samedi 31 mai 2014

256 L'orientation idéologique des zones dites « érogènes »

L'orientation idéologique des zones dites « érogènes » est un produit de la Culture et non une fatalité naturelle. Ainsi, par exemple, quantité de femmes et jeunes filles apprécient le fait de voir l'organe sexuel masculin, tout au moins celui d'hommes qu'elles aiment bien. Et, à l'occasion, aimeraient bien le toucher, jouer avec, sans pour autant souhaiter automatiquement le coït.

Mais, l'interprétation idéologique de cette zone anatomique fait croire aux femmes et aux hommes que cette vue, ces gestes, impliquent l'acte sexuel. Un journal féminin écrivait même, il y a quelques années, que le sexe masculin « était une bombe ». Il suffirait qu'une femme le touche, pour que l'homme concerné, automatiquement se jette sur elle pour « faire l'amour ».

Or, le mécanisme du désir est plus délicat et complexe que ça. Une femme et un homme n'ont pas automatiquement et réciproquement envie du coït simplement parce qu'on fait du touche zizi. Mais, abusé par leur stupide culture, bien des personnes des deux sexes croient qu'il en est ainsi. Sans éprouver de désir réel, elles s'appliquent alors à faire une chose dont elles n'ont pas vraiment envie. Elles galvaudent l'acte sexuel. D'autant plus facilement que, même si elles n'en ont pas envie, elles se disent qu'il faut le faire pour l'autre, qui en aurait envie.

Finalement, sans l'avouer et souvent se l'avouer, elles trainent les pieds, rechignent à une activité artificiellement programmée. Pour cette raison quantité de femmes et jeunes filles éviteront de chercher à voir, toucher, jouer avec l'organe sexuel masculin. Y compris d'hommes qu'elles connaissent et apprécient. Même si elles en ont envie. Elles renonceront à leur désir et plaisir pour avoir la paix. Et ne pas être dérangé par un acte sexuel mal venu.

L'organe sexuel masculin n'est pas le seul organe ainsi délaissé, victime de l'orientation idéologique qui lui est accordée dans notre Culture. Ce problème concerne toutes les zones anatomiques classées "zones érogènes". Car elles aussi prétendument liées à la réalisation automatique de l'acte sexuel. Ainsi, dans le monde actuel, il est quasiment impossible de caresser les seins d'une copine proche, simplement pour les caresser et rien de plus. C'est-à-dire pour le plaisir de caresser pour l'un. Et être caressée pour l'autre. D'où vient cette impossibilité ? De ce que la société a abusivement codifié ce geste en un annexe de l'acte sexuel. Ou bien, il est refusé par la volonté de refuser l'acte sexuel. Ou bien, il est accepté comme prologue, accompagnement ou suite à celui-ci.

Certains hommes machos refusent d'ailleurs de s'occuper des seins de leur petite amie et préfèrent ne s'occuper que d'autres endroits. Pour eux, s'attarder sur les seins représente une perte de temps. Ils préfèrent aller à l'essentiel pour eux : le coït. De plus, s'occuper des seins leur apparaît comme un geste infantilisant car rappelant la tétée.

Il existe des vidéos pornos où on ne touche pratiquement pas les seins des dames, y compris quand ils sont superbes. C'est dire la médiocrité sensuelle de ce genre de productions.

J'ai connu une dame jolie qui avait eu pas mal d'amants. Aucun ne s'était occupé à lui caresser les seins, m'a-t-elle dit. Ils étaient très petits. Il semblerait que les seins très petits sont nettement plus sensibles aux caresses que les gros seins. Mais, pour bénéficier de cet avantage sensuel, encore faut-il avoir l'occasion de vivre ces caresses, ce qui n'est pas toujours le cas.

Les seins ne sont pas les seuls perdants en matière de câlins. Quantité de femmes n'ont jamais reçus de caresses sur le dos, par exemple. J'en ai rencontré. Et elles avaient déjà eu plusieurs amants dans leur vie.  

Un autre grand perdant dans le domaine des caresses est le bisou entre adultes, singulièrement celui sur la bouche, ainsi que la caresse linguale qui peut aller avec. Ce baiser est considéré comme impérativement lié à l'acceptation de l'acte sexuel. Il est ainsi ritualisé. Or, il est fort agréable. Et n'est en fait aucunement liée à l'acte sexuel par un lien mécanique.

Le fait est d'évidence. Si en France s'embrasser sur la bouche entre adultes est considéré ainsi comme « sexuel », dans d'autres pays, comme la Russie, on ne pense pas pareil. Et il existe aussi, aujourd'hui en France, quantité de gens qui embrassent leurs petits enfants sur la bouche sans accorder à ce geste une quelconque connotation sexuelle.

L'aberration de sexualiser le baiser sur la bouche fait que dès que deux amants officiellement se séparent, c'est-à-dire ne baisent plus ensemble, l'arrêt des bisous sur la bouche intervient comme une sorte d'impératif automatique.

Quand bien-même l'un des deux ou les deux auraient la nostalgie de ces bisous. Ils croient juste et inévitable de se plier à l'orientation idéologique des zones érogènes : pas de baise, pas de bisous sur la bouche. Les règles culturelles établies prétendant « régler » notre sexualité sont frustrantes et stupides. Elles prétendent obliger à faire des choses qu'on n'a pas envie de faire et qu'on peut éviter. Et interdire des choses qu'on a envie de faire et qu'il est possible de faire.Mais ces règles sont rarement remises en question, car relevant soi-disant de la « Nature ». Un mot en six lettres qui prétend ici remplacer la réflexion, l'intelligence, la sensibilité, le plaisir, la tendresse, la douceur, la compréhension, le toucher, le respect de soi et de l'autre.

L'hypocrisie, les règles et codes établis et les non dits interdisant généralement de proposer quelques modifications que ce soit aux dites règles. Vous vous voyez prétendre embrasser sur la bouche avec la langue. Ou caresser les seins d'une jeune fille ou une femme que vous appréciez, et qui vous apprécie, en avançant que ça n'est pas une proposition d'acte sexuel ? Vous risquez très largement de passer pour un fou, un imbécile, un rêveur irréaliste, un obsédé sexuel ou un dragueur hypocrite.

La bêtise et le manque de respect de soi et de l'autre polluant les relations humaines sont des phénomènes très anciens. Qui n'ont pas toujours existé. Dans les temps premiers de l'Humanité, l'homme vivait en conformité avec sa nature et sa réalité. Cette réalité vit toujours en nous. Il appartient à chacun de nous de la chercher et la trouver. On peut, on doit résister. Quand c'est possible, il faut remettre en question ce qui s'oppose au respect de soi et de son prochain. De cette remise en question dépend notre accomplissement, source de notre joie et notre liberté.

 Basile, philosophe naïf, Paris le 31 mai 2014

mercredi 28 mai 2014

255 La femme aux briquets Dupont

Il existe une marque de briquet français de luxe en or massif, la marque Dupont.

Une femme m'a raconté à propos de ces briquets l'histoire suivante :

Elle connaissait un peu une très jolie infirmière de Paris. Qui cherchait des amants doux et sensibles. Qui devaient obligatoirement posséder un Dupont.

Elle les séduisait. Puis les abandonnait. En s'appliquant à les faire souffrir le plus possible.

Tout en embarquant leur Dupont.

Pour le vendre ? Pas du tout, il trainait ensuite chez elle dans la poussière. Chaque briquet était un trophée. Le témoin d'une violence commise ainsi contre un homme.

La femme qui m'a raconté cette histoire excusait l'infirmière : « elle exagère un peu quand même ! Mais, tu sais, elle a tellement souffert des hommes. »

La voleuse de briquets était comme elle une femme raciste anti-hommes. Ça, je l'ai compris seulement bien des années après.

Basile, philosophe naïf, Paris le 28 mai 2014


254 La fermeture du bureau des délices

Un aspect frappant et de prime abord incompréhensible du comportement de certaines femmes est la fermeture du bureau des délices. Il ne s'explique que si on a conscience de l'existence du racisme anti-hommes dont témoignent quantité de femmes dont celles ici concernées.

Une femme ouvre son bureau des délices à un homme. C'est-à-dire qu'elle va accepter de coucher avec. Ça va se reproduire un certain nombre de fois, y compris le long de plusieurs années. Et puis elle va plus ou moins subitement fermer son bureau des délices. Et refuser de continuer à coucher.

Rien de nouveau ou particulier expliquera ce changement. L'homme concerné n'y comprendra rien. J'ai connu un mari ainsi sevré, dormant dans le même lit que sa femme désormais inaccessible. Il n'en revenait pas. « Elle dort très bien, ce n'est pas possible ! » Il en arrivait à s'imaginer qu'elle avait viré de bord et à présent aimait les femmes.

Il avait eu avec elle deux enfants. Quelques années après, cette femme jetait dehors son mari.

Une femme me racontait un jour qu'une de ses amies avait été quitté par son mari. Que l'épouse délaissée l'avait été parce qu'elle ne voulait plus faire l'amour avec son mari.  « Ils ont deux enfants, ça arrive souvent ce genre de choses. Qu'après avoir eu le deuxième enfant la femme ne veut plus faire l'amour ».

Un couple ami a connu devant moi un phénomène similaire. Après le deuxième enfant, la femme a fermé son bureau des délices. Le mari, désespéré, a manqué de se suicider. Quelques années plus tard, ils se sont séparés. La femme avait peu auparavant prit un amant.

Le deuxième enfant serait-il anaphrodisiaque ? Tuerait-il l'envie de faire l'amour avec le papa ? La réponse est ailleurs.

J'ai eu jadis une petite amie. On a donc couché ensemble. Puis, un jour, subitement, elle ne voulait plus coucher. Et restait très jalouse et souhaitant continuer à vivre avec moi.

Quand je lui faisais remarquer qu'elle ne faisait plus l'amour avec moi, elle me répondait : « tu n'as qu'à te masturber ! »

Elle m'a expliqué que si elle couchait avec un autre, l'envie de faire l'amour avec moi pourrait lui revenir. Moi, très grand naïf, parfaitement manipulé par elle, ai favorisé son projet. Après qu'elle y soit parvenue, voilà que, sans mentionner quelque désir que ce soit de revenir vers moi pour la bagatelle. Elle m'annonce en riant qu'elle trouverait bien que j'assiste à ses ébats sexuels avec l'autre ! Là, c'était trop. J'ai mis un terme à mon histoire avec elle en la quittant. Ce qu'elle n'a pas apprécié.

J'ai dit à un ami que j'avais eu comme problème que ma copine ne voulait plus faire l'amour avec moi. Il a alors grogné furieux quelques propos qui témoignaient que lui également avait souffert d'une telle situation.

Donc, après deux enfants ou sans, brusquement et sans explications visibles, on voit des femmes fermer leur bureau des délices. Ce comportement paraît assez répandu.

L'explication est d'une très grande simplicité : les femmes concernées sont des racistes anti-hommes. Elles emploient le sexe comme un moyen pour les contrôler et pour la reproduction. Elles utilisent les hommes qu'elles méprisent pour obtenir diverses choses qui les intéressent. Ainsi, pour les enfants elles en ont besoin. Une fois fait le deuxième et dernier programmé elles n'ont plus besoin de l'homme et son appareil reproducteur.

Alors, la femme raciste anti-hommes le garde auprès d'elle pour autre chose. Et finit par s'en débarrasser.

Car elle n'a pas comme principe que la femme et l'homme sont également respectables. L'homme n'est pour elle qu'un objet utile dont on se sert. Et qu'on jette ensuite quand on n'en a plus besoin.

C'est un comportement de mante religieuse, sauf que la mante, elle, mange son compagnon quand il ne peut plus la servir. Et la mante ne ment pas. Elle est sincère. Contrairement à l'amante qui ici ne l'est pas.

Basile, philosophe naïf, Paris le 28 mai 2014

253 Racismes anti-gamins, anti-femmes, anti-hommes

Il existe diverses formes de racismes. Racismes se définissant comme catégorisant certaines personnes comme par définition inférieures à d'autres, leur niant leur dignité d'être humain. Les racismes les plus connus se réfèrent au concept de races, de couleurs de peau. On rencontre aussi des racismes anti-vieux, anti-jeunes, par exemple. Je voudrais évoquer ici les racismes anti-gamins, anti-femmes et anti-hommes.

Quand j'avais cinq ans, j'étais, pour la première et unique fois de ma vie, en vacances dans un centre de vacances accueillants les familles. Il s'agissait du Centre de vacances UFOVAL à Lépin-le-Lac, sur le lac d'Aiguebelette, en Savoie. C'était en 1956.

Les enfants étaient pris en charge en groupe, par des moniteurs. Le directeur du centre et moniteur lui-même s'appelait Monsieur Vernet. Il y avait trois autres moniteurs. Ils s'occupaient des enfants : deux dames, une blonde et une brune, et un homme, visiblement le plus âgé des trois.

Je me souviens parfaitement bien de mon sentiment concernant ces moniteurs. Deux d'entre eux étaient distants, c'était les femmes : elles nous traitaient et considéraient comme « des enfants ». Le troisième, lui, c'était toute autre chose : il nous considérait comme des individus. Cela, je le ressentais et l'appréciais. Il nous respectait. Les autres non, nous étions à leurs yeux quantité négligeable.

Traiter les petits juste comme « des enfants », c'est témoigner d'un racisme anti-gamins. On n'est rien, pas grand chose, parce qu'on est « petits ». Et que peut-on y faire d'être « petits » ? On ne peut pas décider d'être « grands » ! Résultat : on souffre de cette situation.

Le moniteur qui nous respectait était en quelque sorte mon héros. J'aimais cet homme aux yeux duquel je me sentais exister. Et pas n'être juste qu'une chose dont on s'occupe. Il acceptait que nous, les enfants, existions. Et ne faisions pas simplement une sorte de figuration en occupant une place négligeable.

Aujourd'hui, quand un « petit » me parle, je l'écoute avec attention et cherche à répondre à ce qu'il me dit. Qu'il ait quatre ou quatorze ans, il mérite d'être respecté en tant qu'individu. Il n'est pas juste un futur « adulte ». Un irresponsable qui deviendra « responsable » le jour de ses dix-huit ans !

Ne pas considérer un gamin comme un être humain, mais comme un inférieur à l'homme, c'est cela, le racisme anti-gamins. Respecter un gamin, c'est également reconnaître qu'il ne sait pas encore tout ce qu'on peut apprendre en vingt, trente, quarante ou cinquante années de vie.

Quant aux adultes « responsables », il en est qui font très gamins, sans avoir pour autant l'excuse de la jeunesse.

Le racisme anti-femme, lui, est institutionnel en France. Il consiste, par exemple, à payer les femmes, pour le même travail, en moyenne trente pour cent de moins que les hommes. A leur refuser de hautes responsabilités, etc. C'est un sujet sur lequel quantité de choses ont été écrites.

J'ai découvert progressivement un phénomène que j'avais ignoré durant longtemps : le racisme anti-hommes.

Initialement j’idolâtrais les femmes. Puis, progressivement, j'ai dû reconnaître qu'elles pouvaient avoir des défauts, être mauvaises, injustes, méchantes comme peuvent l'être certains hommes.

Mais, je n'avais pas réalisé jusqu'à présent l'ampleur du phénomène du racisme anti-hommes dont témoignent de très nombreuses femmes. Pour ces femmes, nous, les hommes, ne sommes que des hommes, par définition selon elles, inférieurs à toutes les femmes. Et nous serions, par définition : grossiers, immoraux, incapables, agresseurs, etc.

Cette stupide manière d'observer les choses est l'exact équivalent du racisme anti-femmes dont témoignent un très grand nombre d'hommes.

J'avais déjà surpris des bribes du racisme anti-hommes, sans réaliser l'étendue de son développement.

Une femme que je croyais être une amie laissait par moments échapper des propos où, d'un air entendu, elle exprimait le fait que je n'étais qu'un homme. Je trouvais ça vexant, sans saisir en quoi ce propos était en fait la partie visible de l'iceberg. Ce qui me frappait, c'était le caractère absolu et définitif de son discours. La certitude que je n'étais bien sûr rien qu'un homme. Je ne voyais pas en filigrane le reste de la pensée : « et nous, les femmes, sommes toutes, par définition, quoi que tu fasses, supérieures à vous ! »

Autre incohérence témoignant de ce racisme anti-hommes : Sainte Nitouche en temps normal, une autre, que je croyais être une amie, était par moments ouverte à toutes sortes de câlins très « chauds ». Puis, se refroidissait au point d'atteindre le zéro absolu. Et, si j'insistais pour retrouver des câlins, me sortait que je troublais toujours notre relation en ramenant ça. Et pourquoi avait-elle cessé subitement les câlins : « parce que je n'en avais pas eu envie », me répondit-elle un jour. En résumé, elle avait tout le loisir de chercher à l'occasion des caresses. Mais si, de mon côté, ça éveillait alors en moi l'envie de continuer, j'étais forcément un obsédé, un détraqué, un troubleur d'amitié.

Deux femmes que je connaissais me faisaient part de leur fidélité respective, l'une à son amant, l'autre à son mari. Tous les justificatifs habituels venaient conforter ces professions de foi : amour, mariage, fidélité. « Moi, je n'aime pas passer ma main là où une autre main est passée. Moi, je ne partage pas », disait l'une. L'autre vantait son cher et irremplaçable, unique petit mari.

Et, soudain, un jour, j'étais assis auprès d'elles au restaurant, quand j'ai assisté à un tableau étrange et inattendu. Nos deux fidèles amoureuses commencent à se parler en oubliant que je suis là. J'ai alors l'impression très nette de me retrouver auprès de deux inconnues que je n'ai jamais rencontré. Elles parlent toutes deux d'un air entendu d'un célèbre acteur de cinéma. Et tout le discours sur la fidélité se volatilise. J'entends deux dames dirent entre elles : « c'est sûr, s'il vient à la maison, je ne couche pas dans la baignoire ! » et le reste à l'avenant, témoignant de manière évidente que leur habituel discours sur la fidélité est exclusivement une façade sociale. Un discours des apparences pour paraître une personne respectable et inaccessible. Un discours auquel ces discoureuses n'ont visiblement jamais cru le premier mot. Elles le balancent tous les jours à la figure des hommes. Et « entre femmes » et amies, se racontent toute autre chose. Et ont manifestement l'habitude de cette totale hypocrisie.

J'ai relevé alors cette métamorphose surprenante sans en tirer une analyse particulière.

Une de ces deux dames, comme j'ai pu le constater, m'autorisait à la caresser à l'occasion, mais selon ses limites territoriales corporelles définies : en dessus de la ceinture, pas en dessous, car, disait-elle : « je ne suis pas ta maîtresse ». Troublante incohérence où on se retrouve en fait le jouet sexuel de l'autre. Il vous utilise. Vous autorise ou vous interdit selon son bon plaisir. Et, chose à relever, comme d'autres femmes que j'ai pu connaître, accepte de recevoir des caresses, mais n'en donne aucune en échange. Tout ceci avec des prétextes fallacieux tels que : « tu ne réagis pas suffisamment, j'ai l'impression de ne rien faire ». 

L'homme n'est pas qu'un jouet sexuel pour les femmes racistes anti-hommes : c'est un jouet tout court. Une femme de santé déficiente restant au lit toute la journée, me disait : « je ne me lève pas pour toi, car tu fais partie de mon histoire ». Qu'est-ce que ça signifiait ? C'était juste un propos absurde qui prétendait justifier un comportement pénible à supporter par moi.

Dans un domaine salace et plus intime, je me souviens d'une femme qui me disait, il y a bientôt quarante ans : « je ne peux pas te faire de fellation, car j'ai tout le temps le nez bouché, et si je t'en fais une, j'étouffe ! ». Et moi, grand naïf, j'acceptais l'argumentation.

En fait, pour la femme raciste anti-hommes, l'homme est là à son service, pour la servir. Exactement comme le macho considère la femme, la femme raciste anti-hommes va considérer l'homme. Il est juste pour elle une chose, un mobilier, un objet soumis qui agrémente sa vie. Et qu'on jette le moment-venu.

J'ai été ce jouet soumis et imbécile durant un très grand nombre d'années. Mais, à présent, le jouet s'est réveillé. Il ne servira plus de jouet et va réagir devant les prétentions abusives qu'il pourra rencontrer et qui chercheront à le ramener à sa condition d'objet ludique.

Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse. J'étais la cruche. Elle a fini par se casser. Et un homme est né. Prêt à rejeter de sa vie celles qui lui manquaient de respect et se foutaient de sa gueule depuis toujours. Ce qui ne signifie nullement que je deviens macho méprisant les femmes ! Bien au contraire ! Et comment que je respecte, apprécie et admire les femmes et jeunes filles au comportement digne, respectueux et responsable. Refusant d'être maltraitées par les machos et de maltraiter les hommes de manière symétrique.

La cruche s'est cassée quand j'ai fini par rencontrer le sommet caricatural du racisme anti-hommes : la violence physique gratuite de la part d'une raciste anti-hommes qui m'a ouvert les yeux bien involontairement de sa part.

Quand on n'a rien fait de spécial à quelqu'un, qu'il vous regarde avec haine, vous insulte, hurle sur vous et vous frappe sans aucune raison visible, on ne peut que se poser des questions. Quel peut être la source de cet étrange comportement ? 

C'est là que j'ai enfin compris et rattaché ensemble les fragments du puzzle que j'avais déjà rencontré. Je savais depuis une éternité qu'il existe des hommes méprisant les femmes. Il m'a été plus difficile d'arriver à réaliser que l'exact comportement symétrique existe. A présent cela m'apparaît comme une éclatante évidence.

L'existence des racistes anti-gamins, anti-femmes et anti-hommes expliquent quantité de phénomènes relationnels surgissant dans la société. Où nous essayons avec difficultés de vivre quand nous ne sommes pas membre d'un de ces groupes hélas dominants.

J'aurais l'occasion de revenir sur ces phénomènes racistes très intéressants à analyser et étudier. Ce sera le cas dans des textes à venir tels « La fermeture du bureau des délices » et « La femme aux briquets Dupont ».

Basile, philosophe naïf, Paris le 28 mai 2014

lundi 26 mai 2014

252 Donner de la confiture aux cochons

On a coutume de se dire, moi en tous cas, qu'on rencontre des gens « gentils » et les autres... Mais qu'est-ce à dire précisément ?

Quand on fait son chemin dans la vie. Au lieu des caresses espérées, au sens propre ou au sens figuré, on se prend des baffes. Et parfois, des caresses, mais elles sont rares.

Alors, au choix, on se dit : « je continue à chercher des caresses et à éviter de donner des baffes ». Ou bien on se dit : « baffe pour baffe et tant pis pour les caresses. On s'en fiche des caresses. Le plus important c'est donner des baffes ! »

Et on prend plaisir à distribuer des baffes, au sens propre ou au sens figuré. On n'est plus un gentil.

Celui ou celle qui est gentil continue à chercher à donner et recevoir des caresses au sens propre ou au sens figuré.

Les baffeurs adorent baffer les caresseurs. Pourquoi ? Parce que les caresseurs leur rappellent ce qu'ils ont renoncé à être. Ça les remet en question. Ça leur fait mal. Ils n'aiment pas ça.

Quand on est caresseur, on se dit alors : « pauvre baffeur, tu souffres. Je vais essayer de te faire revenir au monde des caresses ».

Fatale erreur : un baffeur reste un baffeur. Laissez-le. Et partez à la rencontrer d'autres caresseurs. Ne perdez pas votre temps à chercher à caresser ou « extraire » des caresses des baffeurs.

Et puis aussi, méfiez-vous des baffeutrs non pratiquants. Ils ne baffent pas, ou guère. Ne caressent pas non plus. Et surtout, surtout, approuvent, soutiennent et protègent les baffeurs actifs.

Les baffeurs non pratiquants égarent les caresseurs.

Chercher à faire comprendre les caresses aux baffeurs pratiquants ou non, c'est donner de la confiture aux cochons.

Caresseurs, évitez-le.

Le monde est vaste, allez à la rencontre des fleurs.

Basile, philosophe naïf, Paris le 26 mai 2014

251 Quelques remarques à propos du résultat des élections européennes d'hier

Avancée du Front National et recul du Front de Gauche sont deux points frappants du scrutin des Européennes de ce dimanche 25 mai 2014. Les explications sont simples.

Depuis des mois, parlant avec des militants très hostiles au Front National et se définissant « à gauche », je leur faisait remarquer : « pourquoi déroulez-vous un tapis rouge devant Marine Le Pen ? »

De quel tapis rouge s'agissait-il ? De celui de l'Europe et l'euro : tout le monde voit clairement que l'Europe et l'euro sont une quintessence de merde. A part des hypocrites, idiots ou démagogues, on voit bien que c'est depuis l'arrivée de l'euro que les prix dansent et les petits revenus stagnent. Et que c'est au nom de l'Europe qu'on fout en l'air tout ce qui marche bien dans les pays européens, dont la France. Pour remplacer ce qui marche par de la merde libérale.

Alors, la conclusion est évidente : « l'Europe à la poubelle et l'euro avec ! » Comme je le dis ironiquement à des Italiens, quand j'en croise, et qui sont d'accord :

« Per l'Europa e l'euro abbiamo due possibilità, alla scelta : o la patumiera, o la spazzatura. »

Ce qui signifie :

Pour l'Europe et l'euro, nous avons deux possibilités : au choix la « patumiera » ou la « spazzattura ».

En italien, « patumiera » et « spazzatura » sont deux synonymes usuels qui signifient la même chose : la poubelle.

Mais, quand je dis la même chose à des militants français anti Front National et déclarés « de gauche », là c'est la panique.

Ils s'accrochent à l'euro et l'Europe comme à des fétiches inestimables.

Pour l'euro, ils ont peur : « ah, mais si on sort de l'euro, ça n'arrangera pas forcément les choses, il vaut mieux le garder ».

Et, pour l'Europe, voilà la formule magique : « il faut une Europe sociale ! »

Mais, en attendant, des millions de gens, eux, voient que l'euro est arrivé avec la valse des prix et le blocage des salaires, pensions, allocations et retraites. Et que l'Europe, c'est la merde.

Et voilà nos chers militants anti Front National et déclarés « de gauche » qui s'accrochent désespérément à ce mot en six lettres synonyme d'un autre en cinq lettres : Europe.

A croire qu'à force de l'avoir entendu seriner depuis des décennies sur tous les tons, ils ne peuvent pas se passer du sac à merde européen, parce que quoi ? Parce que c'est « l'Europe ».

Bel exemple d'obnubilation.

Marine Le Pen et ses amis, eux, de leur côté, ont très bien compris quel usage on pouvait faire du dégoût de l'euro et l'Europe. Pour capter les voix des mécontents, ils disent : « à bas l'euro et l'Europe ».

A part eux, qui dit la même chose ? Peu de monde parmi les organisations politiques françaises.

Quand l'électeur moyen, qui n'a pas d'opinion trop précise pour se situer sur l'échiquier politique va voter, il vote pour celui qui répercute son dégoût de l'Europe et l'euro.

Cette manière de faire pour capter les suffrages indépendamment de toutes orientations réelles a déjà été employé en 1917 en Russie.

Quand les libéraux et la gauche modérée de l'époque se sont emparés du pouvoir en février 1917 en Russie, c'était la guerre depuis août 1914. Et les Russes en avaient marre de la guerre.

Le nouveau pouvoir russe a repris la politique tsariste et continuait la guerre. Les bolchéviks, eux, ont déclaré que la paix devait se faire tout de suite. Les soldats russes désertaient du front ? Ils les encourageaient à le faire.

Le front s'est effondré cependant que les masses populaires ralliaient les bolchéviks.

Une fois ces derniers au pouvoir, la politique de paix à tous prix fut poursuivie avec difficulté.

Négociant avec les Empires centraux, les bolchéviks au pouvoir se virent exiger des contreparties gigantesques. On voulait leur prendre l'Ukraine !

Si les bolchéviks acceptaient, ils devenaient des traîtres. Alors, très futés, ils quittèrent les négociations sans rien signer, déclarant un état inédit pour le conflit en court : « ni paix, ni guerre ».

Les Allemands foncèrent. Et, alors, les bolchéviks revinrent signer tout ce qu'on leur demandait, déclarant qu'ils avaient démontrés qu'on les avait ainsi forcé à céder.

La politique de « paix à tout prix » et l'encouragement à la désertion du front était pure démagogie. Mais, captant la sympathie du peuple dégouté du conflit, elle avait permis la prise du pouvoir.

Par la suite, les bolchéviks firent la guerre, et comment.

Et gardèrent le pouvoir.

Aujourd'hui avec l'euro et l'Europe, le Front National utilise la même recette : la masse des gens ne veut plus de l'euro et l'Europe ? Il suit le mouvement et engrange des voix.

Cependant que d'autres restent englués dans le discours de l'Europe sociale, l'amélioration de l'Europe, etc. Mais, pourquoi ne pas parler alors de l'Humanité sociale toute entière ? Pourquoi l'Europe seulement ? Parce qu'ils sont englués dedans.

Pour les adversaires de gauche de la politique européenne, pour profiter du mécontentement anti-euro et anti-Europe, il suffirait de dire publiquement : « à bas l'euro, à bas l'Europe ! » Et se dire dans sa tête que : pour le reste, on verra plus tard. Comme on fait les bolchéviks avec la paix en 1917. Ils ont suivi le mouvement et l'ont encouragé, pris le pouvoir, et avisé ensuite.

L'essentiel étant pour eux la prise du pouvoir.

S'agissant du recul du Front de Gauche, un élément a aussi joué : dans beaucoup de grandes villes dont Paris, à l'occasion des élections municipales, le Parti Communiste s'est allié au Parti Socialiste contre le Parti de Gauche. Puis, pour les Européennes, a retrouvé le Parti de Gauche contre le Parti Socialiste.

Un militant parisien du Parti Communiste que j'ai rencontré au moment de la campagne pour les municipales, m'a dit à ce sujet : « à Paris, nous avons eu raison de nous allier avec le Parti Socialiste. Les élus, c'est important ! Sinon, on perd de l'argent ! »

Les électeurs ont vu de leur côté le Parti Communiste allié au Parti Socialiste aux élections municipales dans quantité de grandes villes dont Paris, et ensuite opposé au Parti Socialiste aux Européennes. Ce n'est pas très clair pour un électeur qui n'a pas sa carte ou sa sympathie pour le Parti Communiste et pense comme ce militant.

Ce manque de clarté a certainement contribué au recul du Front de Gauche aux Européennes.

Basile, philosophe naïf, Paris le 26 mai 2014





dimanche 25 mai 2014

250 Pour une place ou une rue Dimitris Christoulas à Paris

J'ai été très touché par la mort de Dimitris Christoulas (Δημήτρης Χριστούλας en grec), survenue à Athènes, le mercredi 4 avril 2012. Ce jour-là, vers 9 heures du matin, il s'est suicidé, au pied d'un cèdre, sur la grande place Syntagma, face au bâtiment de la Vouli, le parlement grec.

En 2013, j'ai eu l'occasion de créer l'article de Wikipédia en français consacré à ce martyr. Dans d'autres versions de Wikipédia, notamment en anglais, espagnol et grec, cet article existait déjà.

Je fais à présent la proposition d'une pétition :

Pétition pour une place ou une rue Dimitris Christoulas à Paris

Le 4 avril 2012, Dimitris Christoulas s'est tiré une balle dans la tête publiquement, à Athènes, place Syntagma, devant le parlement grec. Dans sa dernière lettre, retrouvé sur lui, il motivait son geste : il ne voulait pas finir en fouillant les poubelles pour vivre. Il appelait à la résistance armée contre le gouvernement grec, déplorant être trop âgé pour pouvoir s'y lancer lui-même.

Dimitris Christoulas était un pharmacien grec retraité âgé de 77 ans, marié et père d'une fille : Emmi Christoulas. Il avait vendu sa pharmacie en 1994. Et vivait depuis de sa retraite pour laquelle il avait cotisé durant 35 ans sans aucune aide de l’État.

Le suicide et la lettre laissée par Dimitris Christoulas ont amené des rassemblements de protestations de plusieurs milliers de personnes à Athènes et Thessalonique. Le lieu où Dimitris Christoulas est mort a longtemps été le théâtre d'hommages nombreux. Il a été proposé que soit érigé en cet endroit un monument commémoratif.

Les bourreaux de la Grèce : la « Troïka » (Fond Monétaire Internationale, Banque Centrale Européenne, Commission Européenne), ont fait croître dans ce pays la mortalité infantile de 40 % et exploser le nombre de suicides. Ils ont ruiné la Grèce et continuent à la martyriser. Et ce crime, si nous ne nous y opposons pas, devrait s'étendre très largement à d'autres pays, dont la France, avec la signature annoncée du traité TAFTA (Grand Marché Transatlantique Europe-États-Unis).

Notre frère mort Dimitris Christoulas est un symbole des peuples martyrs de l'austérité, voulue et fomentée par des gouvernements aux ordres du grand patronat et des banques. Qui préfèrent l'argent à l'être humain. Pour marquer notre résistance à cette infamie et par solidarité avec le peuple grec martyr, il faut donner le nom de Dimitris Christoulas à une rue ou une place de Paris.

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 mai 2014

vendredi 23 mai 2014

249 Communication, mots et caresses

Seule l'invraisemblable carence sensuelle (au sens de caresses, câlins) et tactile de notre société empêche de voir le caractère caricaturale et misérable de la pornographie. Étudier cette dernière se révèle instructif. Je regardais une vidéo pornographique très bien réalisée d'une vingtaine de minutes et me disais : "cette vidéo est un produit de notre société. Elle est donc nécessairement bancale quelque part." Pour réussir à l'analyser et réaliser l'évidence d'emblée non apparente, il m'a fallu la revisionner une douzaine de fois dans les semaines qui ont suivi. Quelquefois je coupais le son. J'observais non les actes mais les physionomies des personnes filmées. Au final, le diagnostic est des plus simples : un homme a environ deux mètres carrés de peau. Ici, la surface impliquée se résume à une bouche et un pénis en érection. Pour les femmes, au sexe et à la bouche, on ajoute les seins. Et c'est tout. On ne touche pas ou pratiquement pas au reste.

La pornographie est un sous produit de la prostitution. Dans cette dernière l'activité se résume à quelques actes précis et tarifés. Dans la pornographie lesdits actes sont représentés. Mais, dans les deux cas, il ne s'agit pas de communication, ou alors des plus sommaires.

On a fait de quelques gestes sexuels des activités indépendantes et séparées du reste. Malheureusement cette manière de croire communiquer fait partie de l'éducation reçue par beaucoup.

De cette mystification relève également le propos comme quoi la "perte" de ce qu'on a baptisé "la virginité" marquerait l'entrée dans un âge baptisé "adulte". C'est une parfaite ânerie.

Une très jeune fille me questionnait un jour sur l'âge où j'avais connu ladite "perte" et disait qu'elle escomptait se débarrasser de sa virginité l'année suivante. J'ai été amené à lui dire que cet événement n'était pas si important que ça.

Un boniment fréquemment entendu est que l'acte sexuel serait merveilleux, suprêmement agréable, etc. Ce mythe a la peau dure. En fait, il en est de l'acte sexuel comme d'innombrables autres activités : admirer un paysage, faire une promenade, manger un repas. Est-ce à chaque fois merveilleux ? Pas forcément, des fois et rarement oui, le plus souvent pas et ça laisse un souvenir plus ou moins marquant.

A une certaine époque, et encore pour certains, la virginité était ou est toujours une valeur sûre. Aujourd'hui ce serait plutôt l'obligation de baiser qui serait une valeur sûre. Si on ne baise pas, on est "coincé", "on ne profite pas de la vie", "on passe à côté de quelque chose", etc. D'où va surgir un débat truqué : pour ou contre la baise ? Non, contre l'obligation de baiser et le refus des câlins, telle sera ma position. Et la baise dans tout ça ? C'est une bien petite chose à propos de laquelle on peut aviser en temps utile.

La pensée dominante actuelle brame que nous devons avoir envie de baiser. Ne pas en avoir envie serait manquer de "bonne santé sexuelle" ! Serions-nous alors malade ? Le "manque de désir" devrait se soigner ! Quelle farce ! Et si nous n'en faisons pas une pendule, il faudrait s'en inquiéter pour l'autre : son ou sa "partenaire". On croirait entendre parler d'un sport, le tennis, par exemple. Ce ramassis d'âneries confine à la prétention à nous "soigner". Les "soignants" se faisant payer, évidemment, ne remettront pas en question ce discours à implication éminemment lucrative.

La réalité est toute autre : le trouble affectif causé par le manque affectif trouve parfois sa compensation dans la baise plus ou moins boulimique. Puis, quand on vit à deux, le manque affectif s'efface et la sexualité se remet à bien fonctionner, d'où chute du "désir" compensatoire. Tout va mieux, on n'a plus envie de galipettes surnuméraires. L'idéologie dominante intervient alors pour assimiler cette remise en ordre à un problème de santé. Et voilà comment on fait d'une amélioration une maladie. Surtout que les câlins, les caresses par elles-mêmes, dans le discours officiel n'existent pas ou si peu. Ce serait soi-disant là des annexes de l'acte sexuel :  des préludes, préliminaires... il y a de quoi être mort de rire devant cette présentation aveugle, insensible et ridicule de la réalité. Aucun mammifère n'a envie de baiser toute l'année, l'homme ne faisant pas exception. Sauf que très souvent il cultive plus ou moins bien et en permanence une extension maladive du désir. Qui témoigne de son manque affectif et du bourrage de crâne de l'idéologie dominante. L'amour, et par contrecoup la sexualité, et finalement l'homme et la femme en général, sont les grands perdants victimes de cette situation.

Dans le domaine de la communication, notre culture, notre éducation font que nous sommes comme les usagers d'une langue tributaire d'un dictionnaire, dont il manquerait quatre ou cinq volumes avec les mots correspondants. C'est même pire, car ce sont des catégories entières de mots qui nous font défaut.

Sauriez vous dire en français : dormir avec un adulte ou aimer cet adulte sans que cela ramène le principe de la baise obligatoire ? Non, les mots n'existent pas pour le dire.

Basile, philosophe naïf, Paris le 23 mai 2014

mercredi 21 mai 2014

248 Les origines économiques de la fréquente violence de la jalousie en amour

Quelle est la source de la fréquente violence de la jalousie en amour ? Un phénomène extrêmement dérangeant, irrespectueux des individus, source d'intolérance et de violence y compris physique. Qui vient troubler l'amour au point de le rendre désagréable, voire carrément impossible. Ce phénomène étrange touchant un nombre invraisemblable de personnes, y compris réputées douces et pacifiques.

Les explications simples abondent. Il s'agirait de la Nature. Ou encore être violemment jaloux en amour serait logique, irait de soi.

Mais, alors, s'il s'agirait de phénomènes logiques et naturels, pourquoi l'expression de la jalousie varie considérablement en fonction de la situation économique de la société ? Pourquoi est-elle en général beaucoup plus violente et source de sévices et coups dans une société où la vie est dure économiquement ? Et  devient beaucoup plus douce quand le niveau de vie s'élève ?

Parce que la violence de la jalousie, loin d'être logique et naturelle en amour, est l'expression visible d'un phénomène économique nié : la condition servile des femmes.

Dans notre monde soi-disant évolué et doux, la femme est tenue par quantité de pressions à assumer le rôle de ménagère et mère non rémunérée. Si elle ne tient pas correctement la maison et ne s'occupe pas comme il faut de ses enfants elle est menacée de subir toutes sortes d'ennuis. L'obligation de travailler sans être payé porte un nom : l'esclavage.

Cet esclavage est si bien intégré au fonctionnement habituel de la société où nous vivons qu'il est nié, ignoré. Mais il est pourtant omniprésent.

Ce qui signifie que la relation dite "de couple", "d'amour", est une relation de maître à esclave.

Que signifie la condition servile ? Que le maître subvient aux besoins économiques de l'esclave tout en le forçant par la violence - pressions morales voire sévices physiques, - à travailler gratuitement. Un "maître" qui possède une esclave et en acquiert une seconde, risque de négliger la première, voire l'abandonner dans la misère. Une esclave qui va lorgner un autre maître que le sien risque de s'échapper.

Tels sont les mécanismes inconscients de la pensée qui génère la fréquente violence de la jalousie en amour.

Ces mécanismes mentaux niés, ignorés, on voit un enfumage chercher à nier la réalité des comportements. On invoque l'amour, la raison, le sexe, là où il n'y a que des raisons économiques. Qui, traditionnellement prétendent faire de la femme la propriété de l'homme. L'acte sexuel signant ladite propriété. D'ailleurs, ne dit-on pas : "prendre" ou "posséder" pour dire qu'on s'accouple avec elle ? Ne lui donne-t-on pas son nom en l'épousant, preuve qu'on en fait sa propriété. Propriété qui perdure même après la mort de l'époux ? Louise X épouse André Y. Après la mort d'André Y, reste Madame Veuve André Y. Si l'épouse décède en premier, on ne dira jamais : Monsieur Louise X !

Quand, durant la Grande Guerre fut évoqué le viol de femmes françaises par des soldats allemands, des commentateurs français expliquaient qu'elles étaient définitivement abimées car "imprégnés" par le sperme ennemi ! Et que, dorénavant, leur progéniture à venir, même avec des Français, serait germanique et dégénérée !

Pour les maîtres, les esclaves prises ainsi par des mâles ennemis étaient déshonorées. La honte pouvant se laver par... le suicide des victimes ! C'est faire bien peu de cas de celles-ci. Depuis quand être une victime rendrait ainsi coupable et condamné à mort ?

Il est vrai qu'en France existait alors, et encore des décennies plus tard, une fable prétendant que si une femme veut "vraiment" échapper au viol, elle peut toujours y arriver. Assommée, droguée ou un pistolet sur la tempe n'était pas des hypothèses envisagées. Il résultait de cette fable qu'une femme violée était en fait en définitive consentante. Propos absurdes à conclusion absurde qu'on entendait couramment à Paris dans les années 1920-1930 et que mon père, avec indignation, m'a rapporté.

A la Libération en 1944-1945, on tondit et humilia de très nombreuses femmes de pays occupés, qui étaient "coupables" d'avoir couché avec des Allemands. On appelait ça en France "la collaboration horizontale". On ne vit jamais des hommes des pays occupés tondus et humiliés pour avoir couché avec des Allemandes. Chose qui était réprimé par les Nazis et qualifié de délit de "pollution de la race". A travers toute l'Histoire se lit en filigrane le statut des maîtres hommes et des esclaves femmes, y compris dans la jalousie. Il est temps que cette situation change si on veut libérer l'amour et l'Humanité.

Libérer l'amour, ce qui ne signifie pas, comme certains maîtres ou esclaves imbéciles le pensent, transformer la masse des femmes en troupeau consentant destiné à être soi-disant "honoré" par eux !

Basile, philosophe naïf, Paris le 21 mai 2014

247 Ni machos, ni féminos !!!

Je ne veux fréquenter ni machos ni féminos. Les machos traitent les femmes comme de la viande. Résultat : ils les rendent méfiantes et malheureuses. Et ils sont malheureux eux-mêmes. Les féminos sont leurs équivalents symétriques féminins : ce sont des femmes qui ont souffert des machos et de leur propre comportement à elles à leur égard. Ce qui les a conduit à développer haine, mépris et agressivité envers tous les hommes en général.

Certaines féminos ajoutent à cette hostilité un mimétisme qui les conduit à imiter le comportement sexuel prédateur des machos. Leurs victimes étant des hommes ou des femmes ou les deux. Les feminos se font aussi à l'occasion entremetteurs comme les machos, traitant le sexe opposé comme de la viande à céder ou distribuer aux personnes de leur sexe. Ils sont, comme les machos, manipulateur et moralement, verbalement et éventuellement et avec une facilité surprenante physiquement violent. En résumé, les feminos comme les machos, sont infréquentables. Et à ne pas fréquenter, sinon de loin et par obligation. La solitude convient mieux que leur fréquentation. Car leur fréquentation est néfaste, toxique et démoralisante. Il faut les maintenir à distance.

Traiter machos ou féminos avec affection revient à jeter des perles ou de la confiture aux cochons. Ils n'ont pas leur place dans la vie d'humains en recherche de leur humanité vivante et pratique, c'est-à-dire de la douceur et l'amitié vraies.

Il arrive que des hommes gentils acceptent de fréquenter des machos. Leur point de vue erroné étant que ces machos sont sympathiques et ont certes juste un problème avec les femmes. C'est à leurs yeux en quelque sorte un problème secondaire, puisqu'il ne les concernerait pas directement, étant donné qu'ils ne sont pas des femmes. On rencontre exactement le même phénomène chez les femmes. Des femmes gentilles vont accepter de fréquenter des féminos. Pour elles, les féminos en question leur apparaîtront sympathiques et auront "juste" un problème avec les hommes.

Un phénomène des plus surprenants est que les féminos s'entendent mieux avec des machos qu'avec des hommes respectueux des femmes. Car ces derniers remettent en question l'image que les féminos ont des hommes. Cette hostilité des féminos envers les hommes respectueux des femmes illustre leur fanatisme et leur intolérance. Qui est l'équivalent chez les féminos de l'hostilité des machos envers les femmes belles, sensibles et intelligentes. Dont le portrait ne répond pas à l'image qu'ils se font des "blondes", autrement dit des jolies filles en général.

La bonne entente possible entre machos et féminos illustre leur identité commune. Le machisme et le féminoïsme (à ne pas confondre avec le féminisme) ont pour origine commune une fringale d'amour impossible à satisfaire, car obérée par une sexualité dérangée par la préméditation. Machos et féminos partagent ensemble la même grossièreté de mœurs. Aux personnes délicates il conviendra d'éviter absolument ce genre de fréquentations.

Basile, philosophe naïf, Paris le 21 mai 2014

mardi 20 mai 2014

246 De la supériorité du chat sur l'homme

J'observe un superbe chat noir gros, paisible et prospère. Il dort en boule sur la table, au milieu de papiers divers. Sans le prévenir, je m'approche de lui et commence à le caresser. Il accepte mes caresses et commence à ronronner.

J'observe un homme ou une femme inconnu et sympathique dans le métro. Si je me mets subitement à lui caresser le bras, le dos, les cheveux... je suis assuré de sa réaction brusque, hostile ou effrayée et violente. Pourquoi ?

Parce que chez les humains règne l'hypersexualisation. Tous les gestes tendres sont plus ou moins, souvent plutôt plus que moins, assimilés à une avance, un prélude à l'acte sexuel non désiré et mal venu. Le chat, lui, ne voit dans une caresse qu'une caresse.

En vérité, le chat est ici supérieur à l'homme.

L'infériorité de l'homme visible ici est l'expression du trouble causé chez lui par la préméditation de l'acte sexuel. Phénomène ravageur et répandu, qui vient contrarier et empêcher l'amour et donc toutes ses manifestations possible, telles les caresses. 

Si vous voulez découvrir ce qu'est l'amour, il faut arriver, dans vos relations avec d'autres, à la qualité de la relation que vous avez avec le chat.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 mai 2014

lundi 19 mai 2014

245 L’erreur de « sortir »

Aimer est un besoin vital. Il est très fréquemment insatisfait et l'amour est source d'incalculables souffrances et récriminations. La cause subtile de cette situation calamiteuse est à chercher dans un phénomène particulier et généralement inaperçu en tant que dérangement : la préméditation de l'acte sexuel. Soit pour le refuser, soit pour l'accepter par avance. Extension de ce phénomène : la jalousie venant de soi ou crainte venant de l'autre, qui témoigne du refus de l'acte sexuel en perspective imaginée entre ou avec des tiers.

Aujourd'hui, dans la jeunesse et pas seulement, un mot revient souvent : « sortir ». Je sors avec untel, il sort avec unetelle, ils sortent ensemble depuis trois ans. Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie : je baise avec untel, il baise avec unetelle, ils baisent ensemble depuis trois ans. Le mariage lui-même inclut ce concept : les époux se doivent soutien et fidélité. C'est à dire, se doivent soutien et baise exclusive. Les églises en ajoutent une couche : croissez et multipliez. C'est-à-dire : baisez. Pourquoi cette intention proclamée ? Et ô combien : à la sortie de l'église ou la mairie, les nouveaux époux s'embrassent sur la bouche devant tout le monde. Ce qui signifie : ils vont baiser, la chose est possible, souhaitable, nécessaire. Et va arriver, car dorénavant ils sont mariés. 

Il existe un débat faussé : il faudrait soi-disant choisir d'être pour ou contre la baise. Ou alors pour ou contre la fidélité, qui est présentée comme l'opposé unique et symétrique de la débauche, l'orgie. Ou on a un compagnon ou une compagne régulière. Ou « on fait n'importe quoi ». C'est-à-dire : on couche avec tout le monde. Ce dernier comportement ne se rencontrant nulle part. Même les plus libertins choisissent leurs partenaires.

Pour justifier la préméditation de l'acte sexuel on invoquera des impératifs : c'est « la Nature », « faire l'amour est la plus belle façon de communiquer », « c'est le plus grand plaisir qui existe », etc. Foutaises que tout cela ! Le motif qui a fait de l'acte sexuel, petite chose sans grande importance, une chose importante aux yeux des humains est tout bêtement qu'ils savent que cet acte est reproducteur.

Or, les animaux à l'état naturel ignorent la corrélation entre accouplement et parturition. Ils baisent. Et, par la suite, des semaines ou des mois plus tard, les femelles vont accoucher ou pondre des œufs. L'homme lui sait que l'acte sexuel et la reproduction sont liés. Or ce savoir bouscule l'amour qui est chose naturelle.

Accorder de l'importance à la sexualité, en particulier la préméditer, détruit l'amour. Le sexe existe, mais n'est qu'une petite chose. Les animaux s'y consacrent généralement un faible moment durant l'année. Le reste du temps, ils vivent sans y penser. L'homme, conditionné par son éducation, pense à cela toute l'année. Quand il rencontre un ou une partenaire possible, il va, par exemple, commencer à s'interroger sur la relation sexuelle possible ou non avec. Il faut se défaire de ces stupides habitudes de penser qui ruinent et ravagent la société.

La physiologie humaine elle-même proteste contre ce dérangement. Plus l'homme pratique à tort le sexe, moins il ressent de plaisir. Car le seul vrai plaisir est d'abord de se sentir vraiment en accord avec soi-même et l'autre : ce qu'on appelle aimer et être aimé. Et l'amour, contrairement à une idée stupide et fort répandu, n'est aucunement « lié » au sexe. On aime. Et il arrive aussi que le sexe soit là. Ce sont deux choses différentes.

On peut très bien aimer sans baiser. Et baiser sans aimer. La seule chose à suivre impérativement est de se respecter soi-même et respecter l'autre. Ce qui entrainera les choix à faire suivant les circonstances. Et le sexe n'a pas une si grande et impérative place que ça. On peut ressentir une formidable accord avec quelqu'un dans de toutes autres circonstances que le sexe.

Je me souviens d'une petite amie avec laquelle les deux plus beaux moments d'accord que j'ai vécu étaient l'un, une après-midi où, assis sur les marches de sa mezzanine en construction, je l'observais y travaillant et bavardais avec elle. L'autre, une balade à vélo que nous avons fait sur le chemin de halage le long du canal de l'Ourcq. Rien de bien sexuel dans ces deux moments passés qui furent pour moi de grands moments. Car je me sentais en plein accord avec elle.

Si vous voulez aimer, brisez vos habitudes, détruisez vos conditionnements, ouvrez la perspective ! Vivez pleinement l'instant présent et appréciez les cadeaux de la vie, si petits soient-ils : un sourire, un regard échangés sont précieux, uniques, extraordinaires et nourrissants. Dites-vous que vous allez aimer sans préméditer quoi que ce soit que la plupart préméditent dans le domaine qu'ils baptisent « sexe ». Ce qui leur apporte inconfort, déceptions, solitude. Pour eux, l'amour est un petit filet d'eau suintant d'un robinet mal fermé dans une vieille baignoire usée et fatiguée. Alors qu'en réalité il est plus vaste qu'un fleuve magnifique, sauvage et sans limites.

Basile, philosophe naïf, Paris le 19 mai 2014

jeudi 1 mai 2014

244 Changer les habitudes de penser

Plus que la raison notre pensée suit une modalité de fonctionnement de notre intelligence qui grève celle-ci : les habitudes de penser. Quand nous sommes habitués à raisonner d'une certaine façon, à appréhender certaines choses d'une certaine façon, il devient extrêmement difficile de sortir de cette manière de penser, d'arriver à penser autrement. On reste en quelque sorte collé à une forme de penser et on éprouve de la difficulté à s'en arracher.

Devenant adolescent, j'ai commencé à l'âge de treize ans à m'interroger sur le comportement humain, souhaitant trouver et suivre celui qui était juste. Je viens d'arriver au bout de cette réflexion. J'ai mis cinquante années à m'extirper d'une des plus vicieuses trappes où la pensée libre est dégringolée il y a très longtemps : celle consistant à considérer qu'il existe une "sexualité", alors qu'il en existe en réalité deux : la sexualité naturelle et la sexualité intellectuelle.

La première : il s'agit d'un sentiment qui surgit et, comme une faim particulière, incline à une envie d'accouplement. La seconde : il s'agit d'un raisonnement, l'acte parait mécaniquement possible, alors pour diverses raisons, on cherche ou rêve à le réaliser. Contrairement aux apparences, ces deux démarches sont rigoureusement différentes. L'une relève de l'instinct, la Nature, l'autre relève de la culture, des idées.

La prétention à faire de la sexualité intellectuelle un phénomène naturel, impératif et incontournable entraine des conséquences désastreuses et catastrophiques sur la vie et la société humaine.

Elle est la source de tous les maux causés par l'homme à l'homme.

Je me souviens avoir surpris un jour dans un lieu public une bribe de conversation entre deux femmes. L'une expliquait à l'autre : "tu comprends, je ne peux pas vivre trois semaines sans faire l'amour. Alors, si mon compagnon s'absente durant plusieurs semaines, je suis obligé d'aller (au lit) avec un autre, durant ce temps-là."

Prétention stupide : il est parfaitement possible de ne pas "faire l'amour" durant des semaines, des mois, des années... La "Nature" et les "besoins" ont bon dos. J'ai eu l'occasion de passer dix années sans "faire l'amour". Et n'en suit pas devenu fou ou dépressif pour autant.

Je lisais hier dans un journal qu'un homme arrêté après avoir commis au moins six viols expliquait qu'il avait des besoins irrépressibles qui le conduisaient à agir ainsi. Encore des propos auto-justificateurs qui prétendent reposer sur une "réalité" imaginaire.

Ou alors ce prétendu besoin naturel représente une forme de boulimie. Dans ce cas, il faut se soigner.

La sexualité intellectuelle du fait de son omniprésence empêche la plupart du temps des rapports réels entre adultes. 

Elle prétend faire du "plaisir" le but de la rencontre homme-femme, plaisir "sexuel", c'est-à-dire recherche de l'accouplement.

On va tuer la tendresse au nom de la soi-disant finalité "sexuelle" de celle-ci. Si une femme aime être caressée, va-t-elle accepter des caresses ? Le plus souvent non et pourquoi ? Parce que si elle les accepte cela signifie accepter l'acte sexuel. Et si elle accepte ce dernier, elle n'acceptera pas des caresses mais des "préliminaires", ce qui n'a pas grand chose à voir. C'est très nul et très sommaire, on ne vit pas l'instant présent.

Une femme, un jour, il y a des années, alors que nous bavardions tranquillement chez elle, m'a surpris en me mettant ma main directement dans sa culotte. Après, elle m'a engueulé parce que je n'avais pas "assumé" la situation. C'était très misérable et n'était pas de la tendresse. 

Le but de manger est-il le plaisir ou se nourrir ? Non, le but de manger est manger. Le plaisir peut l'accompagner mais n'en est pas le but. Et la finalité : se nourrir, certes existe et est importante, mais n'est pas la première et unique raison.

Si on ne mange que pour le plaisir, on peut se goinfrer. Si on ne mange que pour se nourrir, autant avaler des comprimés vitaminés plutôt qu'une belle entrecôte !

S'agissant de la relation homme-femme, on peut faire un parallèle : le but de la rencontre est-il le plaisir ou la reproduction ? Non, le but de la rencontre est la rencontre. Le plaisir peut l'accompagner. Il peut arriver aussi que la rencontre débouche sur la reproduction.

La Nature elle-même répond à la prétention stupide de faire de la reproduction le seul objet de la rencontre homme-femme. Seules 38 % des très jeunes filles tombent enceintes en cas d'un premier rapport sexuel non protégé.

Une jeune fille me disait récemment : "je refuse de faire du naturisme. Je ne veux pas qu'un vieux de soixante ans commence à me détailler". On dira que c'est de la pudeur. En fait, c'est un propos très juste qui exprime le refus de se sentir traité comme un meuble sexuel potentiel. Un objet dans le cadre de la sexualité intellectuelle.

La pornographie est elle-même une expression de la sexualité intellectuelle : les personnes qui s'adonnent au sexe devant les caméras ou appareils photos se donnent rendez-vous pour réaliser un programme raisonné, pas pour exprimer leurs libres aspirations à des caresses. Et, essayez d'être détendus et sans idées dans la tête face à des appareils enregistreurs de documents iconographiques que vous savez aboutir sur Internet en échange d'argent !

La plupart des gens raisonnent leur tendresse, l'intègrent au sexe intellectuel, ne sont pas libres dans leurs mouvements, leurs aspirations. Leurs habitudes de penser les brident. Elles ne sont pas libres en général. Leurs sentiments sont assortis de pesants handicaps semblables à des chaînes et des boulets. La liberté ne se trouve qu'au bout d'un long chemin et consiste à se débarrasser de la prétention à raisonner la sexualité. Il faut la voir pour ce qu'elle est vraiment. Ensuite, tout ne sera pas possible, mais rien de bien n'est possible quand on ignore la réalité. Réalité plus belle que tous les rêves et fantasmes qui encombrent la tête des humains et témoignent de leur faim.

Une antique sagesse zen dit : "l'idiot qui regarde un lac, voit un lac. Celui qui cherche, regarde un lac et voit plus qu'un lac. Le sage qui regarde un lac, voit un lac". Avec le sexe, c'est pareil. Mais il faut beaucoup de temps pour cesser d'être idiot et devenir un sage.

Et le monde devient, à le considérer, infiniment plus calme et tranquille, loin de toutes superficielles agitations. Semblable au lever du soleil sur un étang endormi dans la brume du matin. Seules rumeurs, quelques cris d'oiseaux lointains. Et, une grenouille invisible dans les roseaux, dérangée par la brise, qui saute à l'eau. Et puis remonte sur la feuille d'un nénuphar. C'est le matin du premier jour d'une nouvelle vie.

Basile, philosophe naïf, Paris le 1er mai 2014