Il existe principalement
quatre types de violences : la violence morale, j'insulte, je
montre mon mépris. La violence physique : je frappe, prive de
nourriture quelqu'un. Et enfin, la violence par omission et la
violence par retrait, qui sont souvent oubliées dans la liste.
Pourtant la violence par omission est la plus répandue des
violences. Et la violence par retrait est très meurtrière.
Les humains ont besoin
d'amour, d'échange, de partage, de convivialité. Le toucher est un
vecteur fondamental de l'amour. Ne dit-on pas : « je suis
très touché » ? Mais le toucher, la caresse, l'étreinte
dans les bras, le câlin sont très souvent absents. La violence est
ici celle du manque de ce qui devrait être et dont on manque
cruellement. Une amie adulte depuis longtemps se plaignait à moi que
sa mère n'avait jamais été câline avec elle. On entend dire
que l'absence complète de toucher peut entraîner la mort des petits
bébés. J'ignore si c'est vrai, mais beaucoup de gens trouvent cela
vraisemblable.
Le conditionnement au
manque de câlins débute très tôt. Les enfants apprennent en
regardant et imitant les adultes. Ceux-ci évitant le toucher, ils
vont les imiter. Ce sera même parfois pour eux une façon de
s'affirmer comme « grands ».
Le toucher sera d'autant
plus proscrit qu'il a été artificiellement, caricaturalement,
stupidement, catastrophiquement et arbitrairement rattaché à « la
sexualité » en qualité de « préliminaires ».
J'écrivais l'autre jour
une poésie où je disais avoir eu envie de toucher l'épaule nue
d'une jeune fille et lui caresser le dos et les épaules... Je ne
parlais pas de « sexe », mais dans notre société
patriarcale obnubilée par le coït, essayez de vous faire
comprendre ! La destinatrice du poème l'a trouvé « un
peu osé ». Heureusement, comme c'est une personne intelligente
et sensible elle ne l'a pas mal pris. D'autres à sa place se
seraient fâchés. Mais comment se faire comprendre dans une société
patriarcale infectée par le mensonge et la pratique des
sous-entendus ?
Et si j'ai envie de
passer la nuit, dormir avec quelqu'un, aller au lit avec quelqu'un il
n'existe rigoureusement aucun mot pour le dire. Toutes ces
expressions impliquent toujours le coït. J'ai toujours détesté les
sous-entendus et j'évite leur emploi.
La violence par retrait
est une violence extrême et extrêmement répandue. Elle consiste à
laisser aller vers vous une personne que vous attirez. Faire mine
d'être dans une disposition favorable à une telle rencontre. Et
puis subitement ôter le tapis de sous les pieds du visiteur.
Au début on est le petit
singe qui distrait. Puis on en a assez de vous et on vous chasse d'un
revers de main. Ce genre d'attraction répulsion peut amener la
dépression, le suicide, ou encore le meurtre badigeonnée avec
l'inscription « crime passionnel ». La violence par
retrait tue des milliers de gens chaque année, et même sans doute
des dizaines de milliers de gens, si c'est à l'échelle planétaire.
Les trois frigidités
sont la frigidité sexuelle, la frigidité sensuelle et la frigidité
sentimentale. Il existe des personnes qui ne ressentent rien en cas
de bisous ou caresses. J'ai eu il y a longtemps une petite amie qui
ne supportait pas les bisous. Elle les rejetait en s'exclamant « je
n'ai plus quinze ans ! » La frigidité sentimentale c'est
l'incapacité d'aimer. La capacité aussi à contempler des choses
négatives. Par exemple, lors d'une projection d'images j'ai vu une
scène d'exécution et j'ai fermé les yeux pour éviter de la voir.
Dans la salle je pense que j'ai été probablement le seul à réagir
ainsi. Ce qui m'a fait comprendre à quel point je suis différent de
beaucoup de ceux qui m'entourent. Qui sont également très souvent
frigides sensuellement. Je ne risque pas de me faire comprendre par
eux.
Basile philosophe naïf,
Paris le 25 mai 2018
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire