lundi 20 mars 2017

732 Les hommes, les femmes et « le pouvoir »

Hier, une dame me disait : « les hommes et pas les femmes ont partout le pouvoir. Ce n'est pas bien. Et si c'est comme ça, c'est parce qu'ils sont plus forts physiquement que les femmes. » Je pense que ce n'est pas la bonne explication.

D'abord il n'existe pas « le pouvoir », mais des pouvoirs. Par exemple dans une entreprise, le pouvoir syndical et le pouvoir patronal sont deux pouvoirs différents. Dans un pays, l’Église et l'Armée sont deux pouvoirs différents et aux multiples subdivisions. Ce qui en revanche est vrai, c'est qu'en dépit de ces subdivisions, le pouvoir est presque toujours détenu par des hommes et pas par des femmes.

Les pouvoirs n'ont pas toujours existé. Il a bien fallut un jour les créer, puis les voir et faire évoluer. Et, pour qu'un pouvoir existe, il faut que des individus veuillent commander et aussi qu'un nombre plus important d'individus aient envie d'obéir.

Les hommes de pouvoir sont-ils plus forts physiquement ? La force physique donne-t-elle l'envie de commander ?

On ne voit pas les catcheurs, haltérophiles et autres athlètes masculins se bousculer pour accéder à des postes de commandement. Et ceux qui les occupent sont parfois forts physiquement, mais pas toujours. Moi-même, si je me sens et suis plus fort qu'un autre, je ne ressens pas plus pour autant l'envie de le commander. Il existe aussi des femmes athlétiques et plus fortes que beaucoup d'hommes.

En fait, quand bien-même les hommes sont en moyenne plus forts physiquement que les femmes, ça ne répond en rien à ces deux questions : pourquoi des hommes ont-ils créé les pouvoirs ? Et surtout : pourquoi des hommes ont-ils envie de commander, d'avoir un pouvoir ?

La réponse est : l'angoisse. Les hommes comme les femmes connaissent une enfance prolongée où ils sont infantilisés. Arrive l'époque de leur vie où physiquement ils commencent à être en mesure d'assurer la reproduction. C'est alors que les hommes vont découvrir la masturbation adulte et commencer à la pratiquer régulièrement. Pourquoi ? Par manque d'actes sexuels ? Pour rechercher du « plaisir » ? Absolument pas. Ils vont se gaver d'endorphines d'origine masturbationnelle parce qu'ils ont peur de la vie. Ils appréhendent de quitter leur statut protégé. Ils sont angoissés.

Les filles le sont moins. Car, qu'elles en profitent ou non, elles ont la possibilité d'avoir des enfants, les sentir pousser dans leur ventre, les mettre au monde, éventuellement les allaiter. Cette possibilité modifie complètement la perspective de leur vie comparée à celle des garçons.

Angoissé ainsi, les hommes chercheront à échapper à leur peur, par différents trucages, exercices. L'un de ceux-là consistera à vouloir avec avidité le pouvoir. Les grands hommes d'état sont des grands angoissés.

Si les hommes ont créé les pouvoirs et cherchent à les faire vivre, c'est parce qu'ils ont peur. Ils ne se sont pas émancipés de leur crainte originelle qui débute au moment où ils ont été chassés de l'abri chaud, ombré et accueillant de l'utérus maternel pour se retrouver au froid et à la lumière.

Beaucoup d'hommes voulant le pouvoir, n'ont pas le sens des responsabilités. N'arrivant pas à vivre, ils veulent absolument pouvoir jouir de la vie des autres par procuration, et notamment des femmes.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 mars 2017

dimanche 19 mars 2017

731 L'être humain, animal angoissé et ultra-baiseur

Comment se présente le plus souvent la situation du « sexe » chez les humains ? Les humains se convainquent qu'à l'état naturel, c'est-à-dire comme ils disent « nus », ils sont dans un état « sexuel ». Ils croient également que la toilette originelle, c'est-à-dire en léchant l'autre ou se laissant lécher par lui ou par elle est aussi « sexuel ». Les humains s'imaginent à tous bout de champ pouvoir « faire l'amour ». En fait, dans presque 100 % des cas, ils ne font pas l'amour. C'est juste les mâles qui se branlent dans le ventre des femmes ou le cul des femmes ou des garçons. Pourquoi ? Pour rechercher « le plaisir » ? Non, en fait, pour fuir l'angoisse née de leur couvage prolongé au sein de « la famille ». Pour couronner le tout, les humains ne savent ni caresser, ni être caressés, car ils assimilent la caresse à l'ouverture d'une séquence sexuelle conduisant à ce qu'ils croient être un coït et qui n'est qu'une masturbation dans un orifice naturel. Idée fausse confortée par une interprétation stupide des réactions génitales éventuelles. Ils croient que l'érection et ses phénomènes voisins ou réciproques chez la femme signifient obligatoirement et toujours l'envie, le besoin, l'urgence du « coït », comme ils appellent ce qui n'est en fait le plus souvent, comme on l'a vu, qu'une masturbation intra-corporelle. L'érection et les phénomènes qui lui sont associés surviennent la plupart du temps de façon indépendante de l'acte sexuel.

Pour aggraver la situation, comme le travail domestique et maternel n'est ni reconnu, ni rémunéré, un nombre très important de femmes prend l'habitude de monnayer ses « charmes ». Ces femmes recherchent un partenaire sexuel solvable, qu'elles règlent « en nature », en échange de la sécurité morale et matérielle pour elles et leurs enfants. C'est de facto de la prostitution.

Le grand perdant de tout ceci est l'amour. Qui souffrira plus encore, quand se sentant frustrés, des humains chercheront à compenser leur insatisfaction par la violence, le libertinage, la haine, l'ambition, le pouvoir, la gloire et d'autres choses aux conséquences tristes et calamiteuses.

Il n'est qu'un seul chemin : celui de l'amour. L'amour pourra être recherché sous d'autres noms, mais il s'agira toujours de la même chose. On pourra l'appeler « la Nature », « l'Univers », « le Tao », etc. L'amour n'est pas un mot, mais une voie. Il faut la trouver et savoir la suivre. Cette voie apporte les satisfactions les plus sûres, les plus merveilleuses et les plus inattendues.

Basile, philosophe naïf, Paris le 19 mars 2017

vendredi 10 mars 2017

730 Georges, Lena, Ginette, Salomé et Christa

Mes futurs parents, Georges et Hélène dite Lena, se sont mariés civilement le 26 juin 1937 à la mairie du XIVème arrondissement de Paris. Chargée par ma future mère d'envoyer les faire-parts, sa mère exprès n'en a envoyé aucun. Ainsi, à ce que m'a dit ma mère, quantité de ses amis se sont fâchées n'ayant pas été invités. Si j'en crois ma mère, la mère de Georges aurait supplié son fils à genoux de ne pas se marier et attendre deux ans durant des « fiançailles ».

Mes parents se sont mariés contre la volonté de leurs parents. Ce fut un mariage d'amour en des temps où plus souvent encore qu'aujourd'hui les mariages étaient guidés par des intérêts.

Résultat, on coupa les vivres à mes futurs parents. Ils eurent six enfants dont deux morts en bas âge durant la guerre. Je suis le petit dernier.

Vers 1944 Lena toucha un important héritage de son père, que mes futurs parents dilapidèrent allégrement et agréablement. Cinq mois de vacances à la montagne chaque année. Mon père s'était découvert la vocation de « peintre de haute montagne ». Résultat : ma mère restait à torcher les mômes dans la vallée, cependant que notre artiste courait les refuges de haute montagne et pas que.

J'ai retrouvé une lettre de mon père, non envoyée et adressée à une certaine Ginette adorée avec laquelle il avait, disait-il, passé trois merveilleuses journées...

Quand je devais naître, en 1951, ma mère m'a raconté que mon futur père était reçue par une artiste, Salomé V. Celle-ci le recevait en étant au lit. Manifestement cocue ma mère naïvement n'y voyait que du feu.

Mon père jouissait d'une entière confiance, aveugle, de sa femme. Et puis arriva Christa. C'était en 1965. Ma mère avait cinquante-huit ans et mon père cinquante-six.

Christa était une Autrichienne blondasse aux yeux bleus, de grande taille, qui avait vingt-six ans et travaillait dans le même bureau que mon père, au Centre national de la recherche scientifique, 15 quai Anatole France à Paris. Mon père raconta un jour avec émerveillement à ma mère avoir partagé à la cantine avec Christa un yaourt. Ce fut le yaourt de trop ! Ma mère en conclut à son infortune cocufière... Christa habitait à Paris 5 rue des Vertus, ça ne s'invente pas. Et voilà ma mère partie errer rue des Vertus ou cherchant à espionner son mari et entraînant avec elle moi et ma sœur.

De ce moment-là l'amour aveugle de ma mère pour mon père se métamorphosa en hostilité. Mon père restait amoureux de sa femme et le restera toute sa vie en dépit de ses Ginette, Salomé et autres Christa.

Cet amour durant le long d'une vie m'a forgé une vision très absolue de l'amour et la croyance en ce que le monde entier recherchait un tel amour.

Ce n'est que tout dernièrement, depuis un jour ou deux, que j'ai réalisé la folie de ma généralisation. Non, les hommes et les femmes du monde entier ne recherchent pas le plus souvent l'amour. Mais un certain confort familial et sexuel dont l'argent n'est pas absent. Le Prince Charmant ? Oui, mais avec un contrat de travail à durée indéterminée, un appartement en accès à la propriété et une voiture confortable et spacieuse. Sinon, ce n'est pas le Prince Charmant. Argument suprême pour plaider le désintéressement : « je ne veux pas d'un homme que je devrais entretenir ». Donc l'homme qu'on va « aimer » doit avoir des sous.

Basile, philosophe naïf, Paris le 10 mars 2017

729 Grandeur et vanité de ma philosophie

J'ai commencé à m'interroger sur les relations homme-femme il y a cinquante-trois ans et de ce fait ait rédigé quantité de textes dont les derniers, depuis 2012, s'affichent dans mon blog philosophique. Je faisais de la philosophie avant même d'utiliser particulièrement ce mot. Je croyais à l'utilité de ma philosophie car je pensais que l'amour était recherché universellement. Et que pour des raisons de manques de compréhension des choses, les humains n'y arrivaient pas... Qu'il suffirait alors de trouver les réponses à de très vieux problèmes pour améliorer la situation. Je me suis trompé.

Car les humains très souvent ne recherchent pas l'amour. Si je l'ai cru, je viens de le réaliser, c'est parce que j'ai grandi dans une famille dont les géniteurs, mes père et mère, étaient profondément amoureux l'un de l'autre. Une large partie de sa vie pour ma mère et toute la sienne pour mon père. Ce n'est pas une généralité. Habitué à croire que les humains cherchent l'amour, je me suis complètement planté.

Qu'est-ce que recherchent les femmes ? Un homme qui puisse assurer matériellement et moralement la charge d'une famille, des enfants, et être présent. C'est pourquoi, par exemple, les éleveurs français sont réputés de nos jours avoir beaucoup de difficultés pour parvenir à trouver une compagne. S'occuper d'un troupeau, c'est toute l'année et tous les jours et même par moments les nuits aussi. La plupart des femmes préfèrent des hommes salariés qui sont de retour à la maison tous les soirs et ont leurs week-ends de libre et peuvent aussi partir en vacances.

Pourquoi les machos sont souvent mariés et avec de très jolies femmes ? Parce que celles-ci acceptent leur machisme à partir du moment où ils font bouillir la marmite familiale.

En revanche, un poète fantaisiste les pieds dans les nuages et fier de vivre de petits boulots alimentaires comme moi, ne risquait pas de trouver une relation dite « sérieuse ». Restait le cas des femmes qui voulaient juste s'amuser avec moi au lit et puis « passer à autre chose ». Elles ne m'intéressaient guère, imprégné que j'étais de mon modèle parental.

J'ai passé cinquante-trois ans à croire que les femmes cherchaient « l'amour » et que les hommes cherchaient la même chose. Les hommes, c'est différent, ils cherchent souvent juste un cul. Alors les femmes doivent ruser pour parvenir à les capturer, faire marcher droit, remplir et chauffer la marmite familiale. L'amour en tant que grand, noble et premier sentiment recherché n'a absolument pas la côte, sauf dans beaucoup de films, poèmes et discours. Et peut-on reprocher aux femmes - dont le travail domestique et maternel n'est ni reconnu ni rémunéré, - de chercher à assurer la nourriture de leurs gosses ? Bien sûr que non. Mais exit « l'amour ». C'est juste un concept alimentant des poèmes et des chansons. Les poètes qui croient que les femmes dont ils s'éprennent cherchent l'amour se retrouvent le plus souvent isolés et marginalisés. Ce fut mon cas.

Mon blog philosophique destiné, je le croyais, à répondre à de grandes questions et faire avancer l'Humanité toute entière, la Poésie et l'Amour, n'était qu'un pipi de chat.

L'amour dans notre société n'est qu'un mot qui vient se fracasser contre la persistante et prosaïque réalité. Une femme ne va pas affamer ses gosses pour complaire à « l'amour ».

L'amour existe-t-il ? Oh certes oui, si peu et si mal. Vous aimez une femme qui vous aime ? Votre travail vous contraint à être absent toute la semaine ? Vous le perdez ? Votre amour filera aussi. Il est des métiers où les divorces abondent, car au fond, là aussi, l'amour n'existe pas.

Basile, philosophe naïf, Paris le 10 mars 2017