Qu'est-ce que « la
sexualité » chez les humains ? C'est la prétention absurde,
abusive et catastrophique à ce que certaines situations, certains
gestes ou paroles impliquent impérativement
la réalisation du coït, quelles que soient les circonstances
réelles. Et surtout indépendamment du désir effectif
d'accouplement qui est un sentiment très particulier. Et pas cet
habituel raisonnement intellectuel : « je peux, je dois, c'est
bien, indispensable, inévitable, glorieux... alors, j'y vais ! »
Cette « sexualité »
est le fruit d'un conditionnement culturel qui conduit à terme ou
d'emblée à la violence active ou passive. La violence active c'est
l'agression de soi, de l'autre. La violence passive, c'est le
renoncement, le repli sur soi. Échapper à ce conditionnement
général et omniprésent n'est pas du tout évident. Le langage
lui-même est biaisé et fournit des explications fausses. Quand, à
force d'efforts, de résistance, d'interrogations, de courage et
persévérance, je suis sorti de la « sexualité »
conditionnelle, j'ai réalisé que : la nudité n'est pas sexuelle et
n'implique en rien le coït. Lécher, sucer, mordiller relèvent du
toilettage originel, quand l'humain vivait pleinement sa vie
simiesque. Et n'est pas non plus « sexuel ». N'implique
pas non plus la recherche automatique du coït. Que les réactions au
niveau génital ne sont pas sexuelles. En ce sens qu'elles
n'impliquent nullement l'existence automatique d'un désir
d'accouplement. Que la masturbation n'est pas sexuelle. En ce sens
qu'elle n'est en aucune façon l'expression automatique d'un besoin
insatisfait de coït. Mais n'est le plus souvent qu'une habitude et
une compensation d'une sensation générale de manque affectif. Et,
enfin, que s'embrasser sur la bouche peut signifier en gros rien
comme être tout à fait exclu. Pourquoi ? Parce que ça peux
signifier « je t'aime » comme être une simple caresse.
Quand ça signifie « je t'aime », si ce sentiment est
absent, le baiser est à éviter.
Arriver à de telles
conclusions amène à être une sorte d'OVNI. Pourquoi ? Parce que
les gens autour de moi passent leur temps à rejeter ou rechercher
l'acte sexuel. Tandis que moi je ne recherche ni ne rejette cet acte.
Je ne suis pas contre, ni ne suis pour. C'est un acte mineur qui ne
doit être réalisé que à condition qu'il existe un désir
authentique et réciproque et des conditions favorables pour.
Considérer que c'est le summum des relations homme femme, voire
homme homme ou femme femme, est une fantastique bouffonnerie. L'être
humain résumé à vingt centimètres carrés de peau ou muqueuse et
à cinq minutes de jouissance... qui n'en est souvent pas une. Une
telle gigantesque ânerie est par certains côtés un secret de
Polichinelle. Car il est courant de voir des couples « idéaux »
se défaire. Parce qu'ils n'ont d'« idéaux » que les
apparences théoriques. La farce repose sur le mythe de « l'amour »,
si possible avec un grand « A ». Soi-disant que ce
sentiment mystérieux surgit de nulle part résoudrait tout. Et, pour
preuve, on nous montre des couples « qui marchent ».
Mais, qu'est-ce que ça prouve ? Que des personnes s'entendent bien ?
Et pourquoi nous les montrer en exemple ? Il n'y a pas de modèle.
Chaque couple et chaque individu est différent.
Las ! Ce genre de couple
« idéal » sert d'exemple pour ne pas vivre et suivre les
mythes régnants de « la sexualité ». Récemment encore, une bien brave
amie à moi cherchait « l'amour ».
Comment ? En écartant les jambes de manière conditionnelle : « je
ne le fait, se disait-elle, qu'à condition que ce soit sérieux ».
Le garçon en question s'est amusé avec elle. Puis l'a jeté comme un
vulgaire morceau de papier essuie-tout usagé. Comportement odieux et
classique des voleurs de bisous... Mais, pourquoi cette amie a voulu
croire à ce garçon ? Parce qu'elle cherche impérativement « la
bonne personne »... C'est comme une croyance religieuse : il y
aurait quelque part une bonne personne qui la comblera forcément. Et
pourquoi donc ? Parce que X et Y qu'elle a croisé dans sa vie
forment un couple « idéal ». Donc, elle suit l'exemple
et croit attraper l'homme idéal avec son cul. Et ne rencontre que
des profiteurs. Si au lieu de courir après les mythes elle vivait
tout simplement ? Ça serait chouette, non ? Mais elle ne peut y
arriver qu'à condition de remettre les mythes en question et
chercher au delà la vérité des autres et d'elle-même. Mais,
veut-elle rejeter les mythes ? Non.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 23 avril 2015
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