Les humains réalisent
facilement qu'en amour les choses ne marchent pas bien. Sans parvenir
à identifier clairement ce qui ne fonctionne pas, ils vont souvent
s'imaginer trouver la solution, à travers l’invocation de mythes.
Au nombre de ceux-ci on
trouve l'amour, la liberté, le mariage et la fête.
Le mythe de « l'amour »
consiste à avancer qu'il existe une grande et belle chose
mystérieuse qui résoudrait tout. « On est amoureux »,
« c'est l'amour », « ils vivent le Grand Amour »
et hop ! Il n'y a plus aucun problème. Sauf que le problème
est que cette grande, belle et mystérieuse chose n'existe pas. Il
existe certainement des personnes qui s'entendent bien, mais
absolument pas en vertu de ce produit fabuleux indéfinissable et qui
serait une sorte de panacée miraculeuse pour tous les ennuis du cœur.
Un avatar du mythe de « l'amour » consiste à dire qu'il
faut « suivre son cœur ». C'est un moyen très efficace
pour se mettre dans les plus sérieux ennuis.
Un autre grand mythe est
représenté par « la liberté ». On décrète que tout
le problème se résume au manque de liberté. Soyons libres, et
hop ! Tout va bien ! Libre de quoi ? Comment ?
Mystère, ou plutôt « cherchons notre bonheur sans tenir
compte des réalités et tout s'arrangera ». Tout ne s'arrange
pas, bien sûr.
A l'inverse de « la
liberté » on trouve « le mariage ». Là, « c'est
du sérieux », « on s'engage » et devant témoins
et en grandes pompes. Alors, le bonheur est là ? Ça peut
arriver, mais ça n'est pas toujours le cas.
Enfin, un quatrième
mythe se dissimule derrière « la fête ». « La
fête » c'est un moment de licence, de rencontres, de liberté.
Alors, dans son cadre, hop ! Tous les problèmes de l'amour se
résolvent. On fait la rencontre merveilleuse. Mais dans la réalité,
en fait on ne la fait là pas plus et pas moins qu'ailleurs.
Ces quatre mythes ont la
vie dure, très dure. Des personnes parfaitement raisonnables vont
par moments céder à une sorte de délire. Elles deviendront
déraisonnables par références à ces mythes. Au lieu d'identifier
une personne ou une situation comme une source d'ennuis à éviter,
elles se trouveront toutes les excuses du monde pour faire le
contraire. Reprendre conscience de la réalité sera douloureux et
elles y laisseront des plumes.
La réalité est plus
belle et plus douce que tous les mythes, mais il faut parvenir à la
connaître. Ce n'est pas donné à tout le monde. Dissimulée
derrière le mur des mots elle attend qu'on vienne à sa rencontre.
Quand on renonce à se
servir de son intelligence, on se met dans les ennuis. Faut-il s'en
étonner ?
Le mur des mots n'est
qu'une vaste illusion. La réalité fait peur car l'inconnu fait
peur. Et l'amour vrai est souvent un inconnu pour les humains
habitués à vivre d'autres choses, contraires à leurs intérêts. Pour s'en sortir, il ne suffit pas de rencontrer de bonnes
explications, ce qui peut arriver. Il faut parvenir à les
comprendre, s'en imprégner, les assimiler pleinement. Ce qui peut
demander et demande le plus souvent bien des années d'efforts.
Nombreux sont ceux qui
préfèrent le confort des illusions à la mode. C'est une solution
de facilité qui rend leur vie misérable, triste et ennuyeuse.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 1er février 2017
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