ? Mais pourquoi serais-je pour ? » Les imbéciles
répondront : « parce que c'est la Nature ». Ils me font
beaucoup rire, ces imbéciles qui s'éclairent à la lumière
électrique, se lèvent l'hiver quand il fait encore nuit, réveillés
par leur réveil-matin, mangent des aliments cuits et invoquent « la
Nature » ! Elle a bon dos, la Nature, pour justifier leur
connerie !
Mais pourquoi ces
crétins, pour la plupart de sexe masculin et quelquefois aussi hélas
de sexe féminin, veulent-ils absolument que si j'aime une femme, ce
qui après tout me regarde, je doive absolument la foutre ?
Parce que la quasi
totalité des hommes sont des drogués. Ils se droguent aux
endorphines masturbationnelles, ce qui représente une addiction. Dès
l'âge de 12, 13, 14 ans, les garçons découvrent leur masturbation
adulte, c'est-à-dire comprenant l'éjaculation. Celle-ci est
pour eux comme un shoot de drogue. Ils entreprennent alors de se
branler régulièrement et même tous les jours, voire plusieurs fois
par jour. Qu'on pense qu'en trente ans, un garçon, puis un homme qui
se branle une fois par jour se sera branlé plus de 9000 fois ! Qu'on
ne vienne pas me dire qu'il avait besoin de baiser plus de 9000 fois
et a « compensé » avec ses dix doigts ! En fait, il use
de la branlette comme d'un tranquillisant, une drogue. La plupart du
temps un homme ne se branle pas pour compenser le manque d'un cul,
mais pour poursuivre une addiction aux endorphines masturbationnelles
masculines adultes, c'est-à-dire générée par la masturbation
masculine adulte.
Mais voilà, son
addiction a aussi des conséquences sur son appétit sexuel. Il va
avoir faim tout le temps de baise et fera chier les nanas en les
harcelant sexuellement. Suivant son degré d'éducation cet
harcèlement prendra des formes plus ou moins vulgaires voire
violentes. Il pourra aller jusqu'au viol, crime hélas courant dans
notre société et dans tous les milieux sociaux.
Quand les hommes
cherchent obsessionnellement l'acte sexuel sans même s'interroger
sur la connerie de leur démarche et leur muflerie à l'égard de
leurs « partenaires sexuels » éventuels, ils ne
cherchent pas à « faire l'amour ». Ils cherchent à
remplacer leurs dix doigts par un cul. La démarche est la même. Ils
se branlent avec l'orifice anatomique d'un homme ou d'une femme au
lieu de le faire avec la main.
Un vaste troupeau
d'imbéciles s'imagine qu'éjaculer dans un ou une partenaire c'est
forcément « faire l'amour » et « mieux que se
branler », c'est faux. Tout dépend de ce qu'on a dans la tête
à ce moment précis. Il ne suffit pas d'avoir le trou où enfoncer
sa queue dedans et remuer ensuite pour pouvoir aboyer qu'on « fait
l'amour » ! Pour faire l'amour, trois conditions doivent être
réunies : que ce soit possible, qu'on en ait vraiment envie et que
les conditions rencontrées soient satisfaisantes. Notamment que la
personne avec qui on se trouve en ait également vraiment envie. Tout
le reste c'est du pipeau.
J'ai eu quelques amantes
dans ma vie. Je peux dire rétrospectivement que sauf peut-être une
fois nous n'avons jamais fait l'amour. Nous avons de bonne foi fait
les cons en cherchant à faire « comme tout le monde ».
On est « ensemble », donc on baise parce que l'opération
est techniquement possible et qu'on croit bien faire en la réalisant.
Je ne recommencerais plus jamais ça. Quand bien-même serais-je
amoureux de la plus belle et la plus gentille fille du monde, et si
ça se trouve je la connais déjà, je ne baiserais jamais avec elle.
Ou bien un jour on fera effectivement l'amour, ou bien on se fera des
câlins et c'est tout. Je ne ferais plus jamais « comme tout le
monde », c'est-à-dire comme hélas énormément de personnes y
compris très sympathiques qui m'entourent.
J'ai été dernièrement
effrayé et ahuri de constater que diverses personnes des plus
sympathiques, hommes ou femmes, pensaient que si un homme et une
femme se plaisent ils doivent nécessairement s'accoupler de
multiples fois et au plus vite ! Je revendique le droit et la
possibilité de ne faire l'amour que si j'en éprouve une envie
authentique et non parce que je suis assez con pour vouloir « faire
comme tout le monde ». C'est-à-dire baiser quand je n'en ai
pas vraiment envie mais que « c'est possible ». Je ne me
branle à présent ni avec ma main ni avec le corps de quelqu'un.
Quand j'en parle, je
remarque que certains ont les oreilles qui se bouchent. Je remets
trop leur « confort » en question. Ils veulent voir en
moi un moine qui prêche l'abstinence sexuelle ! Pour un peu on va me
déclarer être un saint homme, sorte d'ermite parisien vivant dans
la chasteté. Quelle chasteté ? Dire qu'on refuse de manger sans
avoir faim ou en risquant d'attraper une indigestion est-ce refuser
en général de manger ? Non.
Complément de la
toxicomanie masturbationnelle masculine adulte existe l'abominable
concept de « préliminaires sexuels ». Si je caresse,
embrasse, câline de tout un tas de façons quelqu'un, c'est
forcément qu'à un moment-donné il faudra mettre le truc dans le
machin. D'ailleurs si je bande, ça veut dire que c'est à l'ordre du
jour. Et si je ne bande pas, vite à mon secours cialis et viagra !
Donc je devrais obéir à ma queue ou à ce qu'elle est sensée
devoir faire et aussi à la disposition réciproque éventuelle du
sexe de la personne que je câline. Là, la culture humaine atteint
un des points culminants de la connerie, et pourquoi ?
Parce que l'homme
bande et la femme mouille pour plein de raisons et pas seulement
parce qu'il ou elle a envie de s'accoupler. Quand un nouveau-né
ou un garçonnet bande, personne dira qu'il a envie de baiser. C'est
évident. Mais allez l'expliquer à un jeune homme de quinze ans ou
plus ! Surtout que son appétit sexuelle est détraquée par la
masturbation et la calamiteuse culture régnante dans le domaine du
sexe, renforcée par le torrent de poison pornographique déversé
par Internet.
Certains crétins diront
« ce n'est pas bien grave », « ça ne peut pas
faire de mal », « du moment que les personnes concernées
qui baisent ensemble sont consentantes, où est le problème ? »
Le problème est aussi qu'ayant suivi une démarche sexuelle imbécile
et irresponsables des dizaines de milliers de personnes se retrouvent
chaque année à mourir par suicides ou aller fréquenter les
services psychiatriques des hôpitaux. J'ai longtemps fréquenté une
amie qui s'y retrouvait hospitalisée. Il fallait voir parmi celles
qui étaient hospitalisées avec elle la quantité de personnes qui
aboutissait dans cet endroit suite à des malheurs engendrés par des
problèmes dits sentimentaux ! Sans compter aussi par ailleurs les
comportements générés par l'insatisfaction sexuelle inévitable
chez les mâles. On est insatisfait, alors on picole, on roule très
vite sur la route. Un moniteur d'auto-école m'a appris un jour que
l'écrasante majorité des accidents graves sur la route est l'œuvre
des garçons et pas des filles. La sexualité tue aussi sur la route.
Donc la démarche
imbécile des garçons dans le domaine sexuel n'est pas bien grave,
mis à part qu'elle provoque la mort violente ou l'infirmité de
dizaines de milliers de personnes par an.
Pour compenser l'absence
de satisfaction sexuelle les hommes chercheront des compensations :
la richesse, le pouvoir, la violence. Il n'y a pas de grandes
conquérantes, mais des grands conquérants avides du plus grand
pouvoir possible à défaut de leur satisfaction sexuelle qui est
impossible. On connait le résultat : des dizaines de millions de
morts violentes et des destructions innombrables pour satisfaire leur
vanité. Les grands conquérants eux aussi se branlent au sens
littéral du terme, voyez les résultats !
Et les grands financiers
qui ne rêvent que d'une fortune la plus grande possible ! Voyez
aujourd'hui l'océan de pauvres qui grandit cependant que se rétrécit
la poignée de multimilliardaires qui possèdent trop d'argent qui ne
leur sert à rien d'autre qu'à satisfaire leur puérile vanité. Il
y a quelques mois 62 crétins possédaient autant que la moitié la
plus pauvre de l'Humanité. Et ça ne va pas en s'arrangeant, bien au
contraire.
Un des plus grand fléaux
de notre société française et parisienne et certainement aussi
bien au delà, c'est la banalisation de l'acte sexuel. En fait cet
acte est tout sauf anodin. J'ai mis une cinquantaine d'années pour
comprendre qu'on ne devait le pratiquer qu'à la condition expresse
et impérative et pas forcément suffisante d'en éprouver un désir
réel et authentique. Et que si ce n'était pas le cas, il était
absolument à éviter. Car la pratique de l'acte sexuel sans désir
réel et véritable détruit la relation avec l'autre. Et un beau
jour, sans raison visible, c'est la rupture.
Qu'en dit notre belle
société embrouilleuse ? Baisez, baisez, baisez ! Le plus vite
possible, le plus possible, avec le plus de partenaires possible, y
compris en partouzes, et si la fille est jolie il faut absolument lui
sauter dessus ! La pornographie prêche en ce sens.
Vous voulez être
malheureux en amour ? Faites comme vous dit de faire la pornographie,
vous verrez le résultat.
Une conséquence de la
toxicomanie masturbationnelle masculine adulte est la volonté de
dominer l'autre, le posséder. Parce qu'il devient pour le toxicomane
mâle de facto sa dose de drogue. Et un toxicomane tient à sa dose
de drogue plus que tout au monde. Sa dose de drogue se défile ? Il
va y compris la tuer, tellement il sera malheureux devant la
perspective de ne plus pouvoir se shooter. L'origine des crimes
passionnels est là. Encore une occasion de faire des milliers de
victimes par an.
Certaines femmes qui
aiment les femmes calquent leur comportement sur le comportement
imbécile et dominateur de nombre d'hommes. J'observais il y a
quelques jours un couple de lesbiennes dans le métro parisien. Qu'elles
soient lesbiennes m'est parfaitement indifférent. C'est leur vie, ça
ne me concerne nullement. Ce qu'en revanche je n'aime pas du tout
c'est remarquer dans un tel couple le comportement dominateur de
l'une des partenaire sur l'autre. Ce qui était effectivement le cas.
Une des deux filles en question était aussi stupide et indélicate
avec sa copine que beaucoup d'hommes le sont avec des femmes ou des
hommes.
Le grand perdant face à
la connerie humaine régnante dans le domaine dit « du sexe »,
est bien sûr l'amour. Combien de fois craignons-nous de « tomber
amoureux » par crainte de souffrir ? Qui n'a pas poussé un
jour un soupir de soulagement en voyant la promesse d'une belle
« histoire d'amour » s'évanouir ? En se disant : « si
ça se trouve j'aurais été une fois de plus horriblement malheureux
? » Combien d'hommes ou de femmes finissent tant bien que mal
par se satisfaire d'une solitude sentimentale plus ou moins
inconfortable par crainte de souffrir plus ? L'amour est pour combien
de personnes synonyme de souffrance et déception ? Et si, au lieu
d'incriminer l'autre, le « pas de chance », la dureté
du, monde, on passait au crible de la critique d'abord notre
comportement à nous et les beaux discours de la culture régnante
qui nous envoient régulièrement dans le mur ? Pourquoi un chat ou
un chien est plus facilement câliné, caressé par les humains,
qu'un humain par un autre humain ? Cette situation absurde doit
cesser. C'est à nous d'abord de nous appliquer à la changer en
modifiant notre manière d'être. Nous pouvons agir, réagir,
comprendre et penser autrement pour mieux aimer. C'est possible. La
route est droite et paraît tortueuse, l'horizon inquiétant alors
qu'il est rassurant. Débarrassons-nous de notre connerie et allons-y
hardiment !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 9 octobre 2016
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