Dans mon blog, je
terminais le texte précédent celui-ci en écrivant qu'aujourd'hui :
« Il existe un « contrat amoureux », et aussi un « contrat
sexuel », pourquoi n'existerait-il pas par ailleurs un
« contrat de tendresse » ? Pourquoi le plus souvent
seuls dans notre société les chiens, les chats, les mourants et les enfants ont
droit aux caresses ? Il faut clarifier et changer la
situation ! »
Qu'est-ce à dire ?
Le « contrat amoureux » consiste en ce que deux individus
vont se déclarer à eux-mêmes, et le plus souvent aussi à
l'entourage : « ensemble », « en couple »,
« faisant leur vie ensemble », « unis par les liens
du mariage » ou « fiancés », etc. Le « contrat
sexuel » consiste en ce que deux individus se déclarent et
annoncent généralement aussi à leur entourage qu'ils se réservent
ensemble l'exclusivité de certains contacts intimes dits aussi
« sexuels ». Ils appelleront aussi cela « la
fidélité ».
Avec la tendresse existe
un vaste problème du à son manque de cadrage précis. Selon les
gestes, on affirmera que la tendresse forme ici l'annexe du contrat
amoureux, ou du contrat sexuel ou des deux contrats associés. Le
droit aux caresses finissant le plus souvent par être réservé aux
chiens, aux chats, aux mourants et aux enfants. C'est déplorable,
triste, stupide, grotesque. Dans une « unité de soins
palliatifs » les mourants ont droit à des caresses. Les
petits enfants y ont droit également. Ou un chien ou un chat, mais
un humain adulte et en bonne santé n'a généralement droit à rien.
Caresser la tête d'un
enfant est possible, sauf en Birmanie ou c'est très mal vu car on
croit là-bas que la tête est le siège de l'âme. Mais caresser la
tête d'un homme ou une femme adulte, c'est une autre paire de
manches. Si je m'avise de caresser la tête d'un jeune homme on me
traitera facilement alors d'homosexuel en utilisant éventuellement
des qualificatifs injurieux. Si c'est une jeune fille de quinze ans,
moi qui ai presque cinquante-et-une années de plus risque de passer pour un
gros vicieux, voire pire encore.
Cette situation est
calamiteuse, car la caresse est une nourriture de l'âme. Je prendrai
ici un exemple : une jeune fille prépare son entrée à
l'université. Les démarches administratives un peu compliquées
dans son cas, car elle part étudier à l'étranger, traînent en
longueur. Ses courriers de demandes d'informations tardent à
recevoir des réponses... Comme elle prépare en même temps son
baccalauréat, cette situation l'épuise nerveusement au point
qu'elle consulte son médecin. Ces diverses contrariétés qui
l'ébranlent seraient bien plus facilement supportées si elle
recevait de la tendresse. Certes, elle a un petit copain. Mais ses
câlins, même si elle peut les trouver agréables, ne sont pas
apaisants. Pourquoi ? Parce que ce jeune homme est en demande.
Il ne cherche pas simplement à être agréable à sa copine. Il
cherche aussi en permanence à obtenir divers égards sexuels bien
précis que son amie n'est pas prête à lui donner.
Il faut pour apaiser
cette jeune fille des caresses désintéressées. Qui peut lui en
donner ? Sa mère, ses sœurs, et de telles caresses se feraient, par exemple, sur la tête, le cou, les bras, le haut du dos. Là, il n'y aurait pas d’ambiguïté et ces caresses
seraient uniquement agréables et apaisantes.
Une homme au cœur pur et
pleinement sincère pourrait aussi faire l'affaire. De telles
caresses s'inscriraient dans le cadre d'un contrat de tendresse
qui ne serait ni un contrat amoureux, ni un contrat sexuel. La très
mauvaise foi courante chez les dragueurs rend difficile le chemin
pour y parvenir. Faire confiance apparaît périlleux dans un monde
où la ruse est omniprésente. Mais ça vaut largement la peine de
chercher à réaliser un tel projet qui relève d'un authentique
besoin généralement insatisfait et occulté par des phénomènes
parasites. Il faut y réfléchir et avancer vers des solutions
adaptées et évitant les difficultés et confusions habituellement
ici rencontrées.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 4 février 2017
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