En amour, l'homme cherche
bien souvent à « posséder » la femme. Le vocabulaire
lui-même l'atteste : baiser se dit : « prendre une femme »,
« posséder une femme ». On ne possède en fait rien.
Mais, on cherche bien à posséder, contrôler... ce qu'il n'est pas
possible de posséder, contrôler. Alors, la folie arrive. La
violence se fait jour. On persécute, terrorise, tue « l'infidèle ».
Vouloir posséder l'autre, qui,
par définition, n'est pas possédable, rend fou. On veut posséder
l'impossédable. Comme il est impossible d'y arriver, on cherche
alors une compensation. On va posséder autre chose. Quoi, par
exemple ? Et bien, le pouvoir.
Un homme, jadis, voulu
posséder toutes les terres existantes. Croyant les avoir conquises,
il pleura de ne plus avoir rien à conquérir. Il s'appelait
Alexandre de Macédoine. Et, pour satisfaire sa folie fit périr des milliers
d'humains et brula les grandes villes de Thèbes et Persépolis.
La délirante soif de
possession de l'autre conduit à commettre des crimes en quantité
infinie. Prenons, par exemple, les responsables politiques européens
actuels. Ils veulent un pouvoir plus grand que tout ce qu'ils ont
connu dans leur vie. Ils rêvent d'un empire européen. Tous les
empires coutent extrêmement chers, ruinent une quantité innombrable
de gens, ne servent à rien de bien et finissent tous par
s'effondrer... Qu'importe ! Les fous européens veulent leur empire.
La richesse... les
milliards d'euros en caisses. Pour quoi faire ? Pour rien, pour
posséder. Quitte à faire mourir de faim ou de maladies des millions
de gens et jouer avec le risque de guerre nucléaire. Mais, on veut
posséder, ce qui n'est pas possédable; Alors, on se rabat sur autre
chose pour compenser sa soif brulante et inextinguible de possession.
Révélateur ô combien
de leur dérangement, les « grands de la Terre » ont
souvent une vie sexuelle complètement dérangée. Avouable ou non et
confinant à la délinquance chez certains, la vie sexuelle des gens
de pouvoir n'apparaît bien souvent guère comme un modèle
d'équilibre et de tranquillité.
Depuis la nuit des temps,
le désir de posséder l'impossédable crée la faim, la famine, la
violence, la misère, dont on cherche à sortir en cherchant à
posséder l'impossédable. Pour sortir de ce cercle vicieux, il
faudra de grands efforts, une claire compréhension des choses.
Comprendre qu'il faut d'abord s'arracher au mirage de la possession
pour parvenir à faire avancer le reste de l'Humanité.
Ignorer les sirènes de
la possession est le premier pas à faire pour trouver le chemin de
la Vérité. Renoncer à chercher à trouver ce qui est par
définition introuvable. Et aller ailleurs, sur des chemins inconnus,
vers des victoires inattendues et des lumières étranges et oubliées
qui brillent au fond de nous-mêmes.
Une vieille histoire
orientale explique que : « les Dieux cherchèrent à cacher
quelque chose là où l'homme ne pourrait pas le trouver, alors, ils
le cachèrent dans l'homme ».
Une sagesse populaire dit
: « on n'a jamais vu un coffre-fort suivre un enterrement ».
Une autre dit : « le coq le plus misérable chante victoire une
fois qu'il a fini d'escalader son tas de fumier ». Montaigne
disait : « si haut soit le trône sur lequel on est assis, on
n'est jamais assis que sur son cul. » Wellington disait : « je
voudrais qu'il y ait en permanence un homme auprès de moi qui me
rappelle que je ne suis qu'un homme. » La tâche la plus
urgente pour chacun de nous est de chercher et retrouver l'homme qui
sommeille en lui.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 12 avril 2015
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