dimanche 12 avril 2015

364 Vouloir posséder l'impossédable : folie et tragédie humaine

En amour, l'homme cherche bien souvent à « posséder » la femme. Le vocabulaire lui-même l'atteste : baiser se dit : « prendre une femme », « posséder une femme ». On ne possède en fait rien. Mais, on cherche bien à posséder, contrôler... ce qu'il n'est pas possible de posséder, contrôler. Alors, la folie arrive. La violence se fait jour. On persécute, terrorise, tue « l'infidèle ».

Vouloir posséder l'autre, qui, par définition, n'est pas possédable, rend fou. On veut posséder l'impossédable. Comme il est impossible d'y arriver, on cherche alors une compensation. On va posséder autre chose. Quoi, par exemple ? Et bien, le pouvoir.

Un homme, jadis, voulu posséder toutes les terres existantes. Croyant les avoir conquises, il pleura de ne plus avoir rien à conquérir. Il s'appelait Alexandre de Macédoine. Et, pour satisfaire sa folie fit périr des milliers d'humains et brula les grandes villes de Thèbes et Persépolis.

La délirante soif de possession de l'autre conduit à commettre des crimes en quantité infinie. Prenons, par exemple, les responsables politiques européens actuels. Ils veulent un pouvoir plus grand que tout ce qu'ils ont connu dans leur vie. Ils rêvent d'un empire européen. Tous les empires coutent extrêmement chers, ruinent une quantité innombrable de gens, ne servent à rien de bien et finissent tous par s'effondrer... Qu'importe ! Les fous européens veulent leur empire.

La richesse... les milliards d'euros en caisses. Pour quoi faire ? Pour rien, pour posséder. Quitte à faire mourir de faim ou de maladies des millions de gens et jouer avec le risque de guerre nucléaire. Mais, on veut posséder, ce qui n'est pas possédable; Alors, on se rabat sur autre chose pour compenser sa soif brulante et inextinguible de possession.

Révélateur ô combien de leur dérangement, les « grands de la Terre » ont souvent une vie sexuelle complètement dérangée. Avouable ou non et confinant à la délinquance chez certains, la vie sexuelle des gens de pouvoir n'apparaît bien souvent guère comme un modèle d'équilibre et de tranquillité.

Depuis la nuit des temps, le désir de posséder l'impossédable crée la faim, la famine, la violence, la misère, dont on cherche à sortir en cherchant à posséder l'impossédable. Pour sortir de ce cercle vicieux, il faudra de grands efforts, une claire compréhension des choses. Comprendre qu'il faut d'abord s'arracher au mirage de la possession pour parvenir à faire avancer le reste de l'Humanité.

Ignorer les sirènes de la possession est le premier pas à faire pour trouver le chemin de la Vérité. Renoncer à chercher à trouver ce qui est par définition introuvable. Et aller ailleurs, sur des chemins inconnus, vers des victoires inattendues et des lumières étranges et oubliées qui brillent au fond de nous-mêmes.

Une vieille histoire orientale explique que : « les Dieux cherchèrent à cacher quelque chose là où l'homme ne pourrait pas le trouver, alors, ils le cachèrent dans l'homme ».

Une sagesse populaire dit : « on n'a jamais vu un coffre-fort suivre un enterrement ». Une autre dit : « le coq le plus misérable chante victoire une fois qu'il a fini d'escalader son tas de fumier ». Montaigne disait : « si haut soit le trône sur lequel on est assis, on n'est jamais assis que sur son cul. » Wellington disait : « je voudrais qu'il y ait en permanence un homme auprès de moi qui me rappelle que je ne suis qu'un homme. » La tâche la plus urgente pour chacun de nous est de chercher et retrouver l'homme qui sommeille en lui.

Basile, philosophe naïf, Paris le 12 avril 2015

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire