La femme dans notre
société est une parfaite inconnue, y compris à elle-même.
Pourquoi ? Parce que les hommes ne lui laisse autant dire jamais la
possibilité d'être elle-même. Cette pression étant relayée y
compris par une très large partie des femmes. Elle n'est jamais libre.
Une dame née fin XIXème
siècle, qui était mariée et mère de famille, disait un jour à sa
nièce, qui deviendra par la suite ma mère :
« Je me suis
retrouvé une fois seule exceptionnellement. Quand je montais sur une
grande colline, dans la forêt. Le jour se levait. J'ai contemplé le
levé du soleil. J'étais seule. Et me suis senti libre comme jamais
ça ne m'était arrivé et n'est arrivé par la suite. Ce fut le seul
moment de bonheur de ma vie. »
Les femmes, qui sont de
nos jours proclamées dans notre société libres - en fait par
contraste avec d'autres contrées horribles et moins « évoluées »,
- ne sont en réalité jamais libres.
Les femmes veulent
naturellement plaire aux hommes. En même temps, l'inconduite
traditionnelle masculine fait qu'elles ont également peur de plaire.
Comment faire ? Plaire et avoir peur sont des sentiments absolument
antagoniques. On le voit bien dans des lieux publics parisiens, ces
femmes qui se sont habillées « sexy » et en même temps
sont emmerdées quand des hommes les regardent ! La situation de la
sensualité est complètement bloquée.
Les femmes sont
invraisemblablement sensuelles. En même temps, cette sensualité est
totalement bridée, sauf à de très rares moments où les femmes se
laissent aller à leur nature.
Je me souviens de
quelques exemples vécus avec de petites amies.
L'une, la première fois
que nous avons couché ensemble se prend la fantaisie de me caresser
le haut du dos comme jamais je ne l'ai ressenti. Elle ne recommencera
jamais. J'ai mis deux années à comprendre le toucher qu'elle avait
utilisé. Et vingt-sept ans pour situer sa place essentielle et
ignorée dans la relation homme-femme. Cette amie, j'ai pu le
constater, m'avait touché ainsi sans avoir conscience de la qualité
particulière de son geste. Quand je l'ai touché elle de cette
façon, elle n'a pas réalisé non plus l'originalité de la chose.
Par la suite, ayant pratiqué un peu ce toucher, j'ai pu constater
directement que celui-ci était largement inconnu des personnes
auxquelles j'en ai parlé. Elles avaient elles-mêmes du mal à le
cerner et reproduire.
Une autre petite amie, un
jour seulement, m'a spontanément touché les bras comme jamais. Elle
était ce jour-là pressée, bousculée au sens figuré. Elle a
oublié un instant de se brider comme d'habitude. Et ne pas être
elle-même.
Une troisième petite
amie avec laquelle j'ai vécu plusieurs années, de bien rares fois
enclenchait un type de toucher léger et très agréable qui ne
durait pas plus que très peu de minutes. Sinon, le reste du temps
elle ne me touchait autant dire pas et pratiquait une sexualité
sommaire et erronée. Je l'accompagnais dans son parcours erroné
dont j'étais donc autant responsable qu'elle.
Pourquoi les femmes ne se
laissent pratiquement pas aller à suivre leur nature ? A cause du
problème de la religieuse au café ou du moka au chocolat.
Imaginez que vous adorez
les religieuses au café ou les mokas au chocolat. Et que, pour vous
proposer de déguster votre gâteau préféré on choisisse de vous
en écraser un sur la bouche. Si bon vous paraisse ce gâteau, vous
n'apprécierez pas. Avec les hommes, pour les femmes, c'est pareil.
Les femmes aiment les
hommes, voudraient les voir nus, les caresser, les aimer. Mais c'est
impossible le plus souvent. Car ces messieurs ne pensent la plupart
du temps qu'à une chose : les faire « passer à la
casserole ». Leur foutre le machin dans le trou. Ce sont de
sinistres connards.
La femme se sent traiter
par les hommes comme si elle était un gâteau au chocolat, pas un
être humain unique, sensible et demandeur de douceur et tendresse.
Et se voit résumer à un trou à boucher avec une queue. Un trou
parmi d'autres trous. Un gâteau au chocolat au milieu d'une vitrine
de pâtisserie. Méprisée et comparée aux autres. Considérée
comme un objet de consommation.
L'homme est obnubilé par
sa queue et l'obsession de la mettre dans le trou. Con comme un balai
il ne comprend rien à sa situation. Il a l'impression que la femme
est dure, incompréhensible. En fait, elle lui renvoie sa propre
image qu'il ne reconnaît pas. Il se conduit avec un absolu mépris
de la réalité sensible de la femme, qui en retour le traite
pareillement.
Ces problèmes sont
anciens. Il y a une dizaine de jours je regardais quelques petits
films pornos du milieu des années 1920. C'est exactement la même
grossière stupidité que dans la plupart des films pornos actuels.
La femme se résume à un trou et l'amour à une gymnastique de
va-et-vient. C'est vide. Et régit par des règles inhumaines et
stupides. Le corps humain comporte deux mètres carrés d'épiderme.
La pornographie n'en sollicite que vingt centimètres carrés.
Et « l'amour »
serait réservé aux jeunes... et aux vieux qui ont de quoi payer. Un
peu aimable individu disait récemment à une amie à moi âgée
d'une cinquantaine d'années : « je n'ai pas envie des
restes ». Le goujat !!
J'observais dernièrement
un jeune couple. Ils se faisaient des câlins, ces deux jeunes. Mais,
connaissant l'un et l'autre je sais la chose suivante :
Le garçon, formaté sur
le mode classique rêve de parvenir à ôter la culotte de la fille
et lui enfoncer son machin dans le truc. Afin que, dans le cadre
conjugal il vive avec la fille, « fonde une famille »,
lui fasse des enfants et passe sa vie avec. Toutes choses qu'il
prémédite intellectuellement avec l'approbation enthousiaste
notamment de la mère de la fille. Et celle plus générale de la
société alentour. Sans tenir aucun compte de la réalité
objective, mais en suivant « la réalité subjective » :
ils sont jeunes et beaux, se font des câlins, sont gentils tous les
deux, donc : ils doivent coucher ensemble et se « marier ».
Cette perspective étant très belle en théorie et totalement
artificielle en réalité.
Car la fille, de son
côté, apprécie le garçon comme un excellent caramel. A des
projets précis de vie professionnelle, à terme totalement
incompatibles avec la poursuite de sa relation avec ce garçon. Elle
veut parcourir le monde. Lui, se contente de vivre dans une petite
ville de province.
Cette relation a-t-elle
un avenir ? Peut-être, mais en tous cas pas de la façon dont rêve
l'entourage et le garçon. La réalité et les fantasmes ne
correspondent absolument pas. Une femme n'épouse pas un caramel...
Je contemple cette relation de très loin. Et réalise surtout que la
fille, qui à présent calcule ses câlins, a perdu de sa
spontanéité. Elle ne m'embrasse qu'avec une certaine froideur, car
elle « réserve » sa tendresse à son ami « officiel ».
Elle a perdu sa sincérité originelle. C'est son problème. Ce n'est
pas le mien. Le monde est vaste et je sais apprécier d'autres qui
ont conservé leur sincérité intacte. Seule la vérité
m'intéresse. Cette fille et ce garçon vivent leur vie dans le
confort provisoire d'un certain mensonge. Je ne les dérangerais pas.
Chacun son chemin. Le mien est autre. Il restera dans la sincérité
et sans calculs. L'amour est vivant. L'amour vivra. L'amour
triomphera.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 11 avril 2015
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