mardi 28 avril 2015

371 Le sort de la civilisation se décide aujourd'hui à Athènes

Souhaitez-vous qu'un jour, dans quelques millions d'années, les lointains descendants des rats, des chats ou des renards ayant évolué et créé une civilisation découvre qu'il en existait une avant eux sur Terre : la nôtre ? Non, bien entendu, pourtant l'avenir de la civilisation humaine se joue aujourd'hui. Il est entre les mains d'un petit nombre de gens. Qui sont grecs.

La Grèce en 2015 occupe la place qu'a eu l'Espagne en 1936. De l'issue du conflit qui s'y déroule dépend la suite du reste à l'international. Si en 1936 les anarchistes et autres révolutionnaires espagnols avaient triomphé du soulèvement militaire mené par les amis d'Hitler et Mussolini, la suite aurait été différente. La défaite des peuples d'Espagne abandonnés lâchement par la France, avec sa soi-disant « non intervention », et attaqués de l'intérieur par l'Union soviétique et de l'extérieur par l'Allemagne et l'Italie a conduit au deuxième conflit mondial.

Si à présent les Grecs perdent face à la charge des ultras libéraux, le monde partira en vrille. Nous risquons à terme y compris un conflit militaire armé mondial. Qui sera le dernier étant donné les moyens employés. Ce conflit a déjà failli éclater lors du rattachement de la Crimée à la Russie.

Il n'y a présentement aucune négociation entre la Grèce et ceux à qui elle fait face : les gouvernements de 27 pays européens, dont la France, la Commission européenne non élue, la Banque centrale européenne et le Fond monétaire international. Il s'agit d'un conflit. Où d'un côté on exige une capitulation des Grecs. De l'autre, on résiste.

Les ultra libéraux exigent du gouvernement grec qu'il applique la politique de destruction du tissu social et de vente du pays qu'ont pratiqué les politiques grecs durant des années. Augmenter la TVA, liquider plus encore les lois sociales, baisser encore les salaires et retraites, faire partir plus tard les Grecs à la retraite, etc. Non pas pour redresser l'économie, mais l'enfoncer encore plus. Pourquoi ? Parce que les ultra libéraux ont un jour décidé que ce schéma leur plaisait et ne les dérangeait pas. La faim des Grecs ne touche pas ceux qui vivent dans l'opulence sous les lambris dorés des banques ou des ministères français, allemands et autres. Ou au rutilant siège tout neuf de la Banque centrale européenne dont la construction a duré trois ans et couté plus d'un milliard d'euros. Le monde des ultra libéraux se réduit à leur salle à manger et leur chambre à coucher : bouffer et baiser.

Face à eux, les dirigeants grecs résistent. Ils résistent parce qu'ils ont foi en quelque chose. En quoi ont foi les ultra libéraux ? En rien. Ils croient au néant. Car seule leur vie « matérielle » ici et maintenant les intéresse. Gagner le plus d'argent possible. « Posséder » le plus de « richesses » possible. Avoir le plus de « partenaires sexuels » possible. Ils ont une peur panique de la maladie, des malades et de la mort, de leur mort inévitable un jour. Que peuvent faire de bon de tels ultra libéraux paniqués de la sorte ? Rien, ou plutôt si, prendre leur retraite serait le mieux. Mais il n'en est pas question. Alors, ils sirotent leur terreur en permanence. Que peut signifier pour eux l'envie de vivre des Grecs ? Rien, puisque eux-mêmes ne croient pas à leur propre vie. On ne devrait jamais accepter à un poste de responsabilité élevée des gens qui tremblent de peur en permanence.

Les grands hommes croient en quelque chose. Les petits, seul leur sort personnel les intéresse. Les dirigeants grecs croient en quelque chose : l'avenir de leur pays face à la barbarie financière. Je suis de tout cœur avec eux. Aujourd'hui, de facto, ils luttent non seulement pour défendre leur pays, mais le monde entier, y compris nous. Notre sort est entre leurs mains. De la Grèce, berceau de notre civilisation, que vienne l'ouragan qui la sauvera. Et nous débarrassera de tous les appétits malades qui la menacent aujourd'hui. Les Grecs seront à la hauteur de leur héritage antique. L'Acropole nous regarde et nous le saluons. Vive Byron ! Liberté ! Démocratie ! Ελευθερία! Η δημοκρατία!

Basile, philosophe naïf, Paris le 27 avril 2015

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