mardi 29 avril 2014

243 L'égalité femme-homme, quelle égalité ?

Récemment, j'ai passé onze jours invités chez des amis. Ainsi j'ai été au contact direct durant tout ce temps-là avec l'activité d'une mère de trois grands enfants de treize et quinze ans, deux jumelles et leur sœur aînée. Ce que j'ai pu suivre c'est le labeur ahurissant que doit développer une mère au foyer pour s'occuper de la maison et des enfants. Cette mère ne travaillant pas en plus à l'extérieur, qu'est-ce que ce serait si c'était aussi le cas !

Eh bien, ce travail-là n'est ni rémunéré, ni reconnu. Il arrive même que le mari, qui travaille dur à l'extérieur, s'exclame pour dire qu'à la maison on ne fait rien. Lui seul a un travail !

Ce travail de la femme ainsi non rémunéré est imposé par la nécessité de garder le bon fonctionnement de la maison et donner de bonnes conditions de vie aux enfants. Un travail non rémunéré et imposé, s'appelle l'esclavage. La femme est l'esclave de l'homme. Et cet esclavage n'est même pas reconnu comme existant. 

La femme porte le poids de l'ensemble de la société sur ses épaules. Puis, l'homme assume aussi divers efforts. Cependant, il est assis sur les épaules de la femme et l'oblige à avancer avec son poids à porter.

La base de la société humaine depuis d'innombrables années est l'esclavage de la femme. Elle partage la condition servile avec deux autres catégories de la société : les étudiants et les artistes.

L'étudiant qui s'instruit, suit des cours, lit des livres, prépare divers documents, écrit une thèse, par exemple, n'est pas rémunéré. S'il n'est pas riche - à part une poignée d'étudiants dotée de bourses très généreuses et de rares catégories studieuses telle celle des élèves polytechniciens français, - doit trouver un travail pour gagner sa vie : un "job d'étudiant". Et neuf fois sur dix, quand il ajoute une telle activité à ses études, il est amené à les abandonner avant la fin de celles-ci.

Les artistes, de leur côté, s'ils ne sont pas riches ou n'appartiennent pas à la poignée d'artistes dits "reconnus" et bien payés, sont autorisés à crever la dalle. Comme on dit parlant des artistes peintres ou sculpteurs : "ils gagnent très bien leur vie après leur mort". Allusion à la spéculation qui s'empare quelquefois de leurs œuvres après leur mort.

La femme étudiante ou artiste et mère est doublement écrasée par la société : en tant qu'étudiante ou artiste et en tant que mère. On lui susurre en plus à l'oreille : "tant que tu es étudiante" ou "si tu veux devenir artiste", alors "renonce à être mère !" Et pourquoi ? De facto on invite les femmes étudiantes ou artistes, ou bien à abandonner leurs études ou renoncer à l'art, ou bien à devenir en plus des mauvaises mères, car n'ayant pas la capacité de faire des doubles journées. La mère de trois enfants évoquée au début de ce texte a fait les Beaux-arts. Depuis qu'elle est mère elle n'a plus touché un pinceau. Et espère, plus tard, quand ses enfants devenus grands auront quitté la maison, pouvoir reprendre son activité créative artistique.

Sa tante, quant à elle, a renoncé à poursuivre ses études du jour où elle s'est mariée et a commencé à travailler. Puisque les études, elles, ne sont pas rémunérées. Elle était très motivée par ses études. Mais il fallait "gagner de l'argent". Et on trouve ça normal, de "devoir" renoncer à ses études pour travailler. Car les études ne seraient pas un vrai travail !!

Le manque de considération et de reconnaissance pour le travail des artistes, comme des étudiants ou des femmes fait partie des aspects habituels de la société où nous vivons.

Une petite fille voyant un artiste peindre une aquarelle disait dernièrement : "mais ça, peindre, ce n'est pas un métier". Et elle questionnait l'artiste : "quel est ton métier ?"

Dans une agence pour l'emploi, il y a une vingtaine d'années, à un artiste parisien décrivant ses activités très prenantes, une conseillère déclarait : "ça, vous pouvez le faire le weekend et le soir en semaine". Sous-entendu, ce n'est pas une activité, juste un amusement sans valeur.

Les artistes et les étudiants n'auraient souvent pas besoin de sommes importantes pour pouvoir continuer leurs activités dans de bonnes conditions. Mais ce minimum dont ils ont besoin pour vivre leur est systématiquement refusé. En témoigne depuis des années l'acharnement du MEDEF pour détruire le statut des intermittents du spectacle en France. En témoigne également de manière sournoise l'entreprise actuelle de liquidation de la gratuité de l'enseignement à travers la hausse délirante des frais d'inscriptions dans les facultés françaises et d'autres pays.

Mais, alors, il faut avoir "un vrai métier" ? Bien sûr, et la femme au foyer, sensée n'y rien faire, est invitée à "s'émanciper" en travaillant en plus à l'extérieur pour gagner de l'argent.

Mais que se passe-t-il ? La voilà qui travaille à l'extérieur de son foyer, fournit le même travail qu'un collègue masculin et... est payée trente pour cent de moins que l'homme ! Pourquoi, pour quelle raison ? Son travail aurait-il une consistance, une valeur inférieure d'un tiers ?

Sous payer ainsi les femmes arrive très fréquemment en France. Et en plus, s'agissant de l'emploi occupé, la femme se voit proposé surtout les emplois moins bien payés en général, moins intéressant et refusé ceux à hautes responsabilités. Ce dernier barrage étant représenté par le fameux "plafond de verre".

Pourquoi refuser ainsi les postes importants aux femmes ? Sous prétexte que celles-ci sont "handicapées" par leur caractère féminin reproducteur !!! Vous comprenez, elles ont des congés maternités, prennent des jours pour s'occuper de leurs enfants quand ils sont malades. Ce qui devrait être considéré élogieusement est présenté comme un handicap et un motif justifié de marginalisation.

Vous vous rendez compte : cette femme qui travaille à un haut niveau de responsabilité risque un jour de devenir également une mère. Et alors, au lieu d'admirer cette magnifique capacité on en fait une source de mépris de facto. Elle devrait avoir honte d'être une femme, ou plutôt pire : de n'être qu'une femme. Tandis que les hommes, eux, devraient sans doute être fiers d'être des hommes... et pourquoi donc ? Quels efforts particuliers ont-ils faits pour naître hommes plutôt que femmes ?

Cette supériorité imaginaire de l'homme sur la femme s'est longtemps inscrite dans les textes en France. Jusqu'en 1944, par exemple, le régime politique de la France a été officiellement celui de la dictature des hommes sur les femmes. Puisque ces dernières n'avaient pas le droit de voter, à l'inverse des hommes.

En 1936, il y eut en France trois femmes sous-secrétaires d’État, alors que les femmes n'avaient pas le droit de vote. Le pouvoir du Front populaire de l'époque s'abstint de donner le droit de vote aux femmes parce qu'à son idée celles-ci risquaient de voter en masse à droite. Mépriser les femmes, partout et dans toutes les catégories de la population, y compris chez bien de ceux qui se situent "à gauche", est une longue et vieille tradition française et pas uniquement française.

Aux femmes est accordée une "supériorité". Elles seraient soi-disant l'incarnation par excellence du "sexe" et du plaisir sexuel. Taper "sexe" sur le clavier de votre ordinateur en cherchant des images sur Internet, la majorité de celles-ci, largement pornographiques, figureront des femmes.

La femme, dans ces conditions, subit de plein fouet l'exploitation sexuelle pratiquée par la majorité des hommes, sous diverses formes : viols, insultes, agressions, prostitution, harcèlement et pressions diverses.

Mais tout ceci n'empêche pas certains de déclarer qu'aujourd'hui en France l'égalité femme-homme règne, et qu'à part quelques bricoles, tout va bien.

En fait, comme d'habitude et depuis des millénaires, l'hypocrisie règne. Et si certaines choses se sont un petit peu amélioré depuis quelques décennies, nous sommes encore aujourd'hui très loin du compte.

Basile, philosophe naïf, Paris le 29 avril 2014 

242 Liberare la tenerezza - Libérer la tendresse

Liberare la tenerezza

Forse non abbiamo bisogno  di un amore straordinario, o della coppia, o del sesso, pero abbiamo bisogno della tenerezza. Ma questa tenerezza è adesso l'ostaggio di un systema ché fà di lei un pezzo dell'amore straordinario, o della coppia o del sesso.

Noi dobbiamo liberare nostra santa, nobile e carissima tenerezza. E cosi comincierà il primo capitolo della storia della vera Umanità.

Basile, philosophe naïf, in Italia, 24, 27 e 28 aprile 2014

Libérer la tendresse

Peut-être nous n'avons pas besoin d'un amour extraordinaire, ou du couple, ou du sexe, mais nous avons besoin de la tendresse. Mais cette tendresse est à présent l'otage d'un système qui fait d'elle un morceau de l'amour extraordinaire, ou du couple ou du sexe.

Nous devons libérer notre sainte, noble et très chère tendresse. Et ainsi commencera le premier chapitre de l'histoire de la vraie Humanité.

Basile, philosophe naïf, en Italie, 24, 27 et 28 avril 2014

mercredi 16 avril 2014

241 Pourquoi est-il presque impossible de rencontrer l'amour ?

Cri du cœur de quantité de personnes : "je n'ai jamais rencontré l'amour", ou encore : "je cherche l'amour et ne le trouve pas". Comment s'explique cette bizarre difficulté ? Si tant de gens déclarent le chercher, logiquement, vu leur nombre, ils devraient bien finir par le trouver. Rien qu'en considérant la probabilité. Alors, où se trouve l'obstacle ? Il se trouve dans les gens eux-mêmes.

Et d'abord qu'est-ce qu'on entend par "l'amour" ? En général on entend par là une personne unique qui doit vous apporter une multitude de choses : compagnie, réconfort, soutien, plaisir, distraction, conseils, sécurité, sexe, câlins, etc. On a l'impression, quand on observe une personne qui cherche l'amour, de la voir face à une très grande colline fleurie. Et qui déclare : "je ne vois aucune fleur. Je cherche une fleur aux pétales jaunes, bleues, roses, lilas, de très exactement 0,976 millimètres de long sur 4,56 millimètres de larges et parfaitement égales et symétriquement identiques. Sinon, ce ne sont pas des fleurs !"

"Et cette fleur est unique et m'est destinée. Elle fera mon bonheur et je ferais le sien !"

Cette prétention terriblement absurde est des plus répandue. Il y aurait quelque part dans le monde la bonne personne que vous attendez. Mais d'où vient son portrait, à cette créature rêvée ?

Il est issu de trois sources :

La première est en quelque sorte mythologique. Elle est sensée devoir ressembler à une créature merveilleuse, imaginaire ou mythifiée. Par exemple : ressembler à telle vedette de cinéma ou de la chanson, ou aux personnes qui apparaissent dans les films pornographiques.

La seconde, ce sont les expériences amoureuses vécues. Plus le temps passe, plus les indications issue de cette source s’alourdissent et se compliquent. Plus les exigences augmentent.

Enfin, la troisième est celle de l'amour vécu enfant, ou dont on a rêvé enfant.

En sommes, un mélange de mythes, de gamelles vécues et de papa ou maman.

A cette chimère on va donner une dévolution :

Elle devra remplir le jour venu trois fonctions : partager notre vie quotidienne, chose qui n'est pas facile, être présentée à l'entourage et satisfaire de supposés besoins sexuels.

Ce ramassis de pseudo-raisonnements bancals a peu de chances de déboucher sur une réalité tangible et satisfaisante. On place une barre imaginaire très haut. On imagine une créature qui n'a aucune chance d'exister nulle part.

Quelquefois, par extraordinaire, ce ramassis de schémas n'empêche pas une belle rencontre. Mais le plus souvent les schémas vont revenir à la charge. Polluer la relation. La détruire.

Ou alors elles empêcheront la rencontre. Fait à relever, les schémas peuvent indirectement favoriser l'amour. Mais pas celui recherché.

Quelle est l'origine de cette situation générale de l'amour, le plus souvent ressentie comme absurde, incompréhensible, injuste et insupportable ?

Elle se trouve dans le conditionnement masculin. L'homme du fait de celui-ci veut tout le temps l'acte sexuel. Il est conforté dans ce délire par l'ignorance de sa propre physiologie. Elle l'amène à interpréter toutes ses érections comme l'expression du désir de s'accoupler. Alors que l'érection survient en quantité d'autres situations. Le seul plaisir peut par exemple la provoquer, sans qu'il y ait pour autant désir. Ce désordre dans sa tête conduit l'homme à la confusion, la frustration, la jalousie morbide, la possessivité délirante, la violence physique et morale. Face à ce comportement, la femme peut se résigner, accepter de jouer le rôle que l'homme prétend lui assigner. Voire même chercher à imiter l'homme dans son incohérence. Cela lui est généralement insupportable. Alors, elle va chercher à négocier, conditionner l'homme pour le rendre moins insupportable. Et puis, elle va rêver à un homme idéal et imaginaire. A force de rêver, elle fera rêver l'homme à une femme idéale. Plutôt que s'enfermer dans ces rêves, il faut refuser le conditionnement. Et aller à la rencontre de la vraie vie. C'est possible, difficile mais infiniment plus riche que fantasmer en prenant râteaux et gamelles. Et faisant souffrir soi-même et les autres.

Basile, philosophe naïf, Paris le 16 avril 2014

dimanche 6 avril 2014

240 Proposition d'organisation goguettière

Monômes, binômes, polynômes :

Une goguette est formée de 18 monômes : goguettiers ou goguettières. Elle ne dépasse pas ce nombre. Est rigoureusement indépendante, apolitique et festive. Son but est la fête, le rire et la chanson.

Les 18 monômes sont organisés en 9 binômes.

Regroupés par 3, ces binômes forment 3 polynômes.

L'ensemble constitue une goguette.

Elle se dote d'un nom, un emblème, un chapeau, une chanson, une devise et un ensemble de bigophones et percussions.

Structure interne :

Au sein de chaque binôme sont 1 monôme marchant et 1 monôme suiveur. Le monôme marchand se charge de la communication extérieure.

Les 3 monômes marchands au sein d'un polynôme forment la direction du polynôme. Leurs fonctions sont réparties ainsi :

Direction,
Fournitures,
Communication et archives.

Les monômes directeurs de chaque polynôme forment le bureau de la goguette.

Symbolique :

Au sein des polynômes existent un polynôme oiseaux, un polynôme fleurs et un polynôme étoiles.

Ses membres prennent des sobriquets oiseaux, fleurs ou étoiles.

Mémoriser la goguette :

La goguette dépose ses publications et copies de documents d'archives en un lieu de conservation mémoriel, par exemple : le Département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, le Musée international du Carnaval et du Masque de Binche, des archives municipales, etc.

Précisions :

Les fournitures sont la boisson, le tissu pour les chapeaux ou masques-voilettes, etc.

La goguette devra au maximum fonctionner sur la base du cœur et de la bonne volonté. 

On peut imaginer des goguettes enfantines, des goguettes étudiantes, etc. Les goguettes étudiantes seront la base de renaissance de la société festive universelle étudiante de la Corda Fratres (1898-1914).

Basile, philosophe naïf, Paris le 6 avril 2014



 

vendredi 4 avril 2014

239 Tristes nouvelles

J'apprends qu'un sondage réalisé dernièrement par l'Institut d'enquête économique du gouvernement brésilien auprès de 3 810 personnes des deux sexes donne ce troublant résultat :  

65,1 % des personnes interrogées approuvent l'affirmation inepte comme quoi : « Les femmes portant des vêtements qui laissent voir leur corps méritent d'être violées ».

Il existe aussi parmi les interrogés 58,5% qui pensent que « si les femmes se comportaient mieux, il y aurait moins de viols ».

Il y a donc 65,1 % de gens bizarres au Brésil. Ça fait beaucoup. Qu'en est-il en France et ailleurs ?

Extrapolons : doit-on déduire également que pour ces gens bizarres les petites filles habillée « sexy » méritent d'être violées ? Dans quel monde vivons-nous ?

20 000 Brésiliennes auraient manifesté leur réprobation sur le Net... Il y a encore beaucoup à faire, au Brésil et ailleurs.

Basile, philosophe naïf, Paris le 4 avril 2014