Les problèmes
instincto-culturels sont le produit de la contradiction entre
l'instinct en nous et la culture dans laquelle nous baignons et qui
vient le contrarier. En voici un exemple : deux jeunes filles sont au
contact d'un homme qu'elles apprécient.
Leur instinct porte ces
jeunes filles à souhaiter les contacts propres aux singes que nous
sommes à la base. Elles voudraient partager une nudité commune,
échanger de très douces caresses, des « gratinari »
griffures légères et douces, mordillements, léchages, dormir nues
avec cet homme, qu'il leurs caressent les seins et d'autres endroits
sensibles comme leur orifice vaginal. Mais tout ceci est impossible.
Pourquoi ? En raison de la culture. Celle-ci prétend que rien qu'une
faible partie de ces échanges tactiles implique obligatoirement et
nécessairement l'acte sexuel. Quand bien-même elles
n 'éprouveraient pas le désir d'entreprendre celui-ci. Mais la
culture prétend que « de toutes façons » ces gestes
conduisent, doivent conduire forcément à l'accouplement. Ce qui est
en fait parfaitement faux et rigoureusement idiot. Et, même si ces
jeunes filles peuvent appréhender toutes ces caresses sans faire
l'acte sexuel, la culture régnante leur hurle dans les oreilles que,
de toutes façons l'homme, lui, dans ce cas voudra absolument
faire l'amour. Cette prétention totalement stupide est effectivement
partagée par la plupart des hommes. Qui se révèlent ainsi
parfaitement odieux et con.
En l'occurrence ici, fait
rare, l'homme voit clair. Car cette situation est une situation que
j'ai vécu. Je savais parfaitement bien qu'échanger éventuellement
un Niagara de caresses n'impliquait absolument pas l'obligation de
s'accoupler. Seul un désir effectif et réciproque pouvant
éventuellement y conduire. Désir qui est plutôt rare. La plupart
du temps les humains s'accouplent en dépit du bon sens. Croyant que
si c'est possible techniquement et intellectuellement sympathique
c'est une chose qu'il faut faire. Alors que l'essentiel fait défaut
: un désir effectif et réciproque. Car une simple érection par
elle-même ne signifie rien. Sauf que le membre est en bonne santé.
Deux soirs ces deux
jeunes filles me promirent de venir me voir et ne vinrent pas. Je n'en
ressenti ni impatience ni irritation. Sachant très bien que la
situation est très difficile à vivre pour elles. Comment traduire
dans la vie un désir de caresses que la société a abusivement
assimilé au désir d'accouplement ? La situation devient peu clair,
difficile à gérer, à maitriser. Alors, ces jeunes filles font du
sur place. Jouent le jeu de la séduction. Et l'interrompent. Ne
savent que faire. Au fond d'elles-mêmes elles désirent la paix des
caresses. Et se retrouvent victimes d'un ultimatisme sexuel abusif et
culturel. Qui est le fondement-même de la guerre des sexes.
Comment peut-on répondre
à cette situation ? D'abord par la patience. Il n'est évident pour
personne de détricoter la « culture » dont elle a été
victime. Il faut du temps.
Ensuite, observer et
voir. Il peut n'y avoir rien à faire. Comme il peut arriver que
soudain quelque chose se révèle à faire de façon inattendue. Un
jour que je caressais le bras d'une de ces jeunes filles elle me dit
quelque chose que je ne saisi pas, tant c'était dit tout bas,
hésitant et peu articulé. Mais où je distinguais parfaitement le
mot sein. Et voilà que, continuant mes caresses juste sur ses bras,
l'un puis l'autre, je vois la jeune fille faire des mouvements
complexes du torse afin qu'au passage mon bras vienne effleurer le
bout de ses seins. Tout ceci sans dire un mot. Je n'en revenais pas.
Alors que ma timidité est immense, je me retrouvais caressant les
seins de cette jeune fille. Qui ensuite n'a rien fait de plus. Et
évité qu'il se passe encore autre chose du même genre. En tous cas
ne l'a pas recherché. Le singe, l'instinct en elle, s'était
brièvement, vigoureusement, soudainement et momentanément
manifesté. De tels moments arrivent quand le carcan culturel saute
face à la pression instinctive qui le déborde. Puis, c'est souvent
le retour à la case départ. « Un moment d'égarement »
comme diraient certains. Alors qu'il s'agit en fait d'un moment de
lucidité.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 17 juillet 2015
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire