La prétention des hommes
à dominer et même posséder le corps et l'âme des femmes a fait
naître un conflit interminable. Il traverse la société. Déforme
la vie. Dure depuis plus de dix mille ans. Ne connaît pas de
vainqueur possible. Seule la paix pourra y mettre un terme. Cette
paix permettra de mettre un terme à tous les autres conflits et
parvenir à une paix perpétuelle.
Une conséquence
immédiate et permanente de ce conflit est que le mensonge est
omniprésent dans la société humaine. Alors que la confiance et la
sincérité sont indispensable à la communication.
Je prends un exemple
vécu. Dans une soirée se retrouve une invitée inattendue. D'une
beauté remarquable, elle dégage même une sorte de magnétisme
érotique. Magnétisme érotique qui va y compris me mettre un peu
mal à l'aise. Car l'érotisme n'est pas vraiment ma tasse de thé.
Après cette soirée je revois deux des personnes qui étaient là et
ont vu cette beauté remarquable. L'une est un homme d'une
soixantaine d'années. J'interroge ce témoin. Il commente la
présence de la beauté en question en ne parlant que de son sens
artistique à elle, qu'il aurait beaucoup remarqué. Qu'il a seul
remarqué. Et sur le ton de la blague ajoute que moi, de mon côté,
j'étais plus fasciné par l'érotisme de cette femme. L'autre
témoin, une dame septuagénaire déclare que la beauté en question
était charmante. Ces propos sont hypocrites. L'homme a passé la
soirée non pas à apprécier le sens artistique de la beauté en
question. Mais à s’interroger comment il pourrait faire pour
parvenir à la mettre dans son lit. Et m'a attribué sa réaction à
lui. La femme témoin n'a pas trouvé la beauté en question
charmante, au contraire. Car elle était terriblement jalouse. Ainsi
il en va du conflit originel. Bien souvent ce n'est pas qu'on ment,
on ne fait que mentir.
Le vocabulaire lui-même
perd son sens habituel. « Respecter », « fidélité »,
« ne pas faire n'importe quoi », « infidélité »,
« liberté sexuelle », « prostitution », etc.
Tous ces mots prennent des sens bizarres et orientés.
La force physique, la
pression sous toutes ses formes et l'hypocrisie dominent souvent les
relations entre l'homme et la femme. La fuite est courante, même
quand il n'y a pas de danger. Et le danger surgit souvent d'où on ne
l'attend pas au moment où on ne l'attend pas et pour des raisons sur
le coup incompréhensibles. La peur règne en maître et en
permanence, la peur du viol, en particulier. Que la victime soit une
femme ou un homme. L'homophobie dissimule souvent une peur panique du
viol de l'homme par l'homme. Et plus encore la peur de l'homme d'être
séduit par un homme.
Pour comprendre la
violence de l'homophobie il faut revenir à la source du conflit
originel. Il y a plus de dix mille ans, l'homme découvre qu'il
ensemence la femme avec son sperme. Il ne connaît rien de
l'ovulation. Il se croit seul agent actif de la reproduction humaine,
la femme se réduisant à n'être qu'une sorte de terre cultivée par
l'homme. Terre devant lui appartenir. L'ovule ne sera découverte que
très tardivement, en 1827, et l'ovulation décrite pour la première
fois vers 1840.
Dans ces conditions,
durant plus de dix mille ans, l'homosexuel homme devient une sorte de
terre quand il est dit « passif ». Devenir de la terre horrifie
le cultivateur. D'où la violence extrême de l'homophobie. À
l’homosexuelle femme est reproché d'être de la terre qui prétend
prendre la place du cultivateur. Au gay l'homophobe reproche de
s'abaisser à « faire la femme ». À
la lesbienne il reproche de prétendre s'élever au niveau de
l'homme. La caricature du gay faite par l'homophobe c'est l'homme
efféminé. Et la caricature de la lesbienne c'est la femme hommasse
et camionneuse. Alors qu'il existe quantité de gays pas du tout
efféminés et quantité de lesbiennes très féminines. La fin du
conflit originel entraînera aussi la fin de l'homophobie et de
toutes les autres formes de violences et intolérances entre les
humains.
Basile
philosophe naïf, Paris le 12 mai 2018
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