Les humains, il y a plus
de dix mille ans, inventant l'agriculture et l'élevage,
connaissaient au moins dès ce moment et en partie le fonctionnement
de la reproduction humaine. Ils ignoraient l'existence de l'ovule et
le fonctionnement de l'ovulation. Cette ignorance a duré au moins
jusqu'aux années 1840. La découverte de l'ovule en 1827, et la
description de l'ovulation dans les années 1840, n'ont pas
spontanément éliminé ici le fruit empoisonné de l'ignorance :
le patriarcat. A son origine et à sa base se trouve la croyance
erronée que seule l'homme est un agent actif de la reproduction. La
femme étant elle réduite au rôle d'une sorte de terre passive.
Terre qui doit se soumettre à son « cultivateur » :
l'homme. Et lui appartenir.
Cette prétention
absurde, odieuse et irréalisable est à l'origine d'un conflit entre
les hommes et les femmes, conflit qui dure encore et se trouve être
la source de tous les conflits entre les humains. C'est donc le
conflit originel. Si nous prenons un conflit tel qu'une guerre, on
nous expliquera savamment les causes idéologiques ou religieuses de
ce conflit, les intérêts en jeu, etc. Sans relever le point
fondamental est évident : alors que plus de la moitié de
l'Humanité est formé de femmes, l'essentiel de ceux qui
entreprennent et mènent le conflit appartiennent à la minorité
masculine de l'Humanité. Parce que le motif de fond de toutes les
guerres c'est le patriarcat. Et la volonté absurde et odieuse des
hommes de dominer et posséder les femmes. Tout le reste ne sont que
des prétextes destinés à accompagner la volonté patriarcale de se
battre.
Il en est de même des
autres conflits tels que les conflits d'ordre financier, économique,
sociaux. La base c'est l'envie de se battre. Ensuite seulement
apparaissent les motifs officiels. Ce qui ne signifie pas qu'il
n'existe pas des causes plus justes et plus belles que d'autres. Mais
pour sortir de la spirale mortelle des conflits, la seule solution
sera de sortir du patriarcat. C'est-à-dire d'y mettre fin. De ne
rien en laisser debout. Sinon, il y aura toujours des conflits. Et le
perfectionnement continu des armements aidant, l'Humanité finalement
s'anéantira.
Le conflit originel
imprègne la société jusqu'aux niveaux les plus élémentaires de
la vie relationnelle. Par exemple il dramatise et confisque la
tendresse dite « physique ». Caresser un chien ou un chat
va de soi. Caresser un humain est beaucoup moins évident. Ce genre
de problème, analysé ou non, déstabilise les humains. Ils ont
tendance à connaître une sorte d'angoisse, de peur omniprésente et
permanente.
Cette peur s'exprime
ouvertement et s'articule avec des événements propices à ce
fonctionnement mental. Un sujet qui fait peur est facilement repris
dans des conversations et échanges divers. Des fois de façon
ridicule et caricaturale. J'ai ainsi vu plusieurs fois des personnes
très bien nourries et en train de manger copieusement parler avec
emphase du problème de la faim dans le monde. Des gens vivant dans
une très grande liberté parler de situations où celles-ci manquent
cruellement. Et ces libertés manquant à des personnes dont la vie
n'intéresse en rien directement ces personnes libres. Pourquoi
choisir un tel sujet de conversation plutôt désagréable?
Parce que les humains
sentent bien que que quelque chose ne va pas. Mais ils n'analysent
pas ce quelque chose. Alors, en quelque sorte ils tournent autour en
évoquant divers sortes de drames. Mais sans parvenir pour autant à
comprendre que le conflit originel est la source de tous les
conflits.
Le patriarcat a réussi à
tellement embrouiller la vision des choses qu'il lui arrive même de
criminaliser l'amour. Dans la société humaine, au cours des
millénaires et encore aujourd'hui, certaines situations amoureuses
sont traitées et considérées comme des crimes. Qu'on pense par
exemple aux amoureux qui ne respectent pas « les liens du
mariage ». Des fois même on les tue.
Basile philosophe naïf,
Paris le 29 mai 2018
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