vendredi 25 juin 2021

1486 Le temple sacré

C'est un temple très vaste

Grandiose, universel,

Par où nous sommes tous passés.

Il lui arrive des fois,

Et même très souvent,

Des malheurs cuisants.

Il est envahi par la peur, la violence, l'eau stagnante,

La puanteur débordante, la rumeur déstabilisante,

La pestilence, l'agression,  l'inavouable, l'infamie,

Les promesses indécises,

La poussière, la boue collante,

L'ombre, le tonnerre,

Le mensonge et la nuit.

Et même il arrive

Que s'infiltre en ce temple

Le doute, la honte,

Le crime, la surprise,

La trahison, la culpabilité,

Le délire, le déplaisir,

La misère, la terreur, le déshonneur,

La fuite, la faute et l'erreur.

Et pourtant, jour après jour,

Année après année, siècle après siècle,

Millénaire après millénaire,

L'éternité et bien au delà,

Ce temple grandiose

Reste pur, transparent, infini,

Il embaume, brille, étincelle,

Inspire la poésie,

Comme la sublime harmonie,

Et anéanti la nuit, illuminant le monde

Comme cinq cent mil

Milliards de diamants

Tout en restant doux

Et léger comme la patte du chat

Faisant patte de velours

Avec un enfant.


Basile philosophe naïf

Paris, le 25 juin 2021

vendredi 18 juin 2021

1485 Les nouvelles années folles de l'après Covid (nouvelle version)

Les beaux jours reviendront, c'est certain,

Depuis quinze siècles au moins qu'elle existe

La France en a vu d'autres, ô combien.

Elle s'est toujours relevée, de joie de vivre avide.

Nous aurons à nouveau l'occasion de rire ensemble.

Sonnez trompettes, résonnez tambours !

Saluez les nouvelles années folles de l'après-Covid !

Je me souviens que les oiseaux chantaient toujours,

Quand les parcs et jardins parisiens étaient fermés

Lors du premier confinement.

Faisons comme eux, ignorons la tempête et le vent,

Soyons heureux, soyons joyeux, soyons amoureux,

Rions, chantons, dansons, banquetons, bisoutons !

La paix et la joie reviendront et triompheront

Dans la grande farandole énamourée

De nos cœurs amoureux ! Vive le Bon Dieu !

Que pleuvent les bisous fleurs

Sur la peau abricot de nos amoureuses,

De nos papas poules et de nos mamans délicieuses !

Adieu aux masques, aux couvre-feux et à la peur,

À présent nous allons danser, valser et nous aimer

Durant des millions d'heures !

Qu'à l'orage démoralisant de l'année passée

Succède, fruits de nos fiancées cristallines,

Le faisceau vespéral*de leurs prunelles attentives

Et, telle une douce brise de printemps en Chine,

La très tendre et soyeuse caresse sensitive

De leurs très délicates et fuselées mains fines

Et de leurs gracieuses et félines lèvres purpurines*.


Basile philosophe naïf

Paris, le 18 juin 2021


* vespéral : du soir

* purpurine : de couleur pourpre

mardi 15 juin 2021

1484 Justice pour la Science !

Les femmes ont subi

Depuis la nuit des temps

Un sort ambivalent

De la part des hommes,

Bien avant qu'ils cherchent

De Dieu les Commandements,

Et que soient écrits

La Bible et le Coran.

Elles ont été vénérées

Comme mères,

Et menacées, opprimées,

Détestées, niées

Comme femmes,

Et partenaires égales à part entière,

Pourquoi ?

Parce que, depuis au moins

Trente ou quarante mil ans,

Les hommes, de bonne foi

Les ont vues ainsi :

D'un côté, terre passive et rassurante,

Elles mettent au monde

Les enfants que l'homme crée en elle.

Qu'elle lui donne. D'un autre côté,

De façon incompréhensible,

Malsaine, terrifiante, effrayante,

Elles perdent du sang

Tous les vingt-huit jours.

Le sang, c'est la blessure,

La douleur et la mort.

C'est seulement en 1827

Que le génial savant

Germano-balte

Karl Ernst von Baer,

Découvre l'ovule,

Et que, dans les années 1840

Les médecins français

Félix Archimède Pouchet

Et Charles Négrier

Expliquent scientifiquement

L'ovulation.

Ces faits sont aujourd'hui

Peu connus, même des personnes

Très cultivées.

J'en appelle à toutes les femmes,

Faites connaître

Et inscrire

Dans le cadre scolaire

Dès le collège

Ces géniaux découvreurs,

Leurs découvertes fondamentales,

Leurs conséquences

Et leurs enseignements historiques

De respect, dignité

Et juste et égale complémentarité.

L'enjeu est capital,

Justice pour la Science !

Dans l'intérêt des femmes

Et de toute l'Humanité,

En parler sera un très grand progrès

Pour toute la Civilisation.

J'en ai parlé à ma députée,

J'en parlerai à ma maire,

Comme j'en parle

A toutes les femmes que je rencontre.

Bientôt nous fêterons

Un important bicentenaire :

1827-2027, bon anniversaire

Karl Ernst von Baer !


Basile philosophe naïf

Paris, le 15 juin 2021

jeudi 10 juin 2021

1483 Premiers instants

Quand nous entrons

Dans ce couloir étrange,

Paraissant infini,

Qui est la porte d'entrée du monde,

Nous sentons les senteurs,

Les humeurs, les contractions,

Et le bruit du cœur

De notre mère

Que nous ne connaissons

Que de l'intérieur.

Nous entendons des bruits de voix

Et entrons dans la lumière.

Soudain deux mains immenses

Nous saisissent

Et nous arrachent de notre habitacle de chair,

C'est alors qu'avec douleur

Nos poumons sont envahi par l'air

Et nous poussons notre premier cri.

Qui signifie que nous n'aurons jamais

Qu'une seule et unique femme

Dans notre vie

Notre maman chérie, adoré,

Ou détestée, ou ignorée,

Que nous cherchons toute notre vie

Vainement

Dans une autre femme

Qui nous la rappellera.

Si vous voulez être satisfait,

Ne cherchez pas l'amour

Façon Roméo et Juliette,

Mais aimez l'Humanité,

La Vierge Marie, Dieu,

Jésus, la Nature, l'Univers

Ou qui vous voudrez,

Mais vous n'aurez jamais

Qu'une seule et unique femme

Dans votre vie : votre mère.

Que criaient les soldats blessés

Et abandonnés entre les lignes

Après une attaque à la baïonnette

Durant la Grande Guerre ?

Ils criaient « Maman ! »

Avant de mourir.


Basile philosophe naïf

Paris, le 10 juin 2021

mercredi 9 juin 2021

1482 Clin d'œil de l'été

Rue Pernety, à Paris,

Trois jeunes filles attablées

A la terrasse d'un café.

Trois jeunes filles attablées

Et un poète qui passe,

Un poète un peu pressé.

Il a remarqué,

Soudain paralysé,

De l'une d'entre elles

Le décolleté indiscret.

Oulala ! Oulala !

L'amour est là,

Et il ne s'en va pas.

Oula ! L'été est là !

J'écrivais ce poème

Abrité des regards indiscrets

Dans un jardin, peu après.

Encore sous le charme,

Le regard capturé, hypnotisé, possédé, conquis, chaviré,

Par la grâce ombrée d'un l'exquis ravin de tissu

S'ouvrant sur deux sources jumelles,

Chaudes, tendres et douces, vivantes et sensibles,

Rêves et Paradis des nouveaux nés affamés,

Des amoureux, des peintres et des poètes,

Quand soudain trois dames

Qui ne m'avaient pas aperçu écrivant

Et venaient de quitter le jardin,

S'avisèrent de m'y avoir enfermé !

Bien vite délivré, je partis

Finir mon œuvre à la maison.

Presque finalisée, la voilà évaporée

Par une facétie informatique.

Je la récrit bien vite

Et la voici.


Basile philosophe naïf

Paris, le 8 juin 2021

mardi 8 juin 2021

1481 PropositIon d'animation faite à deux cafés associatifs parisiens

 PROPOSITION D'ACTIVITÉ

Atelier d'expression poétique


Nous tous, enfants, sommes nés poètes. Mais pour la plupart ne le sommes plus devenus grands. Cependant, notre fibre poétique vit toujours en nous. Pour notre légitime félicité nous pouvons la réveiller.


J'ai ignoré l'école jusqu'à l'âge de 19 ans. Né en 1951, j'ai commencé à écrire à l'âge de 8 ans et demi et continue à le faire depuis. Je souhaite faire profiter d'autres écrivants de cette expérience de plus de soixante années.


Depuis 1981 j'écris de la poésie. Et tiens depuis 2012 un blog avec près de 1500 contributions à ce jour. D'abord consacré à la réflexion philosophique, il est à présent essentiellement poétique. Par ailleurs, je suis également artiste peintre et organisateur du Carnaval de Paris.


Basile philosophe naïf

Paris, le 5 juin 2021

lundi 7 juin 2021

1480 8 heures 48 du matin

 8 heures 48 du matin,

Une petite place ombragée,

Avec deux platanes altiers,

Les terrasses des cafés qui s'installent

Attendant le chaland,

Traversées par un chat lent

Marchant au pas, suivi par

Deux chats rapides qui galopent.

Deux dames souriantes qui bavardent,

Un rayon de soleil, Paris.

Paris, je t'aime, oui je sais

Je vous entends râler.

C'est trop cher et c'est pollué.

Il pleut tout le temps,

Les gens ne sont pas sympas,

Toujours pressés, râleurs, insatisfaits,

Il faut être riches pour pouvoir se loger,

Les transports en commun

Sentent mauvais, surtout en été,

Les trottoirs font office de cassette aux trésors

Pour les offrandes d'un million de cadors,

Les jolies filles en mini, chemisiers décolletés ou robes d'été

Dans les rues, les avenues, les magasins et les jardins,

Dès le matin jusqu'à la tombée du jour et la nuit

Se font harceler et n'ont jamais la tranquillité

Cibles des goujats et des mal élevés,

Et les quartiers patibulaires

Grouillent de dealers.
Oui, je sais tout ça, j'ai entendu tout ça,

Mais Paris, je t'aime,

Je t'aime à la folie,

Et même avec un bouton sur le nez

Une jolie fille est toujours une jolie fille

Et Paris sera toujours Paris !


Basile philosophe naïf

Paris, le 1er juin 2021

samedi 5 juin 2021

1479 Le temple de l'immensité du monde

J'ai rêvé d'un immense temple

Dont le toit reposait

Sur quatre grandes colonnes

Dont les noms étaient

Amour, fraternité, justice et paix.

Au milieu de ce temple

Coulait le ruisseau de l'amour,

Qui en sortant se transformait

 En un fleuve,

Puis un large océan

Où les nations de l'Europe

Et du monde

Venaient se baigner

Pour retrouver la pureté

D'avant le huitième jour

Où l'homme, créé par Dieu

Commit la folie d'inventer l'argent,

A l'origine un outil,

Devenu un but

Pour bien des gens,

Alors que le seul but existant

C'est l'amour.

L'amour vient chez vous,

Sans bruit, comme un voleur

Et s'installe dans votre cœur.

Quand vous réalisez qu'il est là

Il est trop tard pour fuir, s'échapper,

S'en débarrasser.

Il ne vous reste plus qu'à obéir

A ses quatre volontés.

Cependant beaucoup s'obstinent

A aller se perdre

Dans les marais de l'ambition,

L'orgueil, le conformisme

Et la jalousie.

Ce que ne font pas

Les poètes, les saints,

Les enfants

Et certains érudits.



Basile philosophe naïf

Pari, le 4 juin 2021

vendredi 4 juin 2021

1478 Quelques aquarelles et quelques vieilles photos

Des couleurs et des souvenirs, voici quelques vieilles photos et quelques aquarelles pour vous distraire et vous être agréable. J'ai peint ces neuf aquarelles en 1985. Sur les trois photos prises en Russie, la petite fille costumée ou sur les genoux de son papa c'est Hélène, ma future mère, née en 1907. Elle est alors âgée de trois ans.  Sur la photo de groupe, prise quatre ans plus tard,  au début de la guerre de 14, elle a sept ans. Son grand frère, sa petite sœur, son père et sa mère forment le reste du groupe avec le jeune homme. C'est un cousin d'Hélène; qui porte ici un uniforme scolaire.