mercredi 29 septembre 2021

1499 Souvenir

Rappelle-toi, Atika,

Les savonniers étaient en fleurs

Ce jour-là,

Une légère brise tempérait

Les premières grandes chaleurs

De l'été.

Deux amoureux sur un banc

Se bécotaient tendrement.

Des enfants riaient.

On entendait

Dans le lointain

Le râle inquiétant pour les mulots

D'une chouette fatiguée

Cherchant le sommeil

Après une nuit

De chasse et de veille.

Tout respirait le calme

Et la tranquillité.

L'air était chaud

Et parfumé.

C'est alors

Qu'un oiseau

S'est mis à chanter

Pour célébrer

Ta très grande beauté,

Ta très longue chevelure bouclée

Et la très grande droiture de ton fiancé.


Basile philosophe naïf

Paris, le 25 juillet 2021

1498 À une déesse de beauté

J'ai rêvé

Que je visitais

La nuit

Au musée du Louvre

Une galerie de statues antiques

Figurant des femmes magnifiques

Toutes plus belles

Les unes que les autres.

Tout au bout de cet alignement fascinant

De déesses marmoréennes

Œuvres de Phidias

Et d'autres héros de la statuaire grecque,

Il y avait une statue

Plus belle que toutes les autres,

Elle était vivante

Et animée !

Tout d'abord, ne l'ayant jamais vu

Revêtue d'un drapé antique,

Je ne l'ai pas reconnu.

Puis j'ai reconnu ses épaules,

Ses bras, ses mains,

Son visage.

Et elle m'a sourit.

Cette statue

Plus belle que toutes les autres,

C'était toi, Cosima*.

Tu étais plus belle

Qu'un navire de haut bord,

À trois ponts, toutes voiles dehors

Partant pour les mers lointaines

Recueillir l'or, le maïs et le goémon.

Tu étais plus belle

Que le lever du jour sur le mont Fuji,

Quand les flancs de cette montagne sacrée

S'illuminent de milliers de cerisiers en fleurs.

Tu étais plus belle

Que la prunelle du chat amoureux

Contemplant sa compagne endormie.

Tu étais plus belle

Que la liberté,

L'amour et la paix.

Tu étais la beauté même

Personnifiée.

Heureuse la maman

Qui peut te serrer dans ses bras,

Heureux l'amant

Qui dort avec toi !


Basile philosophe naïf

Paris, le 1er août 2021


*Cosima se lit Cossima

mardi 28 septembre 2021

1497 Contraste

C'est un géant

Dont la tête

Et les épaules

Dépassent les nuages.

Ses mains

Sont plus larges

Que la place de la Concorde

À Paris.

Ses pieds

Vont de Paris à Orléans

Par l'autoroute.

Sa voix gronde

Comme un volcan.
Et à ses pieds

Il y a

Une très petite fourmi

Qui crie très fort

Pour qu'on l'entende :

« C'est moi la plus grande ! »


Basile philosophe naïf

Paris, le 21 août 2021

lundi 6 septembre 2021

1496 Fleur d'Arménie

Par les plaines et les montagnes,

A travers fleuves et océans,

Fuyant misère et servitude,

S'avançaient inlassablement

Les réfugiés, les réfugiés.


Dans les montagnes d'Arménie

Le sang a coulé abondamment,

Alors, par milliers et par milliers

Fuyant l'Arménie et la mort

Les Arméniens se sont enfuis

Abandonnant leur pays.


C'est ainsi qu'à Marseille est née

Une fleur d'Arménie,

Une merveille, une belle sirène,

Elle se nomme Nathalie,

Et par sa voix

Honore la France où elle vit

Et l'Arménie, d'où a fui sa famille.


Son âme et son sang sont arméniens,

Son cœur est français et marseillais,

Elle chante la joie et la peine,

Le jazz, la poésie et l'amour.


Et naturellement elle admire

Cet homme

Petit de taille,

Au cœur immense,

Le grand Charles Aznavourian.


Venez écouter,

Oui, demain venez écouter

La voix de la charmante Nathalie

Fleur d'Arménie.


C'est pour elle

Que son ami Basile

A écrit cette chanson.

Cette femme est une île

Illuminée par le soleil

D'Arménie, de France

Et de Marseille,

Venez la saluer, l'admirer

Et l'écouter chanter !


Nathalie ! Nathalie ! Nathalie !


Basile son premier fan

Il y en a d'autres,

Ils seront nombreux demain.

Paris, le 14 juillet 2021, six heures sept du matin

1495 Un enfant de Djerba

C'est un enfant
Né il y a vingt ans,
Quelle belle chose !
Dans l'île des flamants roses.
Quand il eut vingt jours
Il vint à Paris
Où son papa tenait une épicerie.
Il grandit loin de ses racines,
Le petit Yacine.
Il devint un jeune homme
Droit et courageux
Qui tient aujourd'hui
Un temple dédié aux fruits
Et aux légumes
De toutes les origines.
Il trouve son métier bien
Et il le fait bien.
Un jour il sera papa
Et il aimera ses enfants
Comme il aime à présent
Son papa et sa maman
Et sa soeur
"Lui en plus petit
Et en fille."
Si j'avais eu un fils,
J'aurais été fier
D'avoir Yacine pour enfant.
Béni soit ton magasin,
Celui qui le tient
Et ses parents !

Basile philosophe naïf
Paris, le 9 août 2021

1494 La troisième Manon

J'avais commandé un plat
Dans cet havre de paix
Et de convivialité
Qu'est Le Moulin à café.
C'était le soir,
Un soir d'été ensoleillé
Veille du quinze août,
Fête de la montée au ciel
De la belle vierge Marie,
Qui fut la fête nationale de la France
Sous le Second Empire.
Jour qu'au delà des Alpes
Les Italiens appellent Ferragosto.
Jour aussi que les plaisantins
Amis des chats,
Ces petits félins amicaux,
Ont proclamé Fête Internationale des Chats :
La Mi-Août.
Je savais tout ça
En attendant mon plat,
Mais que vis-je arriver
M'apportant ma pitance ?
Hourra ! Vive Paris ! Vive la France !
La plus belle des apparitions qui soient,
Une créature de rêve,
Une merveille de la Nature,
Toute de blanc vêtue.
Fasciné par cette explosion,
Ce typhon, cet ouragan de beauté,
Hypnotisé, possédé, envoûté
Par la perfection de cette nymphe
Du Moulin à café,
Je l'entendis me demander
Si j'étais bien le Basile
A qui elle devait son plat apporter.
A ma réponse positive
Succède mon propos.
Questionnant l'apparition inattendue :
"Quel est ton prénom ?" lui dis-je.
Elle me répond "Manon"
De la plus belle et la plus douce voix qui soit,
Me regardant
D'un regard de velours endiamanté.
Saisi par l'émotion,
J'imagine déjà
La poésie consacrée
À cette divine apparition.
Je connais déjà deux Manon,
Voici ma troisième Manon.
La revoyant
Je lui demande son nom.
Et la rencontrant
Une troisième fois,
Je réalise
Quelle Reine de Beauté elle est.
C'est pourquoi je lui écris
Cette poésie,
Et la lui remettrai
Pour lui témoigner
De toute mon amicale admiration.
Manon, ce soir-là
Tu fus pour moi
La beauté
Et la féminité incarnées !

Basile philosophe naïf
Paris, le 16 août 2021

samedi 4 septembre 2021

1493 A Emma

Emma m'a demandé de lui écrire un poème

Après ceux que j'ai écrit

Pour ses amies Atika et Cosima.

Mais comment lui dire

La difficulté d'écrire un poème

Alors qu'elle-même

Je ne la connais pas,

Ou à peine ?

Comment satisfaire

Cette envie de poème ?

Si je continue à me taire,

Ça lui fera de la peine.

Je la trouve insouciante,

Elle est belle, aimable et souriante.

Dans peu de jours, elle s'en va,

Elle quitte le Moulin à café

Où elle a passé quelques temps

Et où je l'ai rencontré.

Vite ! Vite ! Un poème !

Que dire ? Je sais

Elle est Bretonne !

Oui, mais je ne connais guère mieux

La Bretagne que la Champagne

Ou la ville de Maguelone

Grand port sous Saint-Louis.

Mais si Emma était

Une princesse indienne,

Je pourrais courir voir

Et vanter son fabuleux éléphant-taxi

Aux féeriques défenses d'ivoire.

Si Emma avait été

La Reine des Fleurs,

Je pourrais vanter les couleurs

Et les parfums de son manteau royal.

Si elle avait été

La Princesse au Zénith,

Se déplaçant sur son nuage doré,

J'aurais pu la comparer au soleil

En été, à midi, par un ciel limpide.

Si elle avait été une fée de lumière,

Une nymphe des forêts,

Un sylphe de légende,

j'aurais pu imaginer

Encore bien des choses...

Mais je dirai juste

Que Emma est très belle

De formes et de cœur,

Et que si j'avais eu

Un grand fils adoré,

J'aurais été enchanté

D'avoir Emma

Comme belle-fille.

Si ce poème lui a plu,

J'en suis ravi.
Si ce poème n'a pas amené

Un sourire sur son joli visage

Et le contentement

Dans ses jolis yeux,

Qu'elle veuille bien me pardonner.

Si vous aimez Emma

Emma vous aimera.

Emma, je te souhaite

Amour, santé et prospérité.

Merci au ciel

De m'avoir donné

Le plaisir de te rencontrer,

Et connaître un jour

Tes enfants, tes parents et ton mari charmant.


Basile philosophe naïf

Paris, le 3 septembre 2021

vendredi 3 septembre 2021

1492 A une amie

Si les hommes que tu rencontre

Étaient moins bêtes

Ils feraient la queue devant chez toi

Pour te demander en mariage.

Tu choisirais le meilleur,

Les autres, en pleurant

Acclameraient les nouveaux mariés.

Mais les hommes que tu rencontre

Sont bêtes, lâches et volages

Et ne te demandent pas en mariage,

Car ils ne savent pas

Apprécier la grandeur et la beauté

De ton cœur.

Et moi, si je ne te demande pas

Ta main,

C'est parce que

Je ne suis qu'un gamin

Qui écrit des poèmes

Pour te dire qu'il t'aime,

Non pas comme un amant

Qui aime les demoiselles,

Ou comme un enfant

Qui aime sa maman,

Mais comme une étoile jumelle

Qui, très respectueusement

Resplendit de bonheur

Tout près de ton cœur

Et de ses deux merveilles féeriques,

Sereines et fantastiques

Mélanges de France et d'Afrique,

Battant très doucement

Réunis au firmament.


Basile philosophe naïf

Paris, le 31 août 2021