jeudi 30 juillet 2020

1371 Ode en hommage aux yeux d'Agathe

Je n'aime
Que la poésie,
La contemplation
Et l'amour.
Quand,
Tel un attelage céleste
De chevaux ailés
La pensée d'Agathe
Me télétransporte
Au milieu des collines
Du pays enchanté
De la douceur et de la paix,
Et que je la vois,
Mon regard
Se retrouve prisonnier
Du ciel bleu
De ses yeux.
Je me sens
Transpercé
Par la douce brise marine
De la poésie.
Renversée, balayée,
Perdue dans l'océan
De son cœur,
Ma pensée vagabonde
Parmi les vagues
De la contemplation,
Dans la plénitude
De la communion
Avec le chant perçant des goélands.
Et quand je regarde
Les yeux d'Agathe,
C'est l'Amour
Que je vois.
Son œil droit se nomme Éros,
Son œil gauche Cupidon.

Basile fou d'Agathe
le temps d'une poésie
Paris, le 30 juillet 2020

1370 Déferlante séductrice

Le navire du Moulin à Café
A-t-il éperonné
Un cargo transportant
Une cargaison de jeunes filles,
Et recueilli les belles naufragères ?
Les plongeurs sous-mariniers
Du Moulin à Café
Ont-ils repéré
Une caverne marine ou un banc
De servantes de la suite
De la déesse Amphitrite,
Et pêché ensuite bien vite
Toutes ces richesses halieutiques ?
Ou bien encore
Avons-nous subi
Une invasion de jeunes filles en fleurs,
Belles cavalières et tendres guerrières
Des plaisirs de l'amour ?
D'où nous vient ce bonheur ?
Qui fait que cette année
Le Moulin à Café
A été submergé
Par un tsunami merveilleux,
Une tornade merveilleuse
De jeunes filles
Toutes plus séduisantes
Les unes que les autres
Venues bénévoler.
Voyant cela
J'ai failli crier :
« Au secours !
« Le bonheur arrive !
Puis, je me suis ravisé
Et ai écrit cette poésie.

Basile philosophe naïf
Paris, le 30 juillet 2020

mardi 28 juillet 2020

1369 Les trois peurs et les trois culpabilités

Vous passez devant une épicerie,
Vous avez faim,
Il y a des fruits appétissants,
Vous tendez la main
C'est naturel
Pour vous emparer d'un.
Mais non !
Le marchand va arriver
Vous gronder, attrapper,
Et vous accuser, quelle horreur !
D'être un voleuir.
De plus, si vous êtes un enfant
Vos parents vont vous gronder
Et vous accuser de voler.
Enfin, déstabilisé
Vous vous direz :
« Mon Dieu,
« Qu'ai-je fait ?
« C'est rrisqué,
« C'est dangereux,
« C'est honteux.
Telles sont les trois peurs
Et les trois culpabilités
Qui régissent le monde.
Celles de la société,
Celles de la famille,
Celles qu'on se fabrique
Soiè-même.
La peur et la culpabilité
Favorisent le fonctionnement
De la société.
Le problème est qu'elles empêchent
Egalement
De comprendre
Et d'évoluer.

Basile philosophe naïf
Paris, le 28 juillet 2020

lundi 27 juillet 2020

1368 Ma pharmacie

Dans le quatorzième arrondissement
De Paris
Se trouve la pharmacie
Didot Pernety.
J'y vais régulièrement.
J'y retrouve José
Le gentil Portugais,
Et puis aussi
Les dames gentilles.
J'aime beaucoup
Les dames gentilles
De la pharmacie
Didot Pernety.
J'aime bien aussi
José le gentil Portugais.
A la pharmacie
Didot Pernety
Je vais régulièrement
Chercher des médicaments.
A mon âge
C'est banal, c'est normal,
On commence à ressembler
Au château de Pierrefonds
Avant sa restauration.
Je vais chercher
Du Kardegic
Pour éviter un sort tragique.
Du Ganfort
Pour avoir les yeux forts.
Et du Trivastal 50
Qui, pour le malade
Sonne l'heure
De la résurrection.
C'est Jésus-Christ
En comprimés
De pharmacie.
Mais connaissez-vous
Le prénom d'Alzheimer ?
Non, vous ne connaissez pas ?
Attention, ça commence comme ça.
Pour en revenir à mes pharmaciens,
Ce sont plus que d'habiles praticiens,
Ce sont des amis que j'aime,
C'est pourquoi je leur ai écrit ce poème.

Basile
Paris, le 27 juillet 2020

1367 Bref amour d'un soir d'été

Cette fraîche jeune fille
Par sa gentillesse, son initiative,
Ses jolies jambes, sa grâce,
Et sa serviabilité souriante
Avait su captiver
La tablée où j'étais.
Puis, dans le café
Où elle était descendue,
Elle s'était rassise
A quelques mètres de moi.
Souvent elle regardait
Dans ma direction,
Et moi je regardais
Dans la sienne.
Ses amis à sa table
Mes amis à la mienne
Ne s'étaient rendu compte de rien.
La relation oculaire
Entre cette séduisante jeune fille
Et moi
A été intense.
Puis mon amour d'une heure
S'est levée pour s'en aller.
Je me suis rapproché
Et lui ai donné l'adresse
De mon blog de poésies.
Elle m'a remercié
Et puis s'en est allé
Avec le jeune homme
Qui l'accompagnait.
A son insu,
Avec grand plaisir,
Sa compagne et moi,
Avons fait ensemble durant une heure
Avec mesure, passion sans limites,
Voluptueuse et charnelle tendresse,
L'amour avec les yeux.

Basile philosophe naïf
Paris, les 26 et 27 juillet 2020

samedi 25 juillet 2020

1366 Un amour de Florie-Anne

Florie-Anne
Quand je l'ai rencontré
Sa grâce,
Sa douceur,
Son doux regard tendrement amical
Et le sourire éclatant
De tout le soleil de ses dents,
M'ont tapé dans l'œil.
J'ai été un temps, un peu
De Florie-Anne
L'amoureux silencieux.
Puis j'ai rencontré
Son compagnon.
Ils vont tous les deux
Si bien ensemble !
J'ai su me faire une raison.
Quand on aime quelqu'un
On souhaite son bonheur,
Et Florie-Anne l'a trouvé.
Mon admiration pour elle
Est intacte.
J'ai réglé mon cœur
En fonction de la situation
Qui ne me surprend pas.
Quel homme ne serait pas séduit
Par Florie-Anne ?
Il faudrait avoir un cœur de pierre
Et un cerveau de plancton
Pour ne pas succomber à son charme.
Mais il y a une seule place dans son cœur.
Et cette place est occupée,
Par chance pour elle,
Par chance pour lui.
Fanfares et chansons !
Pour célébrer l'union
De notre reine et fée
Avec son chanceux chevalier !

Basile philosophe naïf
Paris, le 25 juillet 2020

vendredi 24 juillet 2020

1365 Musiques et poèmes

La poésie
C'est la musique des mots
Et des émotions,
La musique
C'est la poésie des sons
Et des émotions.
Sans la musique des mots
Et des émotions,
Et la poésie des sons
Et des émotions,
Le monde est perdu
Dans le brouillard des illusions
Et la cacophonie des passions
Amères et des trahisons.
La musique des mots
Et des émotions,
Et la poésie des sons
Et des émotions,
C'est la seule et unique
Voie de sortie
Des embarras de la vie,
C'est le seul et unique chemin
Qui mène à l'amour vrai,
Surprenant
Et authentique.
Plutôt que courir après les belles
Ecrivez des poèmes,
Vous serez
Comme la fleur
Caressée par les ailes des papillons.
Mais quand vous viendrez au bal
N'apportez rien que votre cœur
Et ne dérangez rien,
N'emportez rien
Du palais du bonheur,
Si ce n'est le vague parfum
Des jours anciens
Où les belles dansaient
Avec les marins
La veille de leur départ
Pour les grandes pêches
Transocéaniques
Dans des bateaux en bois
Qui, quelquefois
Ne revenaient pas.
On appelait les bateaux de ces misérables
Des lougres.
Quand la pêche à la morue
Faisait concurrence à l'amour
Beaucoup partaient de Dunkerque
Le lendemain du Carnaval.

Basile philosophe naïf
https://basile-philosophe-naif.blogspot.com/
Paris, le 24 juillet 2020

jeudi 23 juillet 2020

1364 Les soirs enchantés de Paris

Aujourd'hui et depuis le début de l'épidémie
Avec leur masque simples ou décorés,
La bouche et la partie basse
Du visage des Parisiennes qui passent
Est dissimulé à nos romantiques avidités.
La moue des lèvres de nos déesses est cachée.
Et seul Dieu, les korrigans et les feux follets
Peuvent admirer à travers leurs masques protecteurs
Leurs hypnotisants sourires enchanteurs.
A nous, pauvres humains masculins
Il ne reste plus
Que les yeux à contempler.
Jamais ils n'ont été si jolis
Et merveilleux,
Et pareillement fait rêver !
Ce sont les phares de Paris
Dans la nuit tiède de l'épidémie
Sur laquelle on a déjà beaucoup trop dit,
Car elle donne aux journalistes
Un inextinguible appétit.
Quand j'écrivais cette poésie
Assis à l'entrée d'une maison amie,
J'ai soudain vu passer
Avec les atours de l'été
Une jolie nymphe de Paris
Non masquée qui riait.
Par son sourire libéré
Toute la rue était illuminée.
Les poètes aiment
Faire de chaque drame un poème,
Pour voir au delà le jour se lever.
L'épidémie est bientôt finie,
Laissez les vagues aux marins,
Et pensez en contemplant
Les attrayantes jeunes filles
Et respectant ces merveilleux trésors,
Que chaque doux regard surpris
Le soir, dans un visage masqué
Est comme le lever de la belle aux cheveux d'or
Dans la nuit rêvée de nos amours étoilées.

Basile
Paris, le 23 juillet 2020

mardi 21 juillet 2020

1363 Les académiciens aux mains pleines de terre

Il existe
Des médecins praticiens pour humains,
Des médecins praticiens pour animaux,
Mais existe-t-il
Des médecins praticiens pour plantes ?
Chez eux vous venez
Avec votre plante malade
Attendre dans la salle d'attente.
Ces médecins praticiens
Viennent aussi faire des soins
Consultant dans votre jardin.
Je propose de créer
Des Facultés de Médecine botanique
Qui formeraient en sept ans
Des médecins plantologues
Assurant des soins aux plantes.
Ce seraient des académiciens
Aux mains pleines de terre.
Avec des remèdes et traitements naturels
Ils sauraient améliorer nos vies
Et celles de nos plantes de compagnie.
Leur influence changerait
Rapidement sous le ciel
Notre cadre immédiat
Et bien au delà.
Partout on trouverait des fleurs fascinantes
Généreuse abondance des fruits de la terre,
Grandiose poème de la Nature luxuriante
Pour notre très florissant bonheur vert,
Et celui des arbres feuillus ou conifères,
Et des arbustes de toutes les couleurs,
Ecrins de pistils glorieux aux senteurs de fleurs.

Basile
Paris, le 21 juillet 2020

samedi 18 juillet 2020

1362 Mystère de bois

Mystère de bois –Deuxième version

Je me promenais tranquillement
Dans les bois,
Quand soudain, patatra !
J'ai été verbalisé.
Et me suis retrouvé
Tétanisé, anesthésié,
Foudroyé, envoûté, broyé, émietté,
Cuisiné, assaisonné, salé, par la belle Chantal
Aux triple sandales
Qui font scandale
A côté du nerf pudendal
A la destinée fatale
Pour le festival
D'Hannibal.
Je me demandais
Ce qui m'arrivait,
Pourquoi un tel régal
Non remboursé par la Sécurité sociale ?
Moi vice-amiral des mers australes
Commandant plus qu'une aurore boréale
Dans le ciel étoilé du Portugal,
J'ai compris, avec l'appui du nerf vagal
Que j'étais, triple feu de Bengale !
Tout simplement, inconstitutionnablement,
Irrévocablement, incontournablement,
Définitivement, royalement, impérialement,
Flammêchisé, enchantalisé, pâtissierisé, tiramisuisé.

Basile
Paris, le 18 juillet 2020

Mystère de bois – Première version

Je me demandais
Ce qui m'arrivait.
Je ne suis pas amoureux de toi,
Mais je ressens pour toi
Plus qu'une simple amitié,
Qu'est-ce que c'est ?
Enfin j'ai compris
Ce qui m'est arrivé.
J'ai été chantalisé.

Basile
Paris, le 18 juillet 2020

jeudi 16 juillet 2020

1361 La patrouille enchantée - Deuxième version

C'est une lueur de paix,
D'amour et de fraternité
Dans la nuit épaisse
Et obscure
De la guerre.
Elle a surgit impromptue
Là où la paix s'était tue
Et la guerre régnait,
Au début des années quarante
Du siècle dernier.
Une nuit étrange
Etait tombée
Sur de nombreux pays,
Une nuit au sens figuré.
L'Humanité avait été oublié,
Au profit d'élucubrations saugrenues
Bousculant la Vérité toute nue,
Et vantant le bon aryen imaginaire
A l'hémoglobine de qualité supérieure.
Une quantité de gens ordinaires,
Devaient prendre une fausse identité,
Afin d'éviter d'être arrêtés
Et disparaître de la Terre
Sans avoir rien fait de mal,
Sinon d'être nés, destinée fatale
Avec du sang prétendûment impur
Dans les veines et les artères.
Parmi ces gens au sort bien dur,
Un vieux Belge se trouvait.
Caché par des amis
Qui l'avaient recueilli
Dans un appartement vide
En face d'un grand parc
De Bruxelles.
Avec interdiction de sortir
Pour éviter le danger
D'être arrêté.
Comment s'appelait cet homme ?
Si on me l'a dit
Je l'ai oublié.
Appelons-le
Abramovitz
Ce qui signifie
« Fils d'Abram ».
Les mois passaient
Dans Bruxelles occupé,
Les saisons succèdaient aux saisons.
Les arbres verdissaient,
Puis leur feuillage changeait de couleur,
Les feuilles tombaient
Et le cycle de la Nature
Reprenait.
Or Abramovitz adorait la Nature.
Et le parc inaccessible
Lui tendait des bras invisibles.
Comme il aurait aimé
Pouvoir s'y promener !
Mais pas moyen de sortir,
Car en cas de danger rencontré
Impossible de fuir.
Mais à force de supporter
L'insupportable
Privation de liberté,
Un jour
N'y tenant plus
Et oubliant le danger
L'homme âgé
Sorti de sa cachette
Pour gouter les senteurs
Du joli parc ombragé.
C'était le printemps ou l'été
Peu importe,
Quel plaisir de pouvoir se promener
Au grand air
Et oublier
La privation de liberté !
Et ce qui devait arriver arriva,
Patatra !
Une patrouille allemande.
Elle était composée
De vieux territoriaux
Ayant fait la guerre des tranchées,
Commandés par un officier.
Celui-ci, justement
Apercevant le promeneur
Dépêcha un de ses hommes
Pour le contrôler.
Le vieil Abramovitz voyait
Sa dernière heure arriver !
D'une main mal assurée
Il tendit à l'Allemand casqué
Sa carte d'identité
Qui portait en rouge
Un gros tampon
Signalant son appartenance
A une catégorie de la population
Interdite et activement recherchée.
Avec son nom en prime,
Le fuyard ne risquait pas
D'éviter d'être identifié.
Le vieil allemand a soigneuseent étudié
La carte d'identité du vieux juif.
Puis, il a relevé les yeux
Les a planté dans les yeux
Du vieux juif terrorisé.
Et a dit, d'un ton amical
Et inattendu,
D'une voix calme
Et suffisamment basse
Pour ne pas être entendu
Par le reste de la patrouille
A quelques mètres de là :
« Monsieur Abramovitz
« Ne pensez vous pas
« Qu'il serait temps
« Pour vous
« De rentrer à la maison ?
Il a rendu la pièce d'identité
Au vieux juif
Et d'un pas tranquille
Est parti rejoindre
Ses camarades,
Qui n'ont rien vu d'autre
Qu'un banal contrôle d'identité.
Ce jour-là
Un vieil Allemand
A sauvé un vieux Belge.
Cet événement
Est bien arrivé.
Cette histoire démontre
Qu'il ne faut jamais
Désespérer totalement
De l'Humanité.
Qu'on peut rencontrer des braves gens
Partout et même là
Et au moment
Où on les attend le moins.
J'espère bien qu'arrivés au ciel
Bien des années après,
Les deux grands pères,
Le vieux militaire allemand
Et le vieux promeneur imprudent
Se sont retrouvés
Amicalement et joyeusement,
Autour d'une bière de Belgique
Ou d'une bière germanique,
Au comptoir du bar
De Saint Médard au Paradis !
Voilà, mon récit est fini,
Je le dédie à tous les Allemands sympas,
Et il y en a !
Qui sont comme Salomé, Bernard, Maja,
Sabine, aux mains pleines de farines,
Et tant d'autres encore
Qui ont un cœur d'or !
Et les mélanges Français Allemand
Comme Romain, mon kiné habile,
Mathilde, marraine des deux lapins
De la rue des Thermopyles, Laura,
La jolie mariée, ou le talentueux Théophile,
Que je connais tous et aime vraiment
Comme le vieux Belge imprudent
Fut aimé par le vieil Allemand.

Basile
Paris, le 16 juillet 2020

1360 La patrouille enchantée - Première version

C'est arrivé
Dans les années quarante
Du siècle dernier.
Une amie
Me l'a raconté.
Une nuit étrange
Etait tombée
Sur de nombreux pays,
Une nuit au sens figuré.
L'Humanité avait été oublié.
Au nom d'idées étranges
Invoquant une pureté imaginaire,
Des gens ordinaires
Devaient se cacher
Pour éviter d'être arrêtés
Sans avoir rien fait
Sinon d'être nés.
Parmi ces gens qui se cachaient
Un vieux Belge se trouvait.
Des amis
L'avaient recueilli
Dans un appartement vide
En face d'un grand parc
De Bruxelles.
Avec interdiction de sortir
Pour éviter le danger
D'être arrêté.
Comment s'appelait cet homme ?
Si on me l'a dit
Je l'ai oublié.
Appelons-le
Abramovicz
Ce qui signifie
« Fils d'Abram ».
Les mois passaient
Dans Bruxelles occupé,
Les saisons succèdaient aux saisons.
Les arbres verdissaient,
Puis leur feuillage changeait de couleur,
Les feuilles tombaient
Et le cycle de la Nature
Reprenait.
Or Abramovicz adorait la Nature.
Et le parc inaccessible
Lui tendait des bras invisibles.
Comme il aurait aimé
Pouvoir s'y promener !
Mais pas moyen de sortir,
Car en cas de danger rencontré
Impossible de fuir.
Mais à force de supporter
L'insupportable
Privation de liberté,
Un jour
N'y tenant plus
Et oubliant le danger
L'homme âgé
Sorti de sa cachette
Pour goûter les senteurs
Du joli parc ombragé.
C'était le printemps ou l'été
Peu importe,
Quel plaisir de pouvoir se promener
Au grand air
Et oublier
La privation de liberté !
Et ce qui devait arriver arriva,
Patatra !
Une patrouille allemande.
Elle était composée
De vieux territoriaux
Ayant fait la Grande Guerre,
Commandés par un officier.
Celui-ci, justement
Apercevant le promeneur
Dépêcha un de ses hommes
Pour le contrôler.
Le vieil Abramovicz voyait
Sa dernière heure arriver !
D'une main mal assurée
Il tendit à l'Allemand casqué
Sa carte d'identité
Qui portait en rouge
Un gros tampon
Signalant son appartenance
A une catégorie de la population
Interdite et activement recherchée.
Avec son nom en prime,
Le fuyard ne risquait pas
D'éviter d'être identifié.
Le vieil allemand a soigneusement étudié
La carte d'identité du vieux juif.
Puis, il a relevé les yeux
Les a planté dans les yeux
Du vieux juif terrorisé.
Et a dit, d'un ton amical
Et inattendu,
D'une voix calme
Et suffisamment faible
Pour ne pas être entendu
Par l'officier
A quelques mètres de là :
« Monsieur Abramovicz
« Ne pensez vous pas
« Qu'il serait temps
« Pour vous
« De rentrer à la maison ?
Il a rendu la pièce d'identité
Au vieux juif
Et d'un pas tranquille
Est parti rejoindre
Le reste de la patrouille.
L'officier tout près n'a rien vu d'autre
Qu'un banal contrôle d'identité.
Ce jour-là
Un vieil Allemand
A sauvé un vieux Belge.
Cette histoire démontre
Qu'il ne faut jamais
Désespérer totalement
De l'Humanité.

Basile
Paris, le 15 juillet 2020