Les hommes sont réputés
plus portés sur « la chose » que les femmes... Est-ce
vrai et si oui, comment et pourquoi ?
Un élément paraît
indiquer déjà une piste. Contrairement à la femme, qui dispose de
quatre membres, l'homme en a cinq. Le cinquième, traditionnellement
et très souvent il en fait tout un monde. Ce serait sa fierté, sa
force, son courage, son identité. Sous-entendu, entre autres, que la
femme, par définition, serait faible et peureuse et l'homme fort et
courageux. Car : « il a des couilles », ou plus
simplement dit et sous-entendu : « il en a ».
Cette prétention est
risible. Situer sa force et son courage dans ces deux petites boules
flasques et fragiles... magnifiées, semble-t-il, uniquement parce
que les hommes en ont et les femmes pas.
A l'origine, dans les
temps les plus anciens de l'Humanité, les humains vivaient nus en
permanence. Aujourd'hui, à Paris, par exemple, l'homme est en
permanence habillé. Même quand il fait très chaud et que le port
de vêtements est inutile, malsain et désagréable.
Cet état habillé en
permanence n'est pas sans conséquences pour sa conscience. Le fait
de dérober à sa vue sa nudité et celle des autres crée un besoin
artificiel de voir ce qui était fait pour être vu et est à présent
caché. Le plaisir ou le dégoût éventuel ressenti à cette vue est
qualifié de « sexuel », ce qui est une extension
culturelle boursouflée et abusive du concept du « sexuel »
déjà largement indéfini.
De plus, le vêtement qui
enserre son cinquième membre, non seulement l'isole de la vue, mais
le comprime et frotte en permanence, chose qui arrive singulièrement
au moment de l'acte sexuel. L'isolement du membre par les vêtements
conduit également à priver celui-ci du contact naturel avec les
cuisses. Ce qui fait qu'une fois nu, la présence de cet organe sera
augmenté par la sensation inhabituelle de ce contact. Loin de faire
disparaître de la conscience masculine le membre en le dissimulant
quasi systématiquement, le vêtement en exaltera finalement la
présence cachée.
Les diverses réactions
génitales causées par de multiples raisons seront systématiquement
et très abusivement qualifiées de « sexuelles »,
c'est-à-dire en lien et en direction de l'acte sexuel.
Singulièrement une confusion extrême régnera autour de deux
phénomènes : l'érection et l'émission des secrétions des
glandes de Cowper. Quantités de motifs conduisent l'homme à
érectionner, verbe qui, remarquons-le, est ici un néologisme, tout
comme cowperiser, c'est-à-dire émettre une substance lubrifiante et
gluante à partir du pénis. Or, le discours régnant est orienté
dans le sens que ces deux réactions, et leurs équivalents féminins,
seraient nécessairement un appel au coït.
Ainsi, par exemple, les secrétions des glandes de Cowper sont baptisées : liquide « pré-coïtal ». Pire, les gestes de tendresses entre individus sont baptisés « préliminaires ». Sous-entendu qu'ils doivent nécessairement mener à l'acte sexuel ! On nage ici dans le plus parfait délire imbécile et coïtolâtre... Tout doit soi-disant conduire à la recherche frénétique de l'accouplement, consacré par certains crétins « la plus belle manière de communiquer ».
Ainsi, par exemple, les secrétions des glandes de Cowper sont baptisées : liquide « pré-coïtal ». Pire, les gestes de tendresses entre individus sont baptisés « préliminaires ». Sous-entendu qu'ils doivent nécessairement mener à l'acte sexuel ! On nage ici dans le plus parfait délire imbécile et coïtolâtre... Tout doit soi-disant conduire à la recherche frénétique de l'accouplement, consacré par certains crétins « la plus belle manière de communiquer ».
En fait, il existe une
tonne de contacts - y compris tendres, - et de réactions - y compris
génitales, - qui n'ont rien à voir avec l'acte sexuel. L'indigence
mécanique de la plupart des vidéos pornographiques en témoignent.
Ces mises en scène de la mythologie sexuelle machiste par des
« acteurs » suivant un plan d'action produit d'une
motivation financière brillent par leur misérabilisme. Si on
considère la plupart de ces scénarios mécaniques pour ce qu'ils
sont, en s'interrogeant sur les motivations visibles des « acteurs »,
on fini par ne plus trouver du tout excitantes ces productions.
Mais quel regard objectif
peut avoir un individu de sexe masculin qui, habillé la plupart du
temps, se retrouve en permanence branlé par ses vêtements ? Le
trouble relationnel trouve là aussi sa source. Plus l'erreur totale
d'interprétation des réactions génitales et la mythologie qui
entoure l'acte sexuel.
Suivre la mythologie
sexuelle machiste régnante conduit l'homme à une sorte de surdité
et cécité volontaire vis-à-vis des femmes. Comprendre la femme
serait soi-disant une chose impossible... mais si, pour la
comprendre, l'homme commençait par écouter ce qu'elle dit, regarder
ce qu'elle exprime ?
L'homme, à force de ne
regarder que son zizi et harceler la femme en la ravalant au rang de
morceau de viande sexuel conduit celle-ci à la crainte et la peur
permanente. Une femme, par exemple, ne pourra jamais dire à un homme
qu'elle aime son « physique » sans craindre de le voir
affecter le comportement d'un obsédé sexuel la bave aux lèvres.
Alors... elle se tait.
Combien d'hommes et de
femmes souffrent de ne pas entendre de compliments sincères,
appréciations positives émanant de l'autre sexe ? Mais, le terrain
est miné. On n'ose pas s'y aventurer. Vous vous voyez dire à une
femme inconnue : « j'aime vos fesses ? » C'est vulgaire.
Pourquoi ? Parce que le discours régnant prétend tout subordonner
ou presque dans les relations inter-humaines en tous cas homme-femme
à l'acte sexuel. Cet acte devient alors aussi encombrant qu'un âne
qu'on aurait installé au milieu d'un salon, ou un chimpanzé qu'on
aurait placé au milieu de la table d'une salle à manger. Un âne ou
un chimpanzé n'ont rien en soi de répréhensible. Mais ce n'est pas
là leur place.
L'obsession sexuelle
commence tôt dans la vie. A un âge où l'acte sexuel n'est
physiologiquement pas à l'ordre du jour, la « pudeur »
sensée protéger, conduit à la curiosité malsaine. Une chose
cachée est forcément mauvaise. Mais, réservée aux « adultes »
elle suscite la curiosité de ceux qui ne le sont pas encore. Et
Internet est là pour fournir des images vulgaires bien avant
l'âge « adulte ». Et le frottement et la compression du
pénis par les vêtements commencent très tôt dans la vie.
Le conditionnement sexuel
et les discours sur le sexe sont omniprésents de façon directe ou
indirecte dans la société où nous vivons. S'affranchir des
aberrations de comportements et pensées qu'ils engendrent est
indispensable pour retrouver son authenticité et sa liberté. Il
appartient à chacun de faire son chemin lui-même. On ne sort pas
d'un conditionnement par l'écoute d'un discours, si juste soit-il,
mais par un cheminement de vie personnel. Sinon, il suffirait
d'écrire sur un morceau de papier « soyez bon ». Le
faire lire à tous. Et le tour serait joué et tous les problèmes
relationnels réglés. Ce n'est pas si simple.
La philosophie est un
processus vivant. On ne saurait simplement donner des réponses aux
grandes questions, mais seulement des éléments pour aider la
réflexion éventuelle. Tous les efforts doivent d'abord venir de
nous-même. Ils sont longs, pénibles, douloureux, comportent
avancées et reculs. Mais, sans eux point de progrès. La sagesse
amène la paix et ouvre des portes inconnues révélant des richesses
insoupçonnées.
La vérité est bien
cachée, à l'intérieur de nous-mêmes. Comprendre l'univers, c'est
comprendre l'univers qui est en nous. Certains diront : « ce
n'est pas l'univers, mais Dieu qu'il faut comprendre ». Mais,
si on est d'accord avec ce mode de voir le monde, Dieu aussi est en
nous. Donc on en revient au même. Comprendre le monde c'est se
comprendre soi-même. Les autres nous servent de miroirs, plus ou
moins compréhensibles. La vie n'est pas donnée. Elle est à trouver
et en vaut la peine... Cherchez ! Cherchez... Bonnes recherches à
tous ceux qui voudront bien chercher !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 30 avril 2015
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