dimanche 19 avril 2015

367 Le sixième groupe

Un certain nombre de personnes cherchent leur définition dans leur inclination « sexuelle » :

On peut distinguer cinq groupes : les homosexuels, qui déclarent s'intéresser sexuellement aux échanges avec des personnes du même sexe qu'eux. Les hétérosexuels qui déclarent s'intéresser sexuellement aux personnes de sexe opposé. Les bisexuels, qui déclarent s'intéresser sexuellement aux personnes des deux sexes. Les asexuels qui déclarent refuser tous contacts sexuels. Les transexuels qui déclarent souhaiter changer de sexe et s'intéresser sexuellement aux personnes du sexe opposé à celui choisi par eux. Et, enfin, il y a le sixième groupe qui n'appartient à aucun des cinq groupes énumérés. Ce sixième groupe est constitué de personnes qui ne cherchent pas à paraître appartenir à un groupe. Mais à être. Et ne pas anticiper ou rêver leur démarche dans le domaine dit sexuel. Elles cherchent seulement à suivre leur authenticité. Et ne pas s'inscrire dans une catégorie prédéterminée. Le sexe n'étant pour elles somme toute qu'une activité parfaitement secondaire. Qui ne doit être pratiquée qu'à la condition expresse de répondre à un désir authentique, véritable, effectif. Qui est plutôt rare. Et ne saurait être écouté qu'à la condition qu'existent des conditions favorables à une pratique sexuelle épanouissante, juste et positive.

Les membres au sixième groupe ne recherchent pas le contact trop proche avec des membres des cinq autres groupes. Car ce sont en fait la plupart du temps des siguistes. Les siguistes sont des adeptes de la formule « siamo in guerra », qui caractérise la plupart du temps les activités et le comportement sexuels des humains. « Siamo in guerra » signifie en italien : « nous sommes en guerre ».

Être siguiste c'est considérer comme inévitable, voire même positif, de connaître des relations conflictuelles dès qu'il s'agit de sexualité. Un ou une siguiste considère que la plupart du temps le contact physique relève de l'agression pure et simple. Il signifierait forcément : « je te veux, et si tu ne réagis pas contre, tu es à moi ». Le siguiste trouve aussi que la jalousie est inévitable et même bonne.

On peut être siguiste en pratiquant l'asexualité comme en pratiquant à l'inverse une sexualité débridée. On peut être siguiste et homosexuel, hétérosexuel, bisexuel, transexuel. Les membres du sixième groupe ne sont pas siguistes. Ils recherchent la paix. Ce sont des sipistes : mot formé des trois premières lettres de la phrase italienne « siamo in pace ». Qui signifient : nous sommes en paix.

Les sipistes ont existé de tous temps. Par définition, ils sont simplement eux-mêmes. Et ne cherchent pas à paraître. Ce qui les rend peu visibles au milieu de la grande masse siguiste.

Pour le siguiste, SIG, qui signifie « siamo in guerra » est naturel et inévitable. Il n'imagine pas qu'une autre démarche puisse exister. Et surtout pas que SIP, « siamo in pace », puisse exister. Car, s'il admettait que SIP existe, est possible, ça remettrait en question SIG qui est justifié par le fait que, soi-disant, il irait de soi. Que SIG ne saurait être remis en question. Alors que SIG est une fabrication culturelle qui peut être remise en question et remplacée par SIP.

Les siguistes font beaucoup de bruit et occupent l'attention. Les sipistes restent discrets. Mais ne se laissent pas faire. L'affirmation des cinq premiers groupes les fait plutôt rire. Mais, là également, ils le font discrètement. La disparition de SIG est une condition indispensable pour que naisse enfin une vraie civilisation humaine. Et cette disparition commence par la remise en question individuelle de SIG dans la conscience et la pratique de chacun.

Basile, philosophe naïf, Paris le 19 avril 2015

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